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Un roman d’une grande sensibilité : "Jeux de Vilains", d’Iben Mondrup, aux éditions Denoël.
Le pitch : Une famille d’origine danoise rentre de ses vacances au Danemark pour rejoindre la petite ville de Godhavn, au Groënland. Le lendemain est synonyme de rentrée scolaire pour leurs trois enfants : Bjork la cadette capricieuse, sans gêne aux idées parfois morbides, Knut le garçon effacé, sensible et légèrement hypocondriaque, et Hilde l’aînée rebelle et prétentieuse en pleine crise d’adolescence…
Membre du Cercle des Lecteurs du Furet du Nord, c’est dans ce cadre que j’ai eu l’immense privilège de recevoir ce roman dont j’ai immédiatement adoré la couverture comme le titre. Je me suis donc volontiers plongée dans la lecture de ce roman, sans même m’intéresser à la quatrième de couverture…
L’auteure nous plonge ici dans l’intimité de trois enfants d’âges et caractères différents, déracinés de leur terre natale et contraints de s’adapter, bon gré mal gré, à cet environnement remarquablement bien décrit, rude et glacial, où la nuit règne la moitié de l’année, dans une petite ville qui ressemble plutôt à un village coupé du monde, où les animaux ne font l’objet d’aucune pitié, où les rustres habitants semblent encore très attachés à l’appartenance communautaire et où les arrivants ne font dès lors que passer.
Consacrant une partie à chacun de nos petits héros avec une plume simple et soignée, presque poétique, l’auteure permet au lecteur de se glisser très facilement dans leurs univers, tel un petit ange gardien qui veille, partageant ainsi leur quotidien, leur chambre, leurs amis, leurs ennemis, leurs joies, leurs peines, leurs complexes, leurs secrets… C’est criant de réalisme, parfois dérangeant, souvent émouvant, mais ne laisse en tout cas jamais le lecteur insensible. Pour autant me reste un petit sentiment d’inachevé, d’inaboutissement, une fois la dernière page tournée.
En bref, un roman qui n’en reste pas moins touchant et ne saura vous laisser indifférent.
https://alombredunoyer.com/2016/11/01/jeux-de-vilains-iben-mondrup/
Jeux de vilains de Iben Mondrup, paru fin Août aux Editions Denoël, est l'histoire d'une famille danoise installée à Godhavn, une petite ville sur l’île de Disko, située à l’ouest du Groenland dans laquelle vivent trois enfants: Bjork, Knut et Hilde. Dépaysement garanti!
"On n'est pas toujours forcé d'avoir un but pour faire les choses.Quelquefois on peut les faire simplement parce qu'elles vous intéressent".
Afin d'illustrer son intrigue, l'auteur a choisi de narrer cette dernière à travers les yeux des enfants au travers de 3 parties plus ou moins distinctes, une par enfant. Chacun se bat pour exister et avancer, chacun nous offre sa vision du monde extérieur.
Il y a tout d'abord Bjork, la fille cadette. Elle est capricieuse, plutôt égoïste, solitaire et sans gêne. Cette solitude fait qu'elle a souvent des idées noires, tout du moins morbide. Elle envie énormément sa grande sœur.
"Le craquement au moment où l'aiguille perce la carapace. Bjork caressant délicatement du bout du doigt les ailes de l'animal avant de partir en fredonnant das la prairie chasser des papillons. Ses cheveux aux nuances rousses comme une tache chantante dans les orties, l'herbe et les chardons. Le sifflement du filet juste avant qu'il ne s'abatte sur un nouveau miracle de la nature, l’œil expressif su l'aile du paon diurne, sa trompe en crosse d'évêque, sa fuite à tire d'aile dans une brume de chaleur."
Puis vient le récit de Knut, le seul garçon de la famille. Il est timide, secret, vulnérable et sensible. Il semble si mal en point, si effrayé et malheureux, tout du moins pas à sa place dans ce monde où son imagination et sa rêverie font si mauvais ménage. Souffre-douleur de la cour de récréation, heureusement, il y a René, son ami, son sauveur face aux multiples méchancetés auxquelles il est soumis par les autres élèves de l'école. Mais ce dernier rentrera au Danemark chez sa mère, et Knut déprimera.
"Knut n'est pas de la race des vainqueurs".
Enfin, la dernière partie est celle de Hilde, la grande sœur, la prunelle des yeux de leur père avec qui elle partage la passion de la chasse.
