"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
«Paul était devant le poste, à mille lieues d'envisager qu'on pût lui réserver un anniversaire surprise fin juin, à lui, natif de février.» Marguerite tente en vain de convaincre Paul de sortir. C'est le début d'une guerre dont les proportions vont leur échapper à tous deux. À l'autre bout de la ville, en attendant l'arrivée du couple, les invités prennent possession des lieux. Peu à peu, la soirée dérive loin du projet initial. Maria Pourchet explore le fonctionnement d'un couple, les origines de son désastre mais aussi l'étendue des solitudes. On rit à chaque page... non sans un certain effroi.
J'ai découvert l'autrice avec "Feu". Je découvre "Rome en un jour" : l'étiolement d'un couple qui se serait peut-être formé sur un malentendu (ce qui ne l'a pas empêché d'être heureux pendant un temps). La dissonance d'un couple, l'envers d'un décor, ce à quoi parfois on s'est abaissé pour rien, ou pour ne pas être seule, ou pour ne pas renoncer à croire à notre amoncellement d'illusions. Moins saccadé et tripale, "Rome en un jour" est juste mais plus posé que Feu, plus lent dans le délitement.
Elle, Marguerite, n'écoute rien. Elle est à bout, mais ne veut rien lâcher et ce, avec des personnes toxiques pour l'entourer (Paul, Sabine, même le futur ex-chien fait peur). C'est même elle qui les choisit, mais est-ce vraiment des choix ? Nous n'avons pas de réponses. Elle passe son temps à se maquiller et à perdre son maquillage en pleurant silencieusement : elle se salit le visage, elle qui ne supporte pas un brin de saleté, pas même une trace. Et quand elle ne pleure pas, elle explose de colère ou elle est euphorique : elle n'en peut tout simplement plus. Même Michel, qui l'aime et pense savoir ce qui lui faut, fait peur.
Quant à Paul.... c'est un repoussoir. On rencontre ce personnage, avachi dans le canapé, une main plongée dans... et non, mon esprit était mal placé. C'était juste un paquet de gâteaux bien gras, quand Marguerite ne souffre pas une seule trace quelque part. Ce sac si mou auquel s'accroche Marguerite : il est tellement vide qu'elle peut y projeter tous ses rêves. Et lui, sincère une seule fois en près de 200 pages : ce qu'il aime chez elle c'est que tout était simple avant. Comprendre, il se laissait porter tranquillement.
En "face" de ce couple, une kyrielle de personnages stéréotypés pour illustrer ce qu'est la solitude et comment chacun fait illusion. Maria Pourchet croque des instants parfois hilarants bien que cyniques. J'ai oscillé entre rire, consternation, et "non, là quand même...".
En effet, l'autrice construit son récit sur une soirée en alternance dans le récit : l'appartement de Marguerite & Paul (et tout le sordide d'un couple qui parfois nous ressemble) avec une soirée sur une terrasse d'hôtel qui se veut chic, des invités hétéroclites (Marguerite a organisé hors de chez eux une fête surprise pour l'anniversaire de Paul qui déteste ça), qui n'ont rien à se dire et qui sont l'illustration de ce couple dépareillé.
Ce livre est une belle lecture, peu optimiste, mais qui m'a captivée. Et si les personnages sont pour beaucoup caricaturaux, la structure du récit, le style et les évènements ne sont jamais mièvres ni faciles.
C'est drôle, c'est étonnant, c'est bien écrit. A lire !
Tout d'abord, je tiens à remercier le site PriceMinister qui, grâce à ses « Matchs de la rentrée littéraire 2013 », m'a permis de pouvoir lire ce livre.
Je ne connaissais pas cette auteure, Maria POURCHET, qui d'après ce que j'ai pu voir, n'en ai pas à son premier ouvrage. Bien que peu médiatisée par rapport aux autres auteurs que l'on pouvait choisir, j'ai décidé de me plonger dans ce livre car la quatrième de couverture m'intriguait. J'avais envie d'évasion, moi qui ne lit encore que très peu de livres de ce genre et encore moins d'auteurs français.
C'est avec curiosité que je l'ai commencé mais, malheureusement, c'est avec lourdeur que je l'ai terminé.
L'histoire se déroule en deux endroits différents : sur le toit d'un hôtel parisien et dans l'appartement de Paul et Marguerite. Marguerite a organisé un anniversaire surprise à Paul et a convié tous leurs amis sur le toit d'un hôtel. Elle doit donc tout faire pour emmener Paul jusque là sans qu'il ne se doute de rien ( bien que son anniversaire soit passé depuis plusieurs mois ). Ce qui devait être une chose facile se transforme petit-à-petit en action irréalisable et en règlement de compte.
Je suis très mitigée sur cette lecture, même déçue. Ce qui m'était présenté comme une lecture « enrichissante », s'est transformé en lecture « intellectuelle » et enfin « barbante ».
Dans l'appartement, on suit un couple plat, sans identité qui au fur et à mesure des lignes s'entredéchirent de plus en plus. De l'envie de faire plaisir, on passe à l'envie de rabaisser l'autre. Paul est vraiment un personnage ennuyeux, sans intérêt particulier et Marguerite est d'une niaiserie qui vous donne envie de vous noyer dans votre tasse de thé.
Pendant ce temps-là, sur le toit de l'hôtel parisien, les amis attendent. Et quels amis ! On survole les clichés plus qu'exagérés et on s'ennuie dans cette foule de « bobos parisiens ». Ce qui nous est dans un premier temps divertissant devient très vite tout aussi ennuyeux que ce qui se passe dans l'appartement et l'on a de suite qu'une envie, que le livre se finisse.
L'écriture de Maria POURCHET est intrigante. Dans les premières pages, on la trouve fluide et légère, avec une petite touche « d''on ne sait quoi » qui nous donne envie de continuer la lecture, plus pour son style que pour l'histoire en elle-même.
Seulement, on déchante très vite. Dans certaines pages, voir certaines phrases, on passe de discours direct à indirect, de discours indirect à des actions ou à des pensées sans qu'il n'y ait de réelle séparation. On est très vite perdus et on arrive plus à suivre la cadence dans certains passages. L'alternance de la première et de la troisième personne dans de même paragraphe est troublant et n'arrange pas la donne.
Enfin, l'on peut constater que l'auteure est une personne cultivée de par ces nombreuses références. Il y en a tellement que l'on ne peut éviter le rapprochement entre elle et les bobos parisiens qui poireautent en haut de l'hôtel. J'avais clairement l'impression que moi, lectrice, j'étais en bas de ce fameux hôtel et que l'auteure me lançait un regard plutôt obséquieux. Ce qui est dommage c'est que, du coup, on arrive pas à accrocher ni à l'histoire, ni aux personnages car on ne peut s'empêcher de faire un rapprochement entre cette prétendue élite et elle.
Jean DELACOUR disant : « La culture, c'est comme la confiture, moins on en a, plus on l'étale » .
Le livre aurait gagné en légèreté avec une écriture un peu moins froide et on se serait moins sentis rabaissés, nous, lecteurs.
En conclusion, autant de qualités que de défauts pour un livre qui ne m'a clairement pas plu. C'est dommage, car l'auteure à l'air sympathique et pas du tout dans l'image qu'elle nous renvoie de par son écriture.
Un livre à lire pour tous ceux qui veulent connaître une auteure française qui, malgré un pari non réussi pour moi, sera peut-être vous séduire.
( http://lectrice-lambda.skyrock.com/3197663851-Rome-en-un-jour-Maria-POURCHET.html )
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