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Maria Pourchet

Maria Pourchet
Maria Pourchet est une romancière française, née le 5 mars 1980 à Épinal1 (Vosges). Ses romans sont publiés aux éditions Gallimard dans la collection Blanche. Elle vit à Paris.

Avis sur cet auteur (80)

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    Couverture du livre « Maria Pourchet : Le cygne offert à l'empereur » de Maria Pourchet et Richard Gaitet aux éditions Points

    Ophelie GAUDIN sur Maria Pourchet : Le cygne offert à l'empereur de Maria Pourchet - Richard Gaitet

    Ce livre est un verbatim d'un entretien tiré d'une émission d'Arte « Bookmakers » de 2021 mais avec des notes en bas de pages de 2023. Les écrivains « raconte[nt] la naissance de leur vocation, leurs influences, les premiers textes terminés et/ou publiés, la réalité économique d'une vie...
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    Ce livre est un verbatim d'un entretien tiré d'une émission d'Arte « Bookmakers » de 2021 mais avec des notes en bas de pages de 2023. Les écrivains « raconte[nt] la naissance de leur vocation, leurs influences, les premiers textes terminés et/ou publiés, la réalité économique d'une vie d'auteur-ice-s, tout en documentant la façon dont se sont construits, petit à petit, leur livre emblématique » (p. 113).

    Ici, cet opus aborde la résonance entre la vie personnelle de Maria Pourchet (son enfance…) et son processus de création littéraire. Pourquoi lire ce verbatim plutôt que de regarder l'émission ? Pour lire les mots, les voir, les « entendre » par moi-même, pouvoir recouper, réfléchir, fermer et rouvrir le livre, revenir à des pages, en corner certaines. Et si Maria Pourchet s'est intégrée au monde littéraire en commençant par interviewer ses acteurs, elle se trouve ici de l'autre côté de la barrière en étant interviewée par Richard Gaitet.

    Ce qui me semble à peu près sûr désormais, c'est que les écrivains ne sont peut-être pas leur meilleur ambassadeur en entretien. Autant à l'écrit, la plupart s'en sorte à peu près avec plus ou moins de marge avec la réalité (Marguerite Duras la première), autant à l'oral, cela perd de sa magie. Certes, l'écrivain n'a pas besoin d'être complètement honnête car finalement Maria Pourchet à raison : la littérature est une illusion, pas une réalité. Mais c'est si fade ici !

    Pas de Shrek devenu prince, Maria Pourchet a beau venir de la campagne vosgienne, elle a quand même un environnement intellectuel et économique fort et une furieuse envie de se confronter à la vie et aux autres par le mot. Si elle se revendique de Romain Gary pour son écriture, c'est surtout « Feu » qui va en reprendre la structure et même une phrase.

    Quant au titre de ce livre « le cygne offert à l'Empereur », Maria Pourchet signifie que l'écriture est avant tout de l'entrainement. Mais pas de l'entrainement à écrire dans un premier temps : de l'entrainement à lire, à maitriser un large vocabulaire, à jouer avec les mots, les constructions de phrases qu'elle veut précises, sans métaphore, brutes, pouvant résumer en 1 phrase ce que l'on dit généralement en 10 (cf. p.108-109). Elle a une mémoire puissante et apprend des passages de livres par coeur.

    L'entretien est chronologique et en trois parties. La première partie, « Illusions gagnées », aborde l'enfance de Maria Pourchet, comment elle a pu être éditée (directement par Gallimard), pourquoi écrire, d'où lui viennent ses idées. Elle y aborde « Avancer », son premier roman passer inaperçu qu'elle ne renie pas (pourtant il n'est pas bon et il manque à la fois de style et d'idées) et « Toutes les femmes sauf une » même s'il est écrit bien plus tard. Il a sa raison d'être par rapport à l'enfance, sa mère, ses racines, son environnement.

    La deuxième partie « Maman de vérité » est moins ampoulée, plus dans l'échange sans se fabriquer une légende. Elle y aborde dans un premier temps la vie d'un auteur au sein d'une maison d'édition (la solitude surtout) puis la construction de « Champion » ainsi que « Les Impatients » dont elle n'est pas fière, puis « Rome en un jour ». Là encore, son livre « Toutes les femmes sauf une » file le long des pages.

    La troisième et dernière partie, « Feu à volonté », aborde le succès avec livre « Feu », son inspiration par rapport à sa vie personnelle, son travail préparatoire pour « Les Impatients » et son admiration pour Romain Gary. Ce n'est plus tant comment on écrit un livre que comment résonne un livre en soi, on le mange puis on en fait quelque chose pour ne « pas en crever » (sic). L'entretien se termine sur ses projets de réalisation (tv/cinema).

    Conclusion : je maintiens que Maria Pourchet n'est pas sa meilleure ambassadrice, qu'elle semble dans le contrôle de son discours, ça manque de spontanéité, mais ce n'est pas toujours inintéressant.

    NB. : pour Maria Pourchet, comme pour Goliarda Sapienza, la pire menace pour une femme est une autre femme, position qui ne lui a pas valu que des amies.

