"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Je confesse que je ne connaissais pas Martin Booth, écrivain britannique.
"Gweilo", c'est le Hong Kong vu à travers ses yeux d'enfant de 7 à 9 ans dans les années 50.
Il est tombé amoureux du pays et cela transpire à chaque page.
Si vous aimez l'Asie, vous ne lâcherez pas ce livre.
Vous aurez l'impression de sentir les odeurs, d'entendre le brouhaha, d'aller à la rencontre de la population.
L'enfant est libre, audacieux, curieux de tout (les aliments, les gens, les animaux, les paysages).
Le récit est descriptif, les rues détaillées, les quartiers pauvres dessinées. On croise des échoppes d'opium, des pousse-pousse, des incendies, on prends les transports locaux dans le bruit et le chaleur.
Le style est agréable, léger, adapté aux souvenirs.
C'est aussi, un témoignage d'amour à sa mère ; femme libre, moderne et lumineuse.
On sourit souvent.
Bref, j'ai adoré !
Dans ici Radio-Bambou, on suit Nicholas, un petit britannique vivant à Hong Kong à l’aube de l’invasion japonaise en 1941. Il est sauvé par les employés de maison chinois et part vivre avec eux dans la campagne au bord de la mer. Il apprend la pêche, les corvées de la ferme, le cantonais, les coutumes chinoises… Son quotidien est assez doux au vu de la période concernée. Il prend conscience de son statut privilégié peu à peu et tente d’y remédier à son échelle. Découvrir la seconde guerre mondiale du côté de l’Asie n’est pas fréquent surtout dans les ouvrages jeunesse. L’idée d’utiliser le point de vue d’un petit britannique permet d’évoquer en douceur un sujet doublement délicat : les prisonniers européens en Asie et la vie chinois occupés. Tout est dit avec tact via les yeux d’un enfant qui se rend compte que sa situation qui semble dur est en fait privilégié au vu des habitants des villes ou des prisonniers.
C’est un roman d’apprentissage dans toute sa grandeur qui est réussi même si j’ai un bémol lié à la traduction française. Il y a un point qui me dérangeait et en allant lire un extrait en vo je me suis aperçue que c’était beaucoup plus nuancé, beaucoup moins prononcé. Ah Kwan, Ah Tang et Ah Mee ont travaillé des années auprès des britanniques. Ils devraient parler sinon couramment au moins de manière simple mais correct. Hors en français les expressions non eux pas faire, nous partir… pullulent et surtout cohabitent avec des mots très complexes qui donnent un langage peu logique.
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