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Les jeunes prostituées de Kabukichō n’ont pas la vie facile. Lorsque Guan Yin a choisi d’émigrer à Tokyo, c’était pour y réussir sa vie et aider ses parents restés en Chine. Mais tout comme pour Bo, son amie de galère, la vie ne lui a fait aucun cadeau. Désespérée, elle accepte de devenir mère-porteuse pour de riches chinois. La fin de la loi sur l’enfant unique a créé des besoins et des exigences qui ont accéléré le trafic d’enfants mis en place pour les Yakusas.
Kei, l’enfant « porté » par Guan Yin, ne connaitra jamais ses parents morts dans un accident de voiture. Élevé d’abord dans un orphelinat, puis par sa mère porteuse et Daisuke, un yakusa repenti, il découvre ses origines sur le tard…
Le récit de la vie Guan Yi et de Kei alterne avec celui de Fen à Shanghai. A la mort de ses riches parents, elle est élevée par une tante aussi exigeante qu’acariâtre. Mais si pour elle la vie est facile, la solitude auprès de cette tante qui ne sait pas exprimer ses sentiments et la perte de ses parents lui pèsent profondément…
Maëlle Lefèvre nous fait voyager dans un univers à la fois sordide et fascinant. Émotion garantie avec ce premier roman qui parle de trafic d’enfants entre le Japon et la chine, de mères porteuses dans le milieu de la prostitution, mais avant tout de l’amour qui existe entre parents et enfants. Cet amour qui manque tant à certains pour grandir dans la confiance et la sérénité, amour inconditionnel des mères pour leurs enfants qui les aide à grandir dans la confiance, ou même manque d’amour qui handicape aussi surement qu’une blessure physique.
J’ai été impressionnée par l’écriture de Maëlle Lefèvre, par sa connaissance du Japon et de ses coutumes, mais aussi par la psychologie de ses personnages.
Lire ma chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2019/08/15/jiazoku-maelle-lefevre/
Merci à Lecteurs.com pour m’avoir offert l’opportunité de découvrir ce roman aux accents quasi autobiographiques. Merci, aussi, à Maëlle Lefèvre pour ce voyage à la beauté terrible mais surtout fascinante dans des pans inconnus du Japon et de la Chine.
Lecture dépaysante et touchante, avant tout, cet ouvrage n’est pas un roman sur la mafia des yakuzas ou sur les trafics clandestins d’êtres humains bien que ces sujets le constituent. Non, cette histoire que nous livre l’auteure, dans un style efficace et concis qui me laisse admirative, est d’abord une histoire d’amour entre des personnages terriblement humains avec leurs parts d’ombre mais aussi de lumière. Ce qui a pour résultat d’aboutir à la création d’un récit qui laisse transparaître, par tous ses pores, une réalité sans artifice
Un roman réussit qui parle de la famille et de construction de son identité. Entre deux cultures Chine et Japon. j’ai eu un peu de mal à rentrer dans l’histoire, mais j’avoue qu’il est bien mené. Un livre à relire,pour mieux me l'approprier.
L'écriture est fluide, agréable .très belle performance
Bienvenue à Tokyo dans l’un des quartiers les plus redoutables de la capitale japonaise : Kabuchiko, là où la mafia fait la loi, les yakusas, les maîtres du crime organisé et de trafics les plus audacieux… Parmi les membres du clan Kobayashi, règne Daisuke, terrifiant et d’apparence sans aucune pitié pour son prochain ; il dirige toute une organisation de mères porteuses qui fournissent de riches chinois dans l’empire du Milieu.
On fait d’abord connaissance avec Guan Yin, elle vient de Chine avec son amie Bo, anciennes prostituées, elles sont devenues des mères porteuses après ne plus être assez dans les normes pour exercer le plus vieux métier du monde. Si Bo a des difficultés pour mener à bien ses grossesses, Guan, maman de An, met au monde un petit Kei commandé par de riches chinois de Shanghai déjà parents d’une petite Fen. Mais les parents décèdent dans un accident de voiture et Kei est envoyé dans un orphelinat dirigé par… Daisuke, aucun profit financier dans l’illégalité ne doit être écarté.
Fen sera élevée par la sœur de sa mère, une femme austère n’offrant qu’une éducation rigide à sa nièce. Le tout dans le luxe et la richesse. Kei s’attachera à sa nourrice de la maison d’accueil mais en sera séparé à l’âge de trois ans quand Daisuke rappellera sa mère porteuse pour l’élever en prenant lui-même soin de veiller sur l’enfant sans montrer le moindre sentiment à son égard, lui le chef mafieux intransigeant et séparé de son épouse refusant d’être père. Kei et Fen se croient chacun dans leur pays des enfants uniques, et pourtant… Arriveront-ils à se retrouver ? Comment Guan va pouvoir gérer l’éducation de cet enfant qu’elle avait été obligée de donner ? Et Daisuke, qui est-il vraiment ? Lui seul connait l’existence d’une sœur et les conditions de naissance de Kei.
Ce roman est du tout en un. Un récit palpitant où de nombreux thèmes sont abordés, à commencer par celui des mères porteuses et de ses dérives mais aussi, la dichotomie entre le luxe et la pauvreté, l’errance des êtres nés innocents mais qui rapidement doivent affronter un monde violent même pour ceux ayant de l’argent, car rien ne remplace ce qui est le plus important : l’amour, l’affection et la non pudeur des sentiments. Or nous sommes en Asie, en Chine et au Japon où l’épanchement de l’âme est prohibé, où toutes les pratiques sexuelles sont permises mais où la pudeur est un maître comportement. Et puis cette sempiternelle question de montrer ou non sa faiblesse, la peur d’être trop sensible et de sacrifier sa destinée sur la dureté des cailloux de la vie.
La jeune auteure (elle a écrit ce roman à dix-sept ans !) propose une très sensible approche sur les relations entre enfants et adultes, le mal-être de l’enfance quand l’intimité et les émotions ne doivent jamais être non seulement montrés mais aussi partagés. Un constat époustouflant sur les non-dits qui en disent beaucoup, sur la transparence lumineuse des êtres dans leur opacité ténébreuse.
C’est aussi un tremplin pour faire découvrir les différences et les ressemblances entre la Chine et le Japon, trop souvent confondus ou relatés avec de nombreux clichés avec de nombreuses références linguistiques qui éveillent toute la curiosité des sens.
A côté de la violence de l’immersion dans les mafias c’est une épopée familiale d’êtres solitaires, un récit haletant sur la force et le pouvoir de résistance des enfants, un miroir des comportements des adultes et le reflet qu’ils veulent bien en donner, et, en prime une belle visite de Shangai.
Un livre que l’on peut qualifier de magistral tant pour l’écriture que pour la richesse du fond mais aussi pour saluer l’incroyable maturité de Maëlle Lefèvre, un bel avenir littéraire devrait se profiler sur son chemin.
https://squirelito.blogspot.com/2019/02/une-noisette-un-livre-jiazoku-maelle.html
Livre lu dans le cadre du Prix Orange du Livre 2019
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