Il n'est pas trop tard pour les découvrir... ou les offrir !
Après Les heures rouges, qui m'avait surprise mais enthousiasmée, j'avais hâte de découvrir le premier roman de Leni Zumas, The Listeners, très justement traduit par La couleur du trois. Pas de dystopie ici mais un texte très juste sur les fantômes qui nous hantent.
Quand Quinn apprend que la librairie qui l'emploie va fermer ses portes, ce qui signifie pour elle quitter son appartement qu'elle n'aura plus les moyens de payer, et qu'elle apprend dans le même temps que son ancien petit ami est de retour dans leur ville natale, c'est un bouleversement total.
Quinn va se remémorer son adolescence tout en luttant contre ses vieux démons et en convoquant l'esprit de sa soeur disparue.
La narration alterne entre le passé et le présent et les chapitres, courts, sont entrecoupés de scènes du Jeu des Questions cher à Quinn, sa soeur et son frère, lorsqu'ils étaient enfants. le voile se lève page après page sur les drames ayant marqué la vie de la jeune femme.
L'auteure distille habilement des informations au détour d'une phrase, d'une scène, des informations qui ont toute leur importance. Elle n'insiste pas dessus, au lecteur de décider comment les interpréter, les absorber.
La plume de Leni Zumas est percutante, le désespoir de Quinn, sa souffrance, suintent de chaque phrase, de chaque mot. On ressent physiquement son mal-être.
Le texte est lourd de sens et la symbolique est présente dans chaque paragraphe.
En deux romans, Leni Zumas est devenue pour moi une auteure à suivre
Grosse déception pour cette lecture dont le résumé me tentait depuis la sortie grand format. Si l’idée de base pouvait annoncer une super lecture, ça ne s’est pas passé comme prévu. Le résumé annonce un futur proche où tous les problèmes actuels liés à la liberté de la femme sont amplifiés : pas d’IVG, un papa et une maman, femme doit souffrir pour enfanter… On attend donc une histoire où on va présenter comment les femmes vont s’en sortir. Sur le papier ça annonce du bon, mais en pratique ça fait plouf car ce n’est finalement pas le coeur du sujet. On suit les 4 destins de femmes dont les vies se croisent dans leur petite ville de banlieue et quelles femmes : 4 bons gros clichés et le pire qui ont la même vie que celle qu’elles pourraient avoir actuellement. On se retrouve donc avec la pauvre femme célibataire quarantenaire qui fasse à son horloge biologique tente fécondations sur fécondations (in utero plus de fiv). Ensuite, on a la pauvre mère au foyer qui n’aime pas sa vie. A cause du qu’en dira-t-on, elle fait tout pour que ça soit son mari qui la quitte et non elle qui assume la séparation. On continue avec l’ado modèle, celle dont on ne se serait jamais attendu à ça de sa part, qui tombe enceinte. On se rapproche du sujet avec ce personnage mais finalement c’est traité plus ou moins exactement comme le serait cette situation face à une ado qui aurait juste peur d’en parler à ses parents (donc pas besoin de parler de l’interdiction de l’IVG). Et pour finir le pompon, la vieille sorcière isolée au fond des bois qui ne supporte pas les hommes, est lesbienne ou bi, (homme par curiosité) et vit avec un chat. Si on aime les destins de femmes très caricaturaux, on peut y trouver son compte mais sinon quel ennui. Rien n’est développé sur le sujet important annoncé, c’est plat. Je n’ai pas abandonné donc ça se lit mais c’était d’un ennui sans fin et très creux comme histoire.
"le 15 janvier, la loi" chaque enfant à besoin d'un père et d'une mère " (upum) rétablira la dignité, la force et la prospérité des familles américaines".
Nous voilà aux Etats-Unis pays qui a rendu l’avortement illégal, et qui est sur le point d’adopter une loi interdisant l’adoption aux personnes célibataires, à suivre des femmes ou des filles à qui le corps n’appartient pas vraiment.
Mattie (la fille) est enceinte, ne veut pas garder l’enfant mais doit se débrouiller pour s’en débarrasser. Ro, la biographe, enseignante et célibataire, a dépassé la quarantaine, et essaie désespérément de tomber enceinte avec plusieurs traitement. Le 15 janvier est sa date limite. Elle ne pourra plus adopter ni bénéficier de la vente de spermatozoïdes. Susan, l’épouse, a elle deux enfants, un mari complètement lourd et se trouve enfermée dans une vie qui ne lui plait pas mais pour laquelle a dû abandonner ses études. Gin, la guérisseuse se retrouve accusé d’avoir voulu avorter une femme qui s’est blessée suite à l’absorption de la potion.
Une roman dont l’écriture m’a fait peur à cause de la distance prise avec les personnages notamment en ne les désignant pas avec leur prénom, qu’on connaît quand même; mais par leur fonction comme la biographe, la fille ou l’épouse. Je craignais de ne pas m’attacher aux personnages mais en fin de compte la magie a opéré. Par un joli coup de de plume plein de douceur, j’ai adoré me retrouver au milieu de ces personnages auxquels je me suis accrochée avec plaisir pour suivre leur tourments. J’ai aimé les liens que l’auteur tisse entre les personnages pour nous dévoiler délicatement les traits de ces femmes, leur parcours, leur combat. S’il s’agit là d’une fiction, la frontière avec la réalité est vraiment très fine.Ce qui rend la lecture assez effrayante.
États-Unis, demain. Avortement interdit, adoption et PMA pour les femmes seules sur le point de l'être aussi. Dans l'Oregon, quatre femmes voient leurs destins se lier face à ces nouvelles mesures. Roberta professeure d'histoire, célibataire dans la quarantaine, souhaite devenir mère, pour cela elle a recours à des donneurs sélectionnés sur internet et des traitements pour l'ovulation qui pour le moment ne lui ont pas permis de tomber enceinte. Susan, mariée et mère de deux enfants, a renoncé à sa carrière pour devenir mère au foyer, rôle dans lequel elle n'arrive pas à s'épanouir. Mattie, jeune lycéenne, élève de Roberta, promise à de grandes études scientifiques tombe enceinte, ses choix sont restreints et certains pourraient la mener en prison. Et il y a Gin, guérisseuse vivant en marge de la société à qui l'on demande de l'aide lorsque l'on souhaite de la discrétion.
À travers la vie de ces femmes, Leni Zumas dresse le portrait d'une société où les femmes sont jugées, où les lois les empêchent de disposer de leurs corps comme elles le souhaitent. Un roman qui au vu de l'actualité américaine résonne comme un cri d'alarme et nous rappelle que les droits que nous prenons pour acquis peuvent être remis en cause. Ce roman militant mérite que l'on prenne son temps car le début peut sembler fastidieux, il faut plusieurs chapitres pour se familiariser avec les personnages et le contexte.
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