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    Couverture du livre « Feu » de Maria Pourchet aux éditions Fayard

    Genli sur Feu de Maria Pourchet

    L'’évolution de la relation entre les personnages et notamment entre les deux protagonistes est bien menée, crédible, même si la fin pour Clément est pour le moins inattendue et laisse traîner un malaise. L’intrigue, au départ banale, se complexifie au fur et à mesure nous laissant même parfois...
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    L'’évolution de la relation entre les personnages et notamment entre les deux protagonistes est bien menée, crédible, même si la fin pour Clément est pour le moins inattendue et laisse traîner un malaise. L’intrigue, au départ banale, se complexifie au fur et à mesure nous laissant même parfois dans l’incompréhension.
    Le personnage de Laure est plus facilement identifiable que celui de Clément. Cet homme, à l’enfance brimée et douloureuse, est parvenu au sommet de la gouvernance d’une banque mais il se contrefout de son travail. Absent à tout et à lui-même on a du mal à le suivre dans son autodestruction. Un certain malaise à la lecture.
    Quant au style littéraire il est intéressant mais parfois curieusement agaçant. Une trouvaille : l’alternance des visions de l’histoire, chacun raconte à son tour et de son point de vue et cela est réussi car leur manière de raconter est différente. Elle dis tu, elle se parle à la deuxième personne, lui dis je.
    Des phrases courtes, directes, avec très peu de détours. J’ai eu du mal à ne pas trouver tout cela brillant.

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    Couverture du livre « Western » de Maria Pourchet aux éditions Stock

    Les Lectures de Cannetille sur Western de Maria Pourchet

    Que devient la séduction après #MeToo ? L’écrivain et sociologue Maria Pourchet donne une chance aux protagonistes fatigués, Dom Juan contraints de se ranger et femmes libérées au bord du burn-out, d’explorer de nouveaux territoires relationnels, dans une Conquête de l’Ouest d’un nouveau...
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    Que devient la séduction après #MeToo ? L’écrivain et sociologue Maria Pourchet donne une chance aux protagonistes fatigués, Dom Juan contraints de se ranger et femmes libérées au bord du burn-out, d’explorer de nouveaux territoires relationnels, dans une Conquête de l’Ouest d’un nouveau genre.

    Séducteur compulsif habitué à user sans vergogne de son aura d’homme en vue, l’acteur Alexis Zagner réalise qu’il vaudrait mieux pour lui se faire oublier s’il veut se préserver de la vague #MeToo. Tel un hors-la-loi échappé d’un western, il prend la route de l’Ouest, direction une vieille bâtisse perdue en plein causse, dans le Lot. C’est précisément là que s’est aussi réfugiée Aurore, une mère célibataire revenue de la vie parisienne et des relations avec les hommes, et qui, arrivée au bout du rouleau, préfère désormais vivre seule mais tranquille.

    Dans cette zone blanche à l’écart du tumulte sociétal contemporain, pendant que là-bas, dans ce théâtre qu’est le monde, enfle la tempête médiatique et judiciaire autour d’Alexis et de ses semblables, voilà les deux personnages parvenus « tout au bord du western », cet « endroit de l’existence où l’on va jouer sa vie sur une décision, avec ou sans désinvolture, parce qu’il n’y a plus d’autre sens à l’existence que l’arbitraire. (…) Quelque chose précède toujours dans le western : une logique violemment personnelle et dérisoire, vouée à finir, faite d’ordre et de ville, de liens et d’habitude. Et de dettes. »

    Loin du duel où l’un terrasse l’autre, la confrontation commence par le dépôt des armes, l’observation et le dialogue. C’est en déconstruisant chacun leur histoire, en se redécouvrant à travers le regard de l’autre, que cet homme et cette femme réapprennent ce qu’ils avaient oublié : l’amour, débarrassé des jeux de rôle du théâtre social historique. « L’amour est endémique, il repousse n’importe où. On ne dit qu’il est rare que par bonté pour les manants et les secs, pour ceux qui n’ont rien sous la peau. En vérité il est partout, explosif ou rampant. Les incendies c’est lui, la fin du monde c’est lui. »

    Déconcertant, parfois cru, toujours décapant dans sa façon de clouer les vérités du monde, ce roman prend une hauteur audacieuse pour un regard à rebrousse-poil sur notre époque. Interrogeant nos dissensions et nos impasses avec clairvoyance, sans jamais excuser ni minimiser, la question magistralement posée par l'auteur est, après la nécessaire vague #MeToo : et maintenant ?

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    Couverture du livre « Toutes les femmes sauf une » de Maria Pourchet aux éditions Pauvert

    Alex-Mot-à-Mots sur Toutes les femmes sauf une de Maria Pourchet

    La narratrice parle à sa fille qui vient de naître et qui brisera le cycle des femmes de la famille.
    L'histoire de cette femme m'a rappelé ma propre histoire et les injonctions de ma propre mère (qui sont des titres de chapitres) : Je ne suis pas ta copine, tu me diras merci, débrouille-toi, tu...
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    La narratrice parle à sa fille qui vient de naître et qui brisera le cycle des femmes de la famille.
    L'histoire de cette femme m'a rappelé ma propre histoire et les injonctions de ma propre mère (qui sont des titres de chapitres) : Je ne suis pas ta copine, tu me diras merci, débrouille-toi, tu ne seras pas la dernière...
    J'ai aimé que ce roman raconte que l'on peut se sortir de la souffrance de sa génitrice et ne pas reproduire sur son propre enfant le cycle de la douleur.
    Une lecture qui m'a parlé et dont j'ai noté pleins de passages.
    Quelques citations :
    En attendant la maison j'en profite, c'est quelqu'un sur qui compter. (p.30)
    Silence, pense au Sahel, aux Yougoslaves et surtout à elle. Elle, son enfance de merde à elle, le monopole de la souffrance qui la dispense de m'épargner. (p.47)
    Je me materne très bien toute seule. Parce que la mère, c'est moi. (p.132)
    L'image que je retiendrai :
    Celle des dames roses (les aide-soignantes) qui sont seules à apporter de l'aide à cette nouvelle maman.