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Choisi pour le challenge du groupe Lecture lecture, transporte moi avec pour thème en juillet "le mot soleil dans le titre"
Après que Titi fut retrouvé mort derrière un banc à la station Ménilmontant, Rico son pote de galère décide de partir finir sa vie dans le sud.
Au cours de son périple qui va l'emmener de Paris à Marseille en passant par Chalon-sur-Saône et Avignon, Rico va se découvrir et raconter son parcours qui a fait de lui un invisible.
Je retrouve avec grand plaisir l'écriture de cet écrivain que j'ai découvert avec "les marins perdus", une écriture fluide et douce qui donne la parole à toutes les personnes que l'on ne voit pas et qui pourtant font partie de notre quotidien.
Dans "Le soleil des mourants", l'auteur parle de toutes ces personnes, qui suite à un accident de parcours de vie se retrouvent en marge de la société et qui sombrent chaque jour un peu plus.
Dans ce monde de la rue où les repères ne sont pas les mêmes, où la règle première est de survivre, il est impossible de compter sur quiconque. Alors on peut comprendre que ces invisibles optent pour le sud où le climat rend leur condition plus facile, si tant est facile de vivre dans la rue.
Ce roman nous démontre que la bascule est facile et peut toucher tout un chacun. Il met aussi en avant le fait que chacun d'entre nous, dans notre petit confort, participons à cette invisibilité en leur refusant leur part d'humanité, en leur refusant d'être membre à part entière de la société.
Ce fut un beau coup de coeur.
https://quandsylit.over-blog.com/2024/08/le-soleil-des-mourants-jean-claude-izzo.html
Comme nombre de lecteurs, je connaissais Jean-Claude Izzo pour ses romans policiers comme « Total Khéops » et « Les marins perdus ». Pourtant, il serait erroné de cantonner ce grand écrivain dans le monde du polar car il a écrit plusieurs recueils de poésie.
Dans « L’aride des jours » on retrouve toujours cette lumière du sud, et plus particulièrement de Marseille, qui baigne ses écrits. Qui dit lumière dit ombre et il n’en manque pas dans l’œuvre de Jean-Claude Izzo
« Même arraché à mon corps,
L’écriture aura toujours une couleur sombre »
Qui est-on vraiment ? il faut creuser, chercher sans cesse pour le savoir. La question existentielle est partout dans les vers du poète
« J’ai érodé les pierres
Pour percevoir mon nom
On ne survit qu’à force de racines »
Les origines sont essentielles chez Izzo, tout d’abord ses parents italiens et puis sa ville natale : Marseille, qui est un personnage central dans ses romans. Et de cet héritage, il faut construire quelque chose, ou plutôt l’écrire.
« Tout le lointain : le plain du pays, je ramasse
mes mots. Je fais trace : j’écris. »
Dans « l’amertume des pierres », au milieu de ce minéral, il s’interroge sur la vie, la mort.
« Le soleil émerge des crêtes
S’effiloche entre les doigts.
La vie passe. »
Ce recueil est illustré de photos en noir et blanc à la recherche des traces parmi les pierres, les branches et le ciel. Les clichés sont de Catherine Bouretz qui a été la dernière épouse de Jean-Claude Izzo.
Dans cette poésie, monologue d’un homme solitaire qui questionne l’existence, dans ces mots qui peuvent être rudes comme la pierre, on sent le vent, le soleil et on est ébloui comme en pleine lumière.
Dans le port de Marseille, l'Aldébaran est immobilisé depuis plusieurs mois par décision de justice.
Son armateur véreux a pris la poudre d'escampette.
Ne restent à bord que trois hommes désœuvrés, le capitaine libanais, le second grec et un marin turc.
Ils apprennent à mieux se connaître, partagent leur conception de la vie, leurs déceptions, leurs doutes, leurs souvenirs......
Ils découvrent Marseille où le passé du Grec le rattrape.
C'est un bel hommage à tous les marins.
Les conséquences de leurs longues absences pèsent sur leurs vies.
Un bel hommage à la mer tant aimée de ces marins.
Et aussi un hommage à Marseille, ville de cœur de l'auteur.
J'aime beaucoup Jean-Claude Izzo.
Il sait donner une âme à ses personnages.
Il sait faire émerger les sensations intimes.
Ces trois hommes sont beaux avec leurs failles.
Si le début du livre est consacré à leurs états d'âme, à leurs passés, à leurs attentes, vers le milieu une véritable intrigue pointe le bout de son nez et la tension monte.
Et là j'ai été complètement happée par les événements.
Vraiment un beau roman, plus qu'émouvant.
Fabio Montale, fils d’immigré italien, a grandi dans une cité de Marseille avec ses deux meilleurs copains : Manu et Ugo.
A l’adolescence, les trois garçons commettent de petits larcins. Mais suite à un braquage d’une pharmacie qui a mal tourné, Fabio décide de quitter Marseille et la voie qui mène à la délinquance. Après avoir bourlingué, il revient dans sa ville natale et devient flic.
Pas un super flic. Il est plutôt mal vu de sa hiérarchie et se retrouve, déclassé, à diriger la Brigade de surveillance des secteurs.
Il n’a plus de contacts réguliers avec Manu et Ugo. Mais quand tous les deux se font abattre dans une rue de Marseille à quelques semaines d’intervalle, Fabio Montale décide de mener son enquête.
Jean Claude Izzo évoque dans ce roman, premier d’une trilogie qu’il situe dans les années 80-90, les beautés mais aussi la laideur de sa ville natale qu’il aime profondément : les problèmes des cités, les petits caïds, le trafic de drogue, la montée de l’extrême droite, les compromissions avec les politiques, les familles napolitaines de la mafia, les règlements de compte…
Bref, un total Khéops : un immense bordel !
Izzo décrit parfaitement bien l’ambiance et l’ambivalence de la cité phocéenne. J’ai aimé son style, son écriture et son personnage principal.
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