"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Félix sort de prison après avoir été condamné pour le meurtre de son père. Un geste sur lequel il ne s'est jamais réellement expliqué au delà de "mon père frappait ma mère...".
Il est recruté par Antoine Renard, dont le fils Raphaël était son ami d'enfance. L'homme possède une agence immobilière sur l'île de Ré. Un métier qui ne semble pas attirer Félix, tous ses collègues en témoigneront.
Quelques jours plus tard, l'agent immobilier est retrouvé mort dans son bureau après un coup violent à la tête... Devinez qui est le premier suspect.
Encore une de ces histoires de famille dont l'autrice a le secret : pourquoi Félix a t'il réellement tué son père ? Pourquoi Antoine, l'ami de la famille, lui propose t'il un job qui n'est manifestement pas dans ses compétences ? Autant de questions que se pose le Commandant de police Jules Baron, qui a enquêté sur le premier meurtre et que la gendarmerie souhaite associer aux investigations sur le second.
L'intrigue m'a paru plus consistante que celle du précédent ouvrage de M.-C. Aristégui, lu récemment ("Parfum de vendetta au coeur du Béarn", chez le même éditeur). J'ai beaucoup aimé le dénouement, en forme de pirouette, qui m'a rappelé un polar (dont je ne donnerai pas le titre) d'un écrivain italien (dont je ne donnerai pas le nom), ou une très vieille série télévisée française où le dénouement était souvent introduit par un "Bon sang, mais c'est bien sûr !".
On y retrouve une belle brochette de personnages, principaux (Antoine, la victime ; Félix, le suspect idéal ; Jules, l'enquêteur) ou secondaires (Baptiste, le jeune policier, Charles, l'oncle de Felix, ou encore Martin, le jeune fils de Jules), comme souvent dans les romans de cette autrice.
Et puis, il y a l'ambiance de La Rochelle et de l'île de Ré : des lieux de rêve où tout n'est pas toujours si paradisiaque...
J'aime beaucoup l'écriture de M.-C. Aristégui. Je ne la qualifierai pas de simple (elle n'aime pas !). Je dirai donc que la forme de la narration facilite la lecture, sans sombrer dans le simplisme.
Une lecture très agréable pour l'été, pas très loin du coup de cœur.
Chronique illustrée : http://michelgiraud.fr/2023/07/25/le-prix-du-passe-sur-lile-de-re-m-c-aristegui-sud-ouest-noir-interessant/
Un vieil homme de 95 ans est découvert inanimé sur le seuil de son pavillon, dans un quartier huppé de Pau. Il décède quelques jours plus tard sans avoir repris connaissance. Les secours pensent qu'il a pu être victime d'une agression, mais rien ne semble avoir été dérobé, sauf le téléphone portable de la victime.
Le commandant Courrèges et le capitaine Verdier sont chargés de l'enquête. Ils incitent la famille à fouiller dans les papiers du vieil homme pour tenter d'y trouver l'éventuel mobile de l'agresseur.
Une intrigue assez mince. Le mobile de l'agression se devine assez vite quand la famille collecte les informations sur ses aïeux. Le nom de l'agresseur surprend davantage (je n'en dirai pas plus pour ne pas déflorer le sujet).
Mais ce n'est pas l'essentiel. La trame policière est surtout le prétexte d'un voyage dans une famille provinciale, avec une belle galerie de portraits d'acteurs, fratrie et policiers, plutôt sympathiques. Il en va souvent ainsi avec l'autrice. La faille dans le passé familial que révélera l'enquête ne semble pas avoir eu de conséquence fâcheuse sur le fonctionnement de la famille, jusqu'au décès du vieillard.
L'écriture est simple, sans chausse-trapes ni grands effets de style. Les changements de points de vue, ceux de la famille et des policiers, et les découvertes successives donnent un peu de rythme à la narration. Mais on est très loi d'un roman d'action débridée...
La lecture est agréable. Le livre a été publié au bon moment pour en faire une bonne lecture de vacances.
Chronique illustrée : http://michelgiraud.fr/2023/07/17/parfum-de-vendetta-au-coeur-du-bearn-m-c-aristegui-sud-ouest-noir-secret-de-famille/
Nicolas Villandry, médecin à Pau, a publié un roman policier s'inspirant de faits réels qu'il a connu dans son enfance.
Lors d'une séance de dédicace précédée d'un débat, à Lescarrat, il se laisse aller à une boutade douteuse : "Je peux tuer qui je veux. Croyez-moi, c'est bien agréable." Le lendemain matin, un homme est découvert poignardé devant l'hôtel du village où l'auteur a passé la nuit.
La gendarmerie, en charge de l'enquête, ne peut manquer de s'intéresser à Villandry, qui devient vite le principal suspect pour les médias. D'autant que d'étranges lettres anonymes viennent confirmer le lien entre le roman et le récent meurtre...
Tout d'abord, il faut souligner l'originalité de l'intrigue, ou plutôt de la construction du roman ; j'ai beaucoup aimé cette imbrication entre le roman de Nicolas Villandry et les conséquences sur sa vie quotidienne !
Ensuite, j'ai apprécié la qualité de l'écriture. L'auteure a su mettre une dose d'humour qui permet une certaine distanciation, une prise de recul. Le lecteur n'entre pas dans la peau d'un des protagonistes, mais est plutôt placé en position d'observateur.
Enfin, il faut remercier la journaliste, profession qu'exerce M.C. Aristégui, pour la prise de distance par rapport aux errements d'une profession qui a tôt fait de transformer un témoin en suspect, puis un suspect en coupable.
Un livre bien écrit, qui invite à la réflexion, et une intrigue très originale.
Chronique illustrée : http://michelgiraud.fr/2021/02/13/je-peux-tuer-qui-je-veux-marie-claude-aristegui-moissons-noires-une-intrigue-originale/
Il n'y a pas encore de discussion sur cet auteur
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !