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Luz

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Avis sur cet auteur (17)

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    Couverture du livre « Deux filles nues » de Luz aux éditions Albin Michel

    Matatoune sur Deux filles nues de Luz

    Le roman graphique de Luz célèbre la puissance de l’art, sa capacité à révéler la beauté au-delà du temps et des modes. Le dessinateur choisit de conter l’histoire mouvementée d’un tableau d’Otto Mueller, Deux filles nues, survivant comme lui d’une époque tourmentée.

    L’histoire commence au...
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    Le roman graphique de Luz célèbre la puissance de l’art, sa capacité à révéler la beauté au-delà du temps et des modes. Le dessinateur choisit de conter l’histoire mouvementée d’un tableau d’Otto Mueller, Deux filles nues, survivant comme lui d’une époque tourmentée.

    L’histoire commence au moment où le peintre est installé avec sa femme, Maschka Meyerhofer, à Berlin en 1919, marié depuis quatorze ans. Luz dévoile la création du tableau : en pleine nature avec sa femme comme muse. Seulement, sa vie n’est que misère. Un jour, on lui propose un poste de professeur d’Académie de l’Ecole d’Art de Breslau au fin fond de la Silésie.

    Maschka refuse de le suivre. Otto Mueller conserve son tableau quelques années comme un talisman du temps révolu et de son amour pour elle, jusqu’au moment où un collectionneur juif lui demandera de l’acheter. D’un tableau admiré, il deviendra art dégénéré, spolié et très longtemps après restituer. Les bouleversements majeurs de l’Art, durant les décennies 1930 et 1940, Luz les raconte pour décrire les périodes de condamnation, d’oubli, de redécouverte et finalement de réhabilitation.

    À travers l’histoire de ce tableau, Luz raconte la liberté de l’art, sa puissance évocatrice et son message universel, malgré tous les dires des nazis.

    Difficile de ne pas faire le lien entre les événements du 7 janvier 2015, où des terroristes ont cru supprimer les artistes pour supprimer leurs œuvres.

    Mais, au-delà du sujet, le roman graphique, Deux Filles nues, est une merveille de création graphique. Le début, avec la scène de la conception du tableau, est présentée façon puzzle. De plus, plusieurs scènes seront vues du tableau, que l’on ne découvrira qu’à la fin, transformé par le dessin de Luz. Même les T ont des allures de salut de l’époque !

    Roman graphique à découvrir, vraiment !
    Chronique illustrée ici
    https://vagabondageautourdesoi.com/2025/02/20/luz-deux-filles-nues/

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    Couverture du livre « Deux filles nues » de Luz aux éditions Albin Michel

    Domi Mots sur Deux filles nues de Luz

    Les premières pages suscitent immédiatement la curiosité et l’intérêt : quelques traits esquissés dont on ne comprend pas trop la signification, une image fragmentée… Puis, on distingue des yeux scrutateurs, un pinceau, un arbre, un homme qui peint, un bonhomme dans la forêt qui s’exprime....
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    Les premières pages suscitent immédiatement la curiosité et l’intérêt : quelques traits esquissés dont on ne comprend pas trop la signification, une image fragmentée… Puis, on distingue des yeux scrutateurs, un pinceau, un arbre, un homme qui peint, un bonhomme dans la forêt qui s’exprime.

    C’est un tableau, et le lecteur comprend que la suite du récit sera perçue par les yeux et l’âme du tableau d’Otto Mueller de 1919 : « Deux filles nues ». Ainsi, quand le tableau est emballé, tout devient gris puis noir.
    Luz : « Je propose ainsi d’expérimenter ce que c’est que d’être à l’intérieur d’une toile, de se trouver aussi impuissant qu’un objet ballotté de main en main ou accroché au mur. Cela donne une image assez fragmentée et mouvante. »

    Puis, l’auteur nous embarque immédiatement dans les heures sombres du nazisme, et par extension, de n’importe quel mouvement d’extrême droite vers le pouvoir.
    « On peut y lire un parallèle avec mon obsession pour la montée actuelle de l’extrême droite en Europe, et son arrivée à la porte du pouvoir en France…
    C’est un bouquin nourri d’histoire, mais aussi clairement d’actualité ! Même sans le vouloir, il semble que je reste un dessinateur de presse. »
    A l'arrivée de Trump à la Maison Blanche, les inquiétudes de l'auteur résonnent sombrement...

    « Deux filles nues » fait partie de la collection de l’avocat juif Littmann, un passionné de peinture. Quand les biens des juifs sont spoliés, le tableau est confisqué par la Gestapo.
    Pour le régime nazi, l’art moderne, c’est de « l’art dégénéré ». Donc il faut le montrer aux populations sous ce dénominatif, pour en faire un repoussoir et une honte absolue.
    L’exposition : « Art Dégénéré » est organisée par Hitler en 1937.

    Il ne suffit pas d’opprimer les populations, d’occuper les territoires, il faut aussi asservir la culture.
    « A partir de maintenant, nous mènerons une guerre implacable contre les derniers éléments de la subversion culturelle, une guerre implacable de purification. »
    Une vente aux enchères des « Dégénérés » s’organise sous l’égide nazie. Chagall, Van Gogh, Matisse, Laurencin, Otto Mueller en font partie. Certains ne trouvent aucun acquéreur…
    En 1942, pour une bouchée de pain, le collectionneur allemand Josef Haubrich les rachète, dont « Deux filles nues »
    « On ne collectionne plus désormais, on sauve »
    On retrouvera le tableau jusqu’à son retour au musée Ludwig à Cologne, en 2000.

