"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Fin 1924
Qui est Ernst Hanfstaengl ? Qui est ce géant massif et dégingandé qui accueille chez lui, avec sa femme Hélène, un certain Adolf Hitler à sa sortie de la prison de Landsberg après le putsch raté de la Brasserie en novembre 1923 ? Qui joue au piano pour lui ? Pourquoi a-t-il fait de son domicile conjugal un véritable refuge pour Hitler ? Quel est son objectif, son ambition ?
On le surnomme de façon cocasse Putzi (petit homme) alors qu'il mesure plus de 2 mètres. Adhérent du NSDAP en 1931, Il devient chargé des relations avec la presse étrangère en 1932 mais quitte l'Allemagne en 1937, se sentant en danger après avoir émis des doutes sur les intentions d'Hitler. C'est la vie de cet homme hors du commun que nous raconte Thomas Snégaroff dans un livre paru en 2020.
C'est Louison qui le met ici en images. Elle nous dépeint un grand type un peu perdu, tour à tour inquiétant et risible, en manque de reconnaissance et prêt à tout pour s'afficher aux côtés d'Hitler.... Sans jamais le rendre attachant, le dessin de Louison montre un homme peu recommandable qui cherchait la lumière mais qui a semble-t-il voulu modérer les ambitions hitlériennes.
Ce récit montre aussi les jeux de pouvoirs qui régnaient en coulisses derrière le Chancelier dès 1933. Un album intéressant donc, très récitatif, qu'on lit d'une traite tant ce type qui devint plus tard informateur pour Roosevelt demeure une véritable énigme...
Mais comment j’ai aimé ce roman, ce chemin des amoureux. Louison, l’auteure, a écrit ce premier roman en piochant en grande partie dans sa propre vie. Cela donne un roman profondément humanisme, sincère, tendre, joyeux, triste, éclatant, vrai. « Le chemin des amoureux » c’est l’histoire de Juliette en couple avec Jérôme. Ils s’aiment et enfin vont avoir un bébé. Un bébé qui naît le vendredi 13 novembre 2015 pendant les douloureux attentats de ce vendredi noir. Joseph, Jojo, est la lumière de cette soirée inoubliable. Puis arrive juillet 2018 où Juliette veut plus: un mariage, une maison et un autre bébé. Jérôme acquiesce après de longues discussions. 15 juillet 2018, après une belle nuit ensemble, Jérôme ne se réveille pas, le jour de la finale de la coupe du monde de football.
Cette histoire, j’en ai apprécié tous les moments. J’ai souri et ri. J’ai eu les larmes aux yeux. J’ai été heureuse et triste. Je suis passée par toutes les émotions.
J’admire Louison pour avoir écrit ce roman. Un roman intime au final mais un roman universel qui parle d’amour, de famille, de drame, de deuil, de naissance, de joie, de rire, de pleurs. Dans ce roman, chacun s’y retrouvera à un moment ou un autre. Ce roman nous rappelle cette terrible soirée du 13 novembre et nous montre que dans le chaos, il y a toujours une joie qui apparait. Ce roman nous prouve la force que nous avons pour affronter le pire dans une vie et pour apprécier le meilleur. Louison nous livre tout ça d’une écriture fluide avec de l’humour qui donne le sourire. Elle nous fait partager des vrais moments de vie avec simplicité et surtout avec sincérité. J’ai aimé ma lecture et il m’a fait du bien car malgré la tristesse, il y a beaucoup de joie dans ce livre et cette joie, Louison a su me la communiquer par ses mots. C’est un roman à réellement découvrir!
C'était nous deux, il était une fois…
La dessinatrice Louison a choisi de nous faire prendre les montagnes russes de l’émotion dans son premier roman, imaginant une naissance au moment des attentats et un décès le jour où l’équipe de France est championne du monde de football.
L’humour pour refouler la souffrance, l’autodérision pour éloigner les peurs. Les mots qui sauvent. Voilà comment Juliette peut encore croire à la vie après l’épreuve qu’elle vient de subir et voilà comment Louison embarque ses lecteurs sur son manège avec sa cargaison de rires et de larmes, avec un énorme bagage d’émotions.
Après la visite chez l’obstétricienne – qui rappellera des souvenirs à de nombreux parents – Juliette a la confirmation qu’elle est bien enceinte et que le bébé se porte bien. Maintenant, il faut annoncer la nouvelle à Jérôme, son mari. Pour cela, elle imagine tout un scénario qui, au moment fatidique finit par s’écrouler. Pourtant la chose n’avait pas l’air si compliquée: «Il aurait suffi que je me lève avec un grand sourire et dise en soulevant mon pull: «Tu vas être papa», et j’aurais à peine eu le temps de compter jusqu’à trois avant qu’il ne m’embrasse.» Mais Juliette et tétanisée, incapable de répondre à la question de Julien qui vient de trouver une facture qui traînait: «peux-tu m’expliquer pourquoi tu as acheté un test de grossesse hier à 13h 07 et pourquoi il y a une bouteille de champagne à côté de toi sur le canapé?» Ou plutôt si, elle parvient à lâcher une réponse: «Tu t’es lavé les mains en sortant des toilettes?»
Mais rassurez-vous, ce malentendu passé, ce sont des semaines de félicité qui attendent le couple jusqu’au 13 novembre 2015 et la naissance du petit Joseph. Et si Jérôme est tout blême en découvrant son fils, c’est parce qu’il vient d’apprendre ce qui vient de se passer dans Paris et plus particulièrement à la terrasse de «leur» restaurant- L’horreur au Stade de France, la prise d’otages au Bataclan, la carnage aux terrasses des restaurants. «Ensuite, il attrapa le téléphone dans sa poche pour me montrer des informations qui très vite ont saturé mon esprit. Cette horreur ne pouvait pas se mélanger avec la joie d’avoir rencontré mon fils pour la première fois».
À la sortie de la maternité, il faut faire contre fortune bon cœur et entourer Joseph d’encore plus d’amour. C’est le quotidien des néo-parents post-attentats que Julien Blanc-Gras a raconté l’an passé dans «Comme à la guerre». Malgré la fatigue et malgré les difficultés d’un emploi du temps qui n’est malheureusement pas extensible, Juliette et Jérôme s’accrochent jusqu’à un… accrochage provoqué par une tâche laissée par une tasse de café sur la table de la cuisine. Une vétille, mais qui peut conduire à la rupture, mais aussi – dans le meilleur des cas – à une franche explication. Juliette se confie, raconte qu’elle aimerait un deuxième enfant, se marier, déménager, et qu’au fond elle n’en avait «rien à foutre de ces traces de café sur la table dans la cuisine». Jérôme acquiesce et le bonheur s’installe à nouveau…
Seulement voilà, le jeu des montagnes russes n’est pas fini. Après avoir grimpé jusqu’en haut, la descente est vertigineuse, mortelle. Je vous laisse la découvrir…
Si on se laisse prendre à cette histoire, qui est pour partie autobiographique, c’est d’abord par le style cocasse et l’humour de la primo-romancière, c’est ensuite par l’effet-miroir qu’elle nous offre en nous proposant de nous rappeler comment se déroulaient nos propres vies durant ces deux moments-clé des dernières années et enfin parce que la manière dont Juliette affronte sa douleur nous met du baume au cœur. Bravo et merci!
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