"L'amour dit-il. L'amour que je te porte est très spécial. il ne peut pas se comparer à d'autres formes d'amour, à celui que je porte à ton frère ou à ta petite sœur, par exemple. tu es mon premier enfant, ma fille, la lumière de ma vie, ma perle, je serais prêt à mourir au nom de l'amour que j'ai pour toi, ma belle grande fille. Je donnerais ma vie pour sauver la tienne. J'aime ta mère aussi, mais pas de la même façon, pour toi mon ange, mon trésor, mon amour, je veux bien mourir".
Hilde est plus grande, elle devient une femme. Elle tombe amoureuse de Johannes, un garçon de l’île, sauvage et imprévisible, qui va se retrouver au cœur d’événements violents et inattendus. Désir d'émancipation, indépendance, donc conflits... les affres de la fin de l'adolescence ou des débuts de la vie d'adulte...
L'écriture est simple, soignée, agréable à découvrir. Elle s'adapte à l'âge et donc à la vision de chaque protagoniste, ce qui est appréciable et un point fort du roman. Parfois poétique, elle décrit de manière visuelle le quotidien et les pensées de chaque enfant. Joies, peines, secrets, amis, ennemis, l'univers est souvent dépeint avec force, sensibilité et réalisme. On trouve des phrases dures qui poussent chaque lecteur à l'introspection.
"C'est ce qu'il se passe quand on a son premier enfant, on devient plus que soi-même. plus rien n'est comme avant. Ta naissance a été le seul événement réellement significatif de ma vie et elle le restera sans doute, jusqu'à ma mort. Avant ta naissance, tout pouvait encore changer. J'aurai pu déménager, m'en aller, me cacher, fuir. tu es arrivée et moi j'ai atteint un point de non-retour."
Toutefois, il m'a manqué un petit quelque chose pour réellement m'immiscer dans cette fresque familiale. Les parties se terminent de manière trop brusque, trop abruptes. Je ne suis pas resté insensible à ce que j'ai lu, loin s'en faut, mais... j'ai un sentiment de manque, d'inachevé en tournant la dernière page. (Et cela, même un mois après puisque j'ai pris beaucoup de temps pour rédiger cette chronique)
Vous l'avez donc certainement deviné, mon avis est mitigé sur cet ouvrage. S'il se lit sans souci, s'ils relatent bien les difficultés de vie, d'adaptation et d'intégration dans un lieu étranger, s'il dépeint de manière convaincante les envies et autres moments les plus secrets d'une adolescence, je n'ai pas réussi à totalement adhérer. Il m'a été difficile de rentrer réellement dans le livre, d'être en empathie avec les personnages. Est-ce le choix de la narration? Est-ce l'intrigue en elle-même? Est-ce l'absence d'une vision plus mature (une partie vue par le père ou la mère aurait-elle changé cette perception?) Je ne saurai dire... Peut-être et je l'espère, cela sera différent pour vous.
3/5
Et si la poésie était le centre de nos vies ? Et si l'émotion était notre gloire ? La romancière danoise Iben Mondrup pose ces questions inattendues et comblent les lecteurs par son audace littéraire. Si nous osons la fragilité, la sensibilité, la sincérité, alors le monde s'ouvre à nous.
Godhavn est une petite ville sur l'île de Disko, située à l'ouest du Groenland. C'est là que s'est installée une famille danoise avec trois enfants qui, chacun à leur manière, tentent de trouver leur place dans cette petite communauté du bout du monde, où cohabitent trappeurs, pêcheurs et chiens de traîneaux faméliques. L'environnement hostile et le climat particulièrement rude ne facilitent pas leur intégration. Il y a Bjørk la fille cadette, capricieuse, égoïste et solitaire, Knut le garçon vulnérable et sensible, et leur grande soeur Hilde, la prunelle des yeux de leur père. Celle-ci tombe amoureuse de Johannes, un garçon de l'île, sauvage et imprévisible. Johannes se lie d'amitié avec la famille, et se retrouve au coeur d'événements violents et inattendus. Iben Mondrup se penche sur la vie secrète des enfants, dont elle dévoile les secrets les mieux gardés et les désirs les plus inavouables. Notre secret à nous les libraires, c'est que nous vivons intensément par et pour l'amour infini des livres. Et notre désir tout à fait avouable est le suivant : partager avec le plus grand nombre notre chance immense.
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