Des incontournables et des révélations viendront s'ajouter à cette liste au fil des semaines !
Curieux personnage que Suzanne Valadon. Née Marie-Clémentine, elle sera surnommée Maria par Renoir avant de choisir le prénom de Suzanne.
Fermement décidée à ne pas devenir ouvrière comme Madeleine sa mère, elle deviendra modèle, et souvent maîtresse, de nombreux peintres. À leur contact, puis sous la houlette de Degas, elle développe sa technique de dessin avant de passer à la peinture.
Artiste, Suzanne Valadon fut aussi une femme libre et moderne à la charnière entre le XIXème et le XXème siècle. Une féministe par les actes plus que par les revendications.
Jeanne Champion dresse un portrait très riche de Suzanne Valadon, fourmillant de détails : de la naissance à la mort ; des premiers dessins au charbon sur le trottoir à l'artiste mondialement reconnue ; des amours éphémères aux mariages ; mais également en tant que mère d'un Maurice Utrillo qui sombre très vite dans l'alcoolisme tout en devenant un peintre à grand succès.
Elle montre comment l'artiste, éprise avant tout de liberté, mène sa vie, croquant les hommes, délaissant parfois un fils dont l'éducation est confiée à sa grand-mère, mais faisant preuve de beaucoup d'amour à son égard.
Le livre se lit comme un roman (la quatrième de couverture parle de "biographie romanesque"), l'autrice alternant les points de vue et se plaçant régulièrement dans la peau de proches de la peintresse.
Le récit est dynamique. Le style est direct, simple, sans recherche d'effets de manche. Le découpage en chapitres souvent très courts permet de quitter la lecture pour y revenir sans difficulté. Le lecteur apprécie.
Une biographie romancée très originale.
hronique illustrée : http://michelgiraud.fr/2023/09/06/suzanne-valadon-de-jeanne-champion-chez-fayard-une-biographie-tres-originale/
Années 50, à Paris. Martial Montaurian, flic un peu particulier, ami des écorchés de la vie et chevronné en matière de littérature, décède. Suicide ? Assassinat ? On avait déjà attenté à sa vie et il vivait depuis dans la peur. Le remord d'avoir abandonné sa mère dans un asile le rongeait aussi. Et pour nous éclairer sur le personnage, l'auteure a choisi de nous parler au moyens de flash-back, de ceux qui l'entouraient : un allemand qui s'est laissé entraîner dans la folie hitlérienne, un boxeur qui trompe son meilleur ami en "baisant" sa femme, l'amante de Martial, une ancienne tenancière de bordel, son jeune mari devenu mutique au retour de la guerre au Vietnam, une jeune adolescente effrontée que Martial avait entrepris d'instruire en matière de littérature... Viennent ensuite des personnages secondaires. Cela fait donc pas mal de têtes à reconnaître et ce qui choque, c'est finalement la capacité de chacun (malgré un faible degré d'instruction) à s'approprier le langage de Shakespeare ou de Baudelaire. C'est que Martial en avait de l'influence ! Pas vraiment d'intrigue mais un roman cependant bien écrit. Des pensées joliment exprimées. Et on a réellement l'impression de regarder un film en noir et blanc de l'époque. Je verrais bien Bernard Blier ou Jean Gabin jouer certains rôles...
Années 50, à Paris. Martial Montaurian, flic un peu particulier, ami des écorchés de la vie et chevronné en matière de littérature, décède. Suicide ? Assassinat ? On avait déjà attenté à sa vie et il vivait depuis dans la peur. Le remord d'avoir abandonné sa mère dans un asile le rongeait aussi. Et pour nous éclairer sur le personnage, l'auteure a choisi de nous parler au moyens de flash-back, de ceux qui l'entouraient : un allemand qui s'est laissé entraîner dans la folie hitlérienne, un boxeur qui trompe son meilleur ami en "baisant" sa femme, l'amante de Martial, une ancienne tenancière de bordel, son jeune mari devenu mutique au retour de la guerre au Vietnam, une jeune adolescente effrontée que Martial avait entrepris d'instruire en matière de littérature... Viennent ensuite des personnages secondaires. Cela fait donc pas mal de têtes à reconnaître et ce qui choque, c'est finalement la capacité de chacun (malgré un faible degré d'instruction) à s'approprier le langage de Shakespeare ou de Baudelaire. C'est que Martial en avait de l'influence ! Pas vraiment d'intrigue mais un roman cependant bien écrit. Des pensées joliment exprimées. Et on a réellement l'impression de regarder un film en noir et blanc de l'époque. Je verrais bien Bernard Blier ou Jean Gabin jouer certains rôles...
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