Il n'est pas trop tard pour les découvrir... ou les offrir !
Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu de roman relatant la vie pendant la seconde guerre mondiale (J'exclus le tambour que je ne classe pas dans cette catégorie, je ne sais pas d'ailleurs dans laquelle je pourrais le classer). Celui-ci m'a attiré par son titre et sa couverture (pas de trognon pour toi Nicola).
J'en avais lu beaucoup à une période, j'ai lu entre temps un certain nombre de témoignages sur ce sujet, alors là est peut-etre la raison qui m'ont fait trouver ce roman un peu « fade ».
Déborah de retour chez sa mère après une rupture y retrouve sa grand-mère qui perd un peu la tête et laisse remonter des souvenirs de ce qu'elle a vécu pendant la guerre et qu'elle n'a jamais raconté. Déborah va alors se rendre dans le petit village prés des Pyrénées où la famille (juive) de sa grand-mère a passé la guerre pour essayer de retrouver des traces de cette époque. le roman s'articule ensuite entre ces deux époques: les recherches de Déborah et la vie d'Esther et sa famille pendant la guerre.
Le livre n'est pas inintéressant, l'alternance temporelle est bien réalisée, les personnages attachants. L'emphase est plutôt mise sur la vie de la famille que sur les évènements historiques, et cela rend le livre plus incarné. Un certain suspense règne sur ce qui va arriver aux différents personnages. Cependant, ce roman ne m'a pas emportée.
Un style un peu trop sage, un épisode en marge de la guerre mais aux conséquences désastreuses qui m'a paru artificiel, des évènements, des comportements et des attitudes souvent déjà rencontrés, lus par ailleurs. Je conseille ce livre à ceux qui n'ont pas déjà lu sur cette période. Je pense qu'il peut intéresser des adolescents qui sont les personnages principaux du récit.
Il est à noter que l'histoire est basée sur celle de la grand-mère de l'autrice et que certains personnages décrits dans le roman ont vraiment existé. Il est difficile de savoir où est la frontière entre roman et témoignage, mais cela ne m'a pas vraiment gênée. L'autrice donne en fin de roman des informations sur la destinée des personnages qui ont disparu en cours de roman, soit arrêtés, soit passés en Espagne.
Lorsqu’elle se sépare de son compagnon, Deborah revient chez sa mère. Sa grand-mère vit également sous le même toit. La vieille dame est parfois « absente » ou tient des propos incohérents. Déborah s’interroge car elle se doute bien que c’est le passé qui ressurgit. Elle se met alors en quête et cherche à percer les secrets de famille.
Installés à Saint-Girons les Brodsky organisent leur vie la peur au ventre. Les enfants fréquentent l’école et se lient avec les autres. Mais même les plus jeunes ne sont pas à l’abri des jalousies.
Julie Pritzac nous fait partager le quotidien d’une famille juive qui doit fuir lors de la deuxième guerre mondiale. Certes le sujet n’est pas nouveau, mais l’auteur, s’inspirant de faits réels, nous fait vivre l’histoire via les adolescents. Et c’est aussi l’histoire de tout un village.
La peur, l’amitié, l’amour, la haine et malgré tout l’espoir. On passe par toutes ces phases sans mièvrerie.
Bien qu’ayant déjà beaucoup lu sur le sujet j’ai apprécié ce livre.
L'histoire de ce livre m'a beaucoup émue. Il se passe sur une double temporalité, entre aujourd'hui et les années 1940, pendant la seconde guerre mondiale. De nos jours, Déborah vient de se séparer de son amoureux et revient vivre chez sa mère, à Meudon. Sa grand-mère Esther y vit également, elle a des périodes de lucidité et d'autres où elle remonte dans le passé. Lorsqu'un jour, elle parle d'une certaine Clara, en l'appelant et la cherchant, Déborah essaie de savoir de qui il s'agit, mais cela semble troubler énormément sa grand-mère qui ne dit rien et se mure dans le silence. Sa mère ne connaissant pas non plus cette personne, Déborah décide de partir à la recherche de cette Clara, et va ainsi se rendre sur les traces de la famille de son aïeule, dans les Pyrénées, à Saint-Girons.
Nous retournons ainsi dans le passé d'Esther, au moment où ses parents et grands-parents ont dû fuir leur maison en Ariège. Durant l'été 1941, les juifs de France furent frappés par une décision administrative, ils devaient quitter la ville, chaque famille s'est vu attribuer un lieu de résidence. Les parents d'Esther reçurent l'ordre de s'installer à Saint-Girons, dans les Pyrénées, à la frontière avec l'Espagne. Nous allons donc suivre cette famille, son installation dans ce village, les amitiés qu'elle va pouvoir lier avec d'autres juifs, mais aussi avec des résidents qui les aident et leur apportent leur protection. Esther va continuer sa vie, aller à l'école, s'amuser. La vie est loin d'être facile, la famille est logée dans un château qui n'a aucune commodités, ni eau, ni électricité. Mais ils s'en contentent, heureux d'échapper à l'ennemi. Esther va se lier d'amitié petit à petit avec une élève de son école, Clara. Elle est issue d'une famille juive elle aussi. D'autres amitiés vont se nouer avec d'autres jeunes. Des rivalités aussi. Certains enfants reproduisent la même haine que leurs parents vis-à-vis des Juifs. On suit donc la vie de ces familles déracinées de leurs foyers, l'entraide entre elles, leur quotidien pendant la guerre, la normalité de vie qu'elles essaient de garder en se réunissant, en faisant des fêtes.
