Une liste de lecture à savourer...
Du Panier aux quartiers nord, du Vieux Port à l'Estaque, nous suivons les pérégrinations de Fabio Montale, flic déclassé de la Brigade de surveillance des secteurs, fils d'immigrés italiens qui aime les poètes des Cahiers du Sud, la pêche, la soupe au pistou de la vieille Honorine, les bouteilles de Lagavulin, les femmes et Marseille bien sûr.
Il y a vingt ans, il y avait Lole, la belle Gitane, et, autour d'elle, Manu, Ugo, et Fabio. À présent ses deux potes de braquage sont morts d'une balle dans la peau : une pour Manu, puis une pour Ugo venu le venger... L'enquête de Fabio le plonge dans son passé trouble et les plaies à refermer se multiplient. D'autant qu'une de ses amies se fait violer et assassiner.
Dur ! « Total Khéops » comme le chante le groupe IAM. Autrement dit, bordel généralisé, fange pestilentielle dont on ne sort pas.
Fabio Montale, fils d’immigré italien, a grandi dans une cité de Marseille avec ses deux meilleurs copains : Manu et Ugo.
A l’adolescence, les trois garçons commettent de petits larcins. Mais suite à un braquage d’une pharmacie qui a mal tourné, Fabio décide de quitter Marseille et la voie qui mène à la délinquance. Après avoir bourlingué, il revient dans sa ville natale et devient flic.
Pas un super flic. Il est plutôt mal vu de sa hiérarchie et se retrouve, déclassé, à diriger la Brigade de surveillance des secteurs.
Il n’a plus de contacts réguliers avec Manu et Ugo. Mais quand tous les deux se font abattre dans une rue de Marseille à quelques semaines d’intervalle, Fabio Montale décide de mener son enquête.
Jean Claude Izzo évoque dans ce roman, premier d’une trilogie qu’il situe dans les années 80-90, les beautés mais aussi la laideur de sa ville natale qu’il aime profondément : les problèmes des cités, les petits caïds, le trafic de drogue, la montée de l’extrême droite, les compromissions avec les politiques, les familles napolitaines de la mafia, les règlements de compte…
Bref, un total Khéops : un immense bordel !
Izzo décrit parfaitement bien l’ambiance et l’ambivalence de la cité phocéenne. J’ai aimé son style, son écriture et son personnage principal.
Marseille, années 90, quartier du Panier et autres lieux populaires plus vraiment pagnolesques. Ugo revient sur les lieux de son enfance. Il est accueilli par Lole, la belle gitane qui vient de perdre Manu, l’ami d’Ugo, descendu par on ne sait qui. Ugo n’a plus qu’une idée : se venger sur la personne de l’éventuel commanditaire, Zucca, gros bonnet de la pègre marseillaise. Ugo emprunte une mobylette à de jeunes maghrébins pour aller le descendre froidement en pleine rue. Mais, l’affaire conclue, il trouve deux flics qui l’attendent devant chez Lole. Bien qu’il se soit débarrassé de son arme peu avant, les flics le croyant armé, l’abattent sans sommation. Fabio Montale est chargé de l’enquête. Celle-ci lui tient d’autant plus à cœur que les deux victimes font partie de ses amis d’enfance. Un peu plus tard, une autre amie de Montale, Leïla, une jolie beurette qui ne le laissait pas indifférent, est abattue de trois coups de révolver après avoir été violée…
« Total Khéops » est plus un roman noir qu’un roman policier. Izzo ne s’attache pas vraiment à emmener son lecteur dans une enquête classique avec suspects, hypothèses, contre-hypothèses, pistes et fausses pistes. Il préfère décrire le décor et l’ambiance de la capitale phocéenne et surtout les états d’âme et la vie quotidienne de son héros, Montale. Le lecteur saura tout de lui. Ses amours, ses emmerdes, son incapacité à garder une femme, ses goûts musicaux, ses plats, ses vins et ses alcools préférés sans oublier ses loisirs comme ses parties de pêche sur sa barcasse aux abords des îles du Frioul ! Mais comme peintre d’ambiance, n’est pas Simenon qui veut. Il importe de rester dans la réalité. Et là, Izzo nous la baille belle avec sa merveilleuse ville. Il a pour elle les yeux de Chimène. Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil au royaume de la diversité heureuse… Le lecteur en arrive à se demander comment les morts peuvent s’accumuler pareillement. La réponse est évidente et bien dans la logique d’une doxa qui n’est pas à une invraisemblance près : Marseille regorge de néo-nazis et autres crypto-fascistes tous encartés dans un parti particulièrement nauséabond dont le nom rime avec « haine ». Cette conformité au politiquement correct peut agacer les uns et réjouir les autres. On ne tranchera pas. Mais quel intérêt peut-on trouver à lire une telle fable si ce n’est vouloir se contenter d’un charmant mensonge devenu une vérité d’Evangile par la magie d’une répétition « ad nauseam » ?
Dans ce roman, publié en 1995, Fabio Montale est flic à Marseille. Un flic déclassé à la brigade de surveillance des secteurs, un flic de proximité en quelque sorte, un flic un peu paumé qui n'aime pas ce que devient sa ville, Marseille, où ses deux copains d'enfance, ceux de sa bande viennent de se faire assassiner ...
Alors Fabio, il va partir tout seul à la recherche des assassins de Manu et Ugo, ses deux potes enfants d'immigrés, comme lui. Mais des émigrés d'avant, ceux qui fuyaient l'Espagne franquiste ou l'Italie fasciste ...
Fabio a fait les 400 coups avec Ugo et Manu, et quelques braquages aussi avant de partir à l'Armée puis de devenir flic. Ses copains, eux, n'ont pas raccroché, mais dans une Marseille qui tremble encore de la disparition de deux parrains, Fabio fera le ménage presque tout seul ... tout en subissant des pertes collatérales importantes.
Un roman qui au-delà de l'enquête d'un flic solitaire à la Dirty Harry, est un hymne d'amour à la ville de Marseille, à ses ruelles, à ses odeurs, ses parfums, ses quartiers authentiques qui disparaissent peu à peu sous les bulldozers des promoteurs pour la transformer en ville aseptisée.
C'est aussi un hommage aux femmes, de Marseille et d'ailleurs, qui savent créer des festins avec trois fois rien, des farcis, des soupes de poisson, des salades qui portent l'odeur du sud ... à ces femmes, les trois dames de cœur de Fabio, qui, quoiqu'il fasse, prennent soin de lui et lui redonnent la santé (ie, les bons petits plats, des infos indispensables, une nuit d'amour ...)
C'est aussi un roman à la bande son qui part du jazz (la musique de prédilection des flics de polar) pour arriver au rap, genre novateur en 1995, avec des petits groupes qui émergeaient alors comme IAM ou NTM ...
Un roman de transition entre la Marseille flamboyante et celle perclus des maux de la fin du siècle dernier, montée du chômage, du racisme et les premières percées du Front National ...
Un roman que j'ai lu d'une traite ... et je vais m'empresser d'emprunter les deux autres tomes de cette trilogie.
Marseille, quartier du Panier. Trois fils d'immigrés, petite frappe dans leurs vingt ans se retrouvent des années plus tard. Les choses ont changées, il n'en reste qu'un, devenu flic, Fabio. Mais il reste quelque chose de cette jeunesse qui amènera Fabio a être pris dans un feu croisé impliquant mafia, milice, ripoux : un chaos total. C'est fort, authentique.
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