Genre : Recueil de nouvelles
Avis : ENRICHISSANT
L’Histoire à travers le courage des femmes…
J’avais en lecture depuis quelque temps un recueil de quatre nouvelles : L’histoire d’une intrigante : Louise de Pontbellanger) – La fidélité d’une servante Anne Lemanceau dite « Lacoudre » (essai en trois actes) – Le courage de Olympe de Gouges, dramaturge, humaniste, pamphlétiste – Le panache de La dame de la Garnache, Marie-Adélïde de La Rochefoucauld. Alors qu’une journée tranquille s’avançait, j’ai décidé de m’y plonger avec tout l’enthousiasme que réclame un livre qui va demander plus d’intérêt que de délassement.
Le cadre est posé dès les premières pages et j’ai retrouvé toute la fougue et le savoir de Sabrina Kiefner pour me conter la petite histoire de la grande Histoire, écrite par des femmes passionnées et valeureuses. Je vous laisserai découvrir toutes leurs facettes, leurs actions, leurs amours, leurs défis mais je tiens à vous raconter un peu de ce que vous allez y découvrir. Que ce soit des secrets de bataille, de Polichinelle ou soigneusement enfouis, d’alcôves, de beauté, de santé, de politique ou rivalités amoureuses, guerrières, domestiques, politiciennes, un grand nombre vous seront dévoilés. Ils ont pour source une Vendée en guerre et un 18ème siècle qui ne sortira pas grandi des guerres fratricides menées.
Je ne vous cacherai pas que la lecture est ardue mais passionnante, que le style est touffu mais riche de détails inconnus, que le vocabulaire est d’époque mais facile à suivre, que la nouvelle se fait parfois essai, que la forme est romancée mais parfois théâtrale ; enfin bref, tout un monde d’hier s’ouvre à vous et c’est toujours épique.
Alors que vous croiserez Charette, Fabre d’Églantine, Monsieur d’Artois, et tant d’autres, ce seront les femmes qui vous expliqueront l’affaire de Quiberon, la décoction de feuilles de noyer, les dessous des affaires qui ont fait couler beaucoup d’encre. Vous l’aurez compris, le détail ira du plus documenté au plus futile !
Je remercie Sabrina Kiefner pour son envie de faire vivre les femmes oubliées de la Révolution et de bien d’autres époques ; je la suivrai toujours sur ce chemin. Je la remercie aussi pour sa confiance toujours renouvelée. Je souhaite que de nombreux lecteurs soient curieux et rendent justice au courage de toutes ces femmes pour hier, aujourd’hui et demain.
Genre : Roman historique
Avis : LOURD
Sabrina Kiefner s’attache à faire remonter dans la vie des lecteurs, des héroïnes qui ont sombré dans l’oubli. La comtesse Melitta Schenk von Stauffenberg en fait partie ! Et pourtant c’est à cette aviatrice ingénieure que l’aviation doit quelques avancées importantes dans le domaine technique. De plus, l’époque durant laquelle elle a continué ses recherches était l’une des plus sombres de l’Histoire puisque c’était durant la dernière guerre mondiale. L’hommage qui lui est rendu à travers ce roman m’a touchée.
Litta fait partie d’une vieille famille allemande dont l’un des membres va chercher à assassiner Hitler. Elle est mariée avec le frère de celui-ci. D’ascendance juive, la Luftwaffe la démobilise en 1936 mais en raison de ses compétences, elle pourra continuer à travailler et à voler avec un contrôle minimum. Les informations et la bibliographie liées au personnage principal sont assez complètes et vérifiables pour que nous puissions regarder avec fascination une femme libre et engagée dans un combat où la mort est omniprésente.
Marcel est un personnage de fiction, un alsacien qui doit se cacher, amoureux d’une jeune femme dont il ignore ce qu’il est advenu d’elle. Grâce aux lettres qu’il lui écrit, le romantisme s’invite au milieu des tragédies.
Litta va protéger Marcel, l’amener avec elle lors de ses vols et nous donner ainsi l’occasion de suivre la vraie vie d’une femme, rare pilote d’essai évoluant durant la guerre.
La lecture est à la fois prenante et sévère tant les détails sont fournis, les journées et les peurs longues et pénibles. Un immense souffle de vie parcourt le livre entièrement lié à l’énergie du personnage.
Nous apprenons ce qu’était la Pervitine et l’usage qui en était fait. La technique du vol en piqué nous est expliquée dès les premières pages. Les sujets de ses recherches d’ingénieur nous sont fournis. Le rappel de certains massacres comme celui de Cirey-sur-Vézouze m’a gardée bien présente dans l’horreur.
L’auteure a su me faire ressentir la personnalité sauvage, intelligente, déterminée, courageuse, fière de la Comtesse Schenk, elle a su aussi me faire passer le message que des allemands luttaient de l’intérieur pour mettre fin au nazisme.
C’est un hommage réussi, une découverte que je vous recommande.
Je remercie très sincèrement Sabrina Kiefner pour sa confiance.
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