Lorsque l'autrice a fini de raconter les événements de la jeunesse d'Esther, elle nous ramène à l'époque actuelle dans les recherches de Déborah sur la jeunesse de sa grand-mère. Cette partie là est beaucoup plus courte, mais tout aussi forte en émotions. On apprend ce que sont devenus certains personnages, ceux qui ont aidé aussi. Et Déborah va enfin savoir pourquoi sa grand-mère est tellement remuée quand elle parle de son amie Clara.
Le sujet fait que l'histoire est très émouvante. L'autrice raconte avec beaucoup de réalisme la vie de ces jeunes et de leurs parents pendant la guerre. Je suis épatée par leur façon de faire comme si tout allait bien, afin de protéger leur famille, ils ont une force en eux qui m'a énormément émue, cette faculté de normaliser leur vie, de perpétuer leurs traditions, de ne pas faire de bruit pour ne pas déranger. J'ai déjà lu beaucoup de romans sur cette période, mais à chaque fois, il y a une façon de faire de la part de l'autrice qui rend son histoire différente d'une autre sur le même sujet. L'autrice s'est inspiré de faits réels, qu'elle a plus ou moins changés, mais son récit repose tout de même en grande partie sur des témoignages. Cela rend le récit encore plus émouvant lorsqu'on le lit, enfin en tout cas, c'est comme cela que je le ressens personnellement. Il y a ainsi des moments très forts, comme on peut se douter en temps de guerre. J'ai trouvé cependant que l'autrice arrivait à alléger l'ambiance en nous racontant les péripéties des jeunes, leurs amitiés, les premiers émois amoureux. Mais tout de même, toujours avec cette épée de Damoclès au-dessus de leurs têtes qui est la guerre.
Je me suis très vite attachée à Esther et à sa famille, à ses frères, à ses parents aussi. Sa mère qui aime lire et se rend très souvent dans la librairie du village, qui se fait conseiller des romans par une amie, des livres qu'elle n'a pas l'habitude de lire, j'ai assisté à une certaine émancipation de cette femme et je l'ai trouvée très attachante. Cela fait beaucoup réfléchir sur ce que l'on aurait fait à leur place. Je ne sais pas moi-même, mais une chose est sûre, j'aurais surement cherché à les aider, du mieux que je pouvais. Et en même temps, je comprends ceux qui ne faisaient rien, la peur de la colère de l'ennemi était trop importante pour certains. Comme vous pouvez le voir, c'est un livre qui fait réfléchir.
J'ai beaucoup aimé suivre Esther, puis Déborah. J'ai beaucoup aimé le caractère d'Esther, enjoué, drôle, et en même temps très réservé. Clara ose plus qu'elle, elle répond, elle s'affirme plus, cela fait parfois peur à Esther, mais elles sont toutes deux inséparables.
1941, la famille Brodsky, juive originaire de Russie, se réfugie dans le sud de la France, au pied des Pyrénées, dans le petit village de Saint-Girons pour fuir la menace nazie. Au fil des jours et des nouvelles plus alarmantes les uns que les autres, une nouvelle vie s'articule pour la famille. Pour Esther, l'ainée de la famille, c'est l'heure de l'adolescence, des premiers émois et de la découverte d'une nouvelle amie : Clara. C'est l'heure aussi de rentrer dans la Résistance, des luttes pour survivre et des caches pour éviter les rafles. Les deux amies, Esther et Clara vont tous faire pour gérer aux mieux leurs vies et leurs destins. Mais, la menace et la brutalité de la grande Histoire grondent et va faire basculer plus d'une vie.
Des décennies plus tard, la petite-fille d'Esther, Déborah, surprend sa grand-mère crie un prénom durant un rêve : Clara. Mais lorsqu'elle la questionne, Esther se mure dans le plus grands des silences. Troublée, Deborah décide de se rendre à Saint-Girons pour reconstituer l'histoire de sa famille et de remonter le temps pour élucider certains secrets de famille.
Un roman absolument émouvant, pleins d'émotion, entre amitiés, amours, souffrances, peurs et destins. A travers le passé, Julie Printzac dévoile une vie, une famille, un village, une jeunesse exaltante, attachante, humaine, dans une période complètement instable où la guerre et la menace nazie font éclore le meilleur comme le pire des hommes !
"Guetter l'aurore" est un récit à la double temporalité, extrêmement rythmé, où le présent et le passé se mêlent à merveille à travers une famille tellement humaine, solidaire et aimante. Encore plus émouvant, cette histoire est vraie, Julie Printzac grâce à sa plume harmonieuse, retranscrit à l'aide de témoignages (et d'un travail de recherche surement colossal) un récit fort touchant et beau. C'est passionnant, bouleversant, un roman que ne l'on ne peut pas oublier après l'avoir refermé.
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