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Maria Pourchet : Le cygne offert à l'empereur

Couverture du livre « Maria Pourchet : Le cygne offert à l'empereur » de Maria Pourchet et Richard Gaitet aux éditions Points
  • Date de parution :
  • Editeur : Points
  • EAN : 9791041413492
  • Série : (-)
  • Support : Poche
Résumé:

« Mon premier livre serait comme le dessin du cygne qui, dans la fable, fut travaillé des années avant d'être offert à un empereur japonais. Il faut que le geste soit sûr. »Que trouve-t-on sous la plume de Maria Pourchet ? Pourquoi a-t-elle attendu d'avoir trente ans pour se mettre à écrire -... Voir plus

« Mon premier livre serait comme le dessin du cygne qui, dans la fable, fut travaillé des années avant d'être offert à un empereur japonais. Il faut que le geste soit sûr. »Que trouve-t-on sous la plume de Maria Pourchet ? Pourquoi a-t-elle attendu d'avoir trente ans pour se mettre à écrire - alors qu'elle était sûre de sa vocation dès le CE1 ? Quel déclic doit-elle à Romain Gary ? Comment la langue est-elle devenue « un pote » ? Dans ce dialogue franc du collier, celle qui écrit « comme on gueule » raconte tout, ou presque : son enfance vosgienne « saturée » de livres, son admiration pour Pierre Michon, Achille Talon, Daniel Balavoine ou Les Valseuses, son art mordant de la punchline et, très en détails, la fabrication de ses six premiers romans, d'Avancer (2012) au succès de Feu (2021). Une conversation lucide et incandescente avec l'une des révélations de la scène littéraire contemporaine.

« Bookmakers » est à l'origine un podcast littéraire diffusé sur ARTE Radio. Tous les deux mois, Richard Gaitet écoute les plus grand·e·s écrivain·e·s francophones détailler leurs secrets d'écriture.

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Avis (1)

  • Ce livre est un verbatim d'un entretien tiré d'une émission d'Arte « Bookmakers » de 2021 mais avec des notes en bas de pages de 2023. Les écrivains « raconte[nt] la naissance de leur vocation, leurs influences, les premiers textes terminés et/ou publiés, la réalité économique d'une vie...
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    Ce livre est un verbatim d'un entretien tiré d'une émission d'Arte « Bookmakers » de 2021 mais avec des notes en bas de pages de 2023. Les écrivains « raconte[nt] la naissance de leur vocation, leurs influences, les premiers textes terminés et/ou publiés, la réalité économique d'une vie d'auteur-ice-s, tout en documentant la façon dont se sont construits, petit à petit, leur livre emblématique » (p. 113).

    Ici, cet opus aborde la résonance entre la vie personnelle de Maria Pourchet (son enfance…) et son processus de création littéraire. Pourquoi lire ce verbatim plutôt que de regarder l'émission ? Pour lire les mots, les voir, les « entendre » par moi-même, pouvoir recouper, réfléchir, fermer et rouvrir le livre, revenir à des pages, en corner certaines. Et si Maria Pourchet s'est intégrée au monde littéraire en commençant par interviewer ses acteurs, elle se trouve ici de l'autre côté de la barrière en étant interviewée par Richard Gaitet.

    Ce qui me semble à peu près sûr désormais, c'est que les écrivains ne sont peut-être pas leur meilleur ambassadeur en entretien. Autant à l'écrit, la plupart s'en sorte à peu près avec plus ou moins de marge avec la réalité (Marguerite Duras la première), autant à l'oral, cela perd de sa magie. Certes, l'écrivain n'a pas besoin d'être complètement honnête car finalement Maria Pourchet à raison : la littérature est une illusion, pas une réalité. Mais c'est si fade ici !

    Pas de Shrek devenu prince, Maria Pourchet a beau venir de la campagne vosgienne, elle a quand même un environnement intellectuel et économique fort et une furieuse envie de se confronter à la vie et aux autres par le mot. Si elle se revendique de Romain Gary pour son écriture, c'est surtout « Feu » qui va en reprendre la structure et même une phrase.

    Quant au titre de ce livre « le cygne offert à l'Empereur », Maria Pourchet signifie que l'écriture est avant tout de l'entrainement. Mais pas de l'entrainement à écrire dans un premier temps : de l'entrainement à lire, à maitriser un large vocabulaire, à jouer avec les mots, les constructions de phrases qu'elle veut précises, sans métaphore, brutes, pouvant résumer en 1 phrase ce que l'on dit généralement en 10 (cf. p.108-109). Elle a une mémoire puissante et apprend des passages de livres par coeur.

    L'entretien est chronologique et en trois parties. La première partie, « Illusions gagnées », aborde l'enfance de Maria Pourchet, comment elle a pu être éditée (directement par Gallimard), pourquoi écrire, d'où lui viennent ses idées. Elle y aborde « Avancer », son premier roman passer inaperçu qu'elle ne renie pas (pourtant il n'est pas bon et il manque à la fois de style et d'idées) et « Toutes les femmes sauf une » même s'il est écrit bien plus tard. Il a sa raison d'être par rapport à l'enfance, sa mère, ses racines, son environnement.

    La deuxième partie « Maman de vérité » est moins ampoulée, plus dans l'échange sans se fabriquer une légende. Elle y aborde dans un premier temps la vie d'un auteur au sein d'une maison d'édition (la solitude surtout) puis la construction de « Champion » ainsi que « Les Impatients » dont elle n'est pas fière, puis « Rome en un jour ». Là encore, son livre « Toutes les femmes sauf une » file le long des pages.

    La troisième et dernière partie, « Feu à volonté », aborde le succès avec livre « Feu », son inspiration par rapport à sa vie personnelle, son travail préparatoire pour « Les Impatients » et son admiration pour Romain Gary. Ce n'est plus tant comment on écrit un livre que comment résonne un livre en soi, on le mange puis on en fait quelque chose pour ne « pas en crever » (sic). L'entretien se termine sur ses projets de réalisation (tv/cinema).

    Conclusion : je maintiens que Maria Pourchet n'est pas sa meilleure ambassadrice, qu'elle semble dans le contrôle de son discours, ça manque de spontanéité, mais ce n'est pas toujours inintéressant.

    NB. : pour Maria Pourchet, comme pour Goliarda Sapienza, la pire menace pour une femme est une autre femme, position qui ne lui a pas valu que des amies.

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