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Ce roman, inspiré de faits réels pour la partie historique, nous dépeint une condition féminine à un siècle de distance, qui a évolué mais... pas encore tant que ça, même si les tabous se sont déplacés. C'est un voyage assez triste au pays des (éternelles?) culpabilités et solitudes féminines, à travers des personnages attachants. Il se dévore mais son réalisme fait mal, aussi.
J'ai mis un peu de temps à entrer dans l'histoire et à réellement apprécier les personnages mais à la fin je ne voulais plus quitter Isabelle McAllistair.
J'ai ressenti énormément de tristesse, de colère et de frustration en lisant ce roman... ces vies gâchées par les préjugés raciaux, sociaux... Une jeune fille blanche de bonne famille qui tombe amoureuse d'un jeune homme noir, fils de la domestique, dans les années 30, dans une ville où les noirs ont interdiction de circuler à la nuit tombée ça ne pouvait qu'être une histoire qui serait synonyme de peine, de violence et d'injustice... et c'est ce qu'elle est. Au milieu de ces horreurs pointent aussi des sourires, des plaisirs et de la passion mais ça n'adoucit pas la réalité, ça l'occulte un temps, peu de temps, avant qu'elle ne revienne avec plus de force encore. On s'accroche à Isabelle et Robert, si bien que l'on souffre avec et pour eux.
Un magnifique récit polyphonique ou l'on va suivre 3 femmes à un siècle d'intervalle.
D'un côté, Lizzie et Mattie, deux jeunes femmes ayant trouvées refuge au foyer Berachah, un refuge fondé au début du XXe siècle par le Révérend JT Upchurch pour toutes les femmes perdues/déchues, dans le but de les aider à se remettre sur pieds et de se « racheter » en vivant une vie beaucoup plus honorable (et dévote).
De l'autre Cate, une version moderne de nos « égarées » dont on découvrira les blessures au fur et à mesure que l'histoire avance.
Les chapitres alternent donc avec le récit de l'une ou l'autre, ce que j'ai particulièrement apprécié car cela ne nous cantonne pas à 1 seul point de vue et une même situation peut être vécue très différemment d'un personnage à l'autre... On a aussi accès aux non-dits (souvent par honte) qui nous permettent d'apprécier la situation dans son ensemble.
Je préfère tout de suite vous prévenir, c'est un roman puissant, qui montre la condition féminine dans ce qu'elle a de plus dur… L'histoire de Lizzie notamment m'a beaucoup marquée… Surtout quand l'on sait que tout ceci part d'une situation réelle (le foyer à réellement existé) et que les personnages de Mattie et Lizzie sont inspirés de femmes ayant réellement vécu dans cette institution.
C'est une lecture qui me fait apprécier le fait d'être née à notre époque et en France, je me sens vraiment privilégiée car même si les choses changent, beaucoup trop de femmes dans le monde continuent de subir les dictats d'un mari, d'une famille ou encore d'une communauté...
Je referme ce livre et la première chose qui me vient à l'esprit est : « Whaouh ».
Un roman bouleversant pour de nombreuses raisons.
La première : l’histoire s’inspire de faits réels datants du tout début du XXème siècle. Ils existaient bien avant et ont continué bien après. Ils existent d’ailleurs encore beaucoup trop!
Il s’agit de portraits de femmes bafouées, humiliées, rejetées et accusées de la plus ignoble des manières. Ces dernières sont utilisées puis abandonnées à leur situation. Elles n’ont aucune estime d’elles mêmes. Elles se laissent traiter de la pire des façons.
Ensuite, on y raconte une amitié intense entre deux femmes n’ayant plus aucun espoir. Elles ont tout perdu et pourtant sont assez fortes pour se relever. Une amitié si forte qu’elle va leur permettre de se recréer une famille. Celle qu’elles n’ont jamais connue auparavant.
L’auteure nous parle de cette maison des égarées, qui a vraiment existé. Elle n’était pas parfaite, loin de là, mais elle a servi de refuge à de nombreuses femmes qui ont pu s’y reconstruire après avoir vécu le pire…
A travers ce récit, l’auteure fait également ressortir les dérives des différentes institutions qui, se voulant charitables, laissent se passer des actes épouvantables pour protéger certaines personnes aux dépens de nombreuses victimes.
J’ai adoré me plonger dans tous ces travers de la société en laissant gronder ma colère face à toutes ces injustices encore trop souvent subies par des femmes innocentes.
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