    Un graphisme dépouillé qui contribue à la force du récit :
    « J’ai travaillé essentiellement à l’encre gris sépia, avec un peu de sanguine, au lavis et même avec du café quand je n’avais plus d’encre, ce qui adoucit le dessin. J’ai cherché la douceur pour contraster avec le fond de ce que je raconte. Comme le tableau n’est pas propre au mouvement, il fallait que ça danse un peu dans la page, que le regard puisse valser dans les cases. Bizarrement, alors que le récit est très oppressant, je crois que c’est mon livre le plus fluide et aéré. »
    En 1999, l’image des enfants Littmann retrouvant le tableau de leur père, est saisissante de simplicité et d’émotion.

    Un parti pris original et très réussi !

    BD lue dans le cadre du Prix Public France TV d’Angoulême 2025.
    Merci aux éditions Albin Michel pour cette belle découverte.

    https://commelaplume.blogspot.com/

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    Couverture du livre « Deux filles nues » de Luz aux éditions Albin Michel

    Mireille B sur Deux filles nues de Luz

    En première de couverture, le titre du tableau accolé à la photo de deux SS vêtus de l’uniforme noir épinglé du symbole de la haine, portant à bout de bras le tableau de l’artiste Otto Müller aiguise la curiosité du lecteur. De « deux filles nues », tableau peint en 1919, le lecteur aperçoit...
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    En première de couverture, le titre du tableau accolé à la photo de deux SS vêtus de l’uniforme noir épinglé du symbole de la haine, portant à bout de bras le tableau de l’artiste Otto Müller aiguise la curiosité du lecteur. De « deux filles nues », tableau peint en 1919, le lecteur aperçoit deux pieds. Et il n’en verra pas plus.

    « Pour l’inspiration, je préfère une nature libre et florissante, plutôt qu’une poignée d’arbres au garde à vous… ». Dans ce cadre, accompagné de Mashka sa muse et modèle, l’artiste peint. Accroché à l’arrière du vélo pour sécher, le tableau ira, aux pas de l’Histoire, de Breslau à Cologne en passant par Berlin. Il fera partie en 1937 de la grande exposition « d’art dégénéré » qui présentait plus de 700 œuvres réalisées par « les Bolcheviks et les Juifs ». L’expressionnisme s’opposait alors au style classique prôné par Hitler pour incarner la supériorité de la « race aryenne ».
    Avec la biographie de cette œuvre acquise par un collectionneur, spoliée, retrouvée et restituée à son propriétaire, offerte par ce dernier au musée Ludwig de Cologne, Luz traverse un siècle d’histoire mettant en exergue la censure artistique dans la dictature nazie et l’avènement du troisième Reich.

    Dans les tons bruns identiques à ceux d’une nature automnale, les expressions des personnages entrent dans l’esprit de cet album, sans incandescence, rythmé, et très expressif.
    Loin d’être fan des albums graphiques desquels je privilégie souvent le texte, mon regard s’est toujours porté avec attention sur les dessins sombres aux formes acérées, témoins d’une certaine gravité.

    A la date anniversaire de la tragédie à laquelle il échappa, je terminerai sur la question de Luz : « Sommes-nous tous des acteurs passifs de l’Histoire comme un tableau accroché au mur ? ». Le roman contribue à double titre au devoir de mémoire.

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    Couverture du livre « Deux filles nues » de Luz aux éditions Albin Michel

    Pascal TOURRES sur Deux filles nues de Luz

    Au travers du regard (au sens premier du terme) du tableau « Deux filles nues » d’Otto Mueller (1874-1930), Luz va construire une fresque aux multiples dimensions : une partie de la vie d’Otto Mueller et ses muses, la montée du fascisme nazi avec son lot d’exclusions, de spoliations / vols,...
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    Au travers du regard (au sens premier du terme) du tableau « Deux filles nues » d’Otto Mueller (1874-1930), Luz va construire une fresque aux multiples dimensions : une partie de la vie d’Otto Mueller et ses muses, la montée du fascisme nazi avec son lot d’exclusions, de spoliations / vols, d’interdictions, de mise au banc de la communauté juive, de violences multiples, …

    Le rejet de l’expressionnisme allemand et des développements de l’art du début du XX ème siècle qui était considéré comme de « l’art dégénéré » par les nazis se soldera par un grand canulard avec l’exposition de l’art dégénéré qui permettra d’avoir une des plus grandes (et belle) expositions de l’art du début du XX ème ! ; mais aussi des destructions physiques de nombreuses œuvres qui ne sont pas sans trouver des échos dans certaines fatwa religieuses conduisant à des autodafés et destructions diverses ! … quand ce ne sont pas des attentats … notamment contre Charlie …

    Luz nous offre un ouvrage puissant, sensible, historique, extrêmement bien documenté, au graphisme simple et touchant … et malin en nous plaçant du côté du regard des « deux filles nues ».
    A lire et partager !