Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
Fable écologiste que ce David contre Goliath des temps modernes. « Pour ne rien regretter », sous la plume d’Henri Lœvenbruck, nous emmène dans « une petite ville perdue dans un grand nulle part » nommée Providence. Providence de Dieu, pas vraiment, car le grand « déglinguement climatique » a déjà commencé, s’ajoutant à la sinistrose économique des usines fermées et pour couronner le tout une grande multinationale, justement surnommée Goliath, vient de s’implanter dans ce « trou du cul du monde »
Véra fait partie de ces malchanceux qui résident dans la petite localité et la providence ne l’a pas servie, elle non plus. Elles s’y sont réfugiées, avec sa maman Mélaine, lorsque son papa a décidé d’arrêter de vivre. De plus, Véra souffre d’un trouble de la sphère autistique, elle est diagnostiquée asperger ce qui complique ses relations avec autrui, elle a la « maladie de l’introversion » comme elle le dit. Elle se réfugie souvent dans le garage de l’oncle Freddy, un oncle d’adoption, ami de ses parents au temps jadis d’un monde florissant. Ou bien, elle se retrouve dans son monde imaginaire, près du lavoir pour jouer à « Flo et les Robinson suisses ».
Surnommée « la gogole » par les autres enfants, elle sera secourue lors d’une agression de garçons par Soa qui va devenir sa « grande » amie.
Des drames divers vont accroitre la haine de la jeune fille envers le monstre « Goliath », qui a diversifié ses multiples activités économiques mais aussi crée un zoo, un barrage hydroélectrique qui vont modifier complétement la vie du village. Les habitants, en quasi-totalité main-d’œuvre de la multinationale, commencent à s’alarmer de cette mainmise et des conditions de travail.
Partie au chef-lieu de comté pour suivre ses brillantes études, à la suite d’un malheureux évènement elle est de retour à Providence. Elle y retrouve Soa, qui lui présente ses amis Haruka et Aaron qui sont entrés dans la lutte et ont formé un groupe de rébellion pacifique « le Brasier », prônant la désobéissance civile. Des valeurs qui sont les siennes, tant elle est proche de la nature et inquiète des détériorations faites à « Notre Maison Commune », elle trouve naturellement sa place au sein du groupuscule. Une lutte disproportionnée faite de petites opérations « coup de poing », pour déstabiliser le groupe « Goliath », s’organise. Le Petit terrassera-t-il le Gros ?
J’ai retrouvé la plume habile d’Henri Lœvenbruck, déjà rencontrée lors de la lecture de l’un de ses romans policiers « L’Apothicaire ». Véra communique d’une façon déstabilisante qui a agacé certains. Il faut comprendre que ce langage malhabile, aux expressions déformées, est due à sa maladie et on finit par rire de certains jeux de mots savoureux. On ne peut que souscrire aux idées véhiculées par ce roman et à cette ode-espoir d’un monde meilleur à l’écoute de la nature. Pour encore et encore chanter :
J'aperçois des arbres verts
Des roses rouges également
Je les vois s'épanouir
Pour toi et moi
Et je me dis comme pour moi-même
"Quel monde merveilleux"
Je vois des cieux bleus
Et de blancs nuages
L'éclatant jour béni
La sombre nuit sacrée
Et je me dis comme pour moi-même
"Quel monde merveilleux"
What a wonderful world - Louis Armstrong 1967
Je vous l’annonce d’emblée : La parenté annoncée de ce roman avec « Nous rêvions juste de liberté » est un leurre. Elle est bricolée et n’apporte rien aux enjeux de cette aventure. Ceci étant dit, vous y retrouverez quand même les ingrédients qui ont fait l’énorme succès du chef d’œuvre d’Henri Loevenbrück.
En effet, dans cette aventure, le lecteur est encore embarqué dans une destinée débordante d’humanité. Au fil des péripéties, il passe par toutes les émotions, qu’elles soient positives, comme l’amitié et l’espoir ou négatives, comme l’injustice et la désillusion. L’auteur a su recréer une bulle dans laquelle notre cœur est chahuté.
Le texte est composé de deux parties qui se mélangent. J’ai beaucoup aimé celle qui concerne le destin de Vera. Comme d’habitude, le talent de l’auteur se distingue par sa maîtrise des mots. Il arrive à modeler son écriture aux besoins de son récit. Ce parcours initiatique est raconté par une fille atteinte du syndrome d’Asperger et il se fond à merveille dans la langue de son héroïne pour la rendre réaliste. On croit vraiment à ce personnage naïf et attendrissant.
J’ai rencontré quelques difficultés avec l’autre versant de l’histoire qui s’intéresse à notre planète. L’écrivain fait des constats importants sur le comportement de l’Homme. Je suis en total accord avec tous les éléments développés et les conséquences qui nous guettent. Seulement, comme il nous les expose sous forme de monologues, j’ai trouvé cette approche très didactique, à l’instar d’un essai. Ce raisonnement aurait pu être plus subtil, plus infusé dans le roman et ainsi me paraitre moins moralisateur.
Mais ne vous arrêtez pas à mes petits ergotages parce que ce livre est important dans le message qu’il transmet. Observé avec le prisme de l’innocence, il n’en est pas moins perspicace. C’est une vision bouleversante et intelligente de ce qui nous attend mais aussi une belle leçon d’espoir dont nous avons tant besoin !
https://leslivresdek79.wordpress.com/2024/11/13/975-henri-loevenbruck-pour-ne-rien-regretter/
Phillipe Thirault nous entraîne dans une période charnière de l'histoire de France pour y suivre un surprenant polar.
On y (re)découvre la révolution française d'un point de vie inédit mais egalement et la vie parisienne, ses interactions sociales et ses idéaux politiques.
C'est dans ce surprenant cadre où pèse une lourde et mystérieuse ambiance, que va se dérouler une investigation pour le moins séduisante a la poursuite d'un possible justicier.
Graphiquement, Damien Jacob illustre bien les mots de son comparse et nous fait ressentir l'ambiance pesante et mystérieuse du récit.
En bref, un bon polar sur fond historique qui ravira les fans du genre, mais pas que !
Mai 1789 Paris. Une jeune femme se fait agresser par deux hommes qui veulent lui dérober son collier et s’en prendre à son honneur. C’est alors qu’intervient une silhouette masquée vêtue de noir. Avec l’aide de son épée et de son loup tenu en laisse, cet étrange justicier sauve la vie de la jeune servante. Mais avec la violence de l’arme et des crocs acérés de l’animal, les deux agresseurs passent de vie à trépas dans un bain de sang.
Ce crime attire rapidement force publique, badauds et Gabriel Joly qui travaille au Journal de Paris. Le jeune homme désire obtenir plus d’informations pour écrire son article. Il apprend que les deux brigands ont été décapités, dévorés et marqués au front avec un signe diabolique. Sa chronique rédigée, le jeune journaliste décide de retourner sur le lieu des crimes pour découvrir des indices qui pourraient le mettre sur la piste de l’assassin.
C’est alors qu’une patrouille de gendarmes, qui s’apprête à faire enfermer une prostituée à La Salpêtrière, est à son tour victime de ce même justicier masqué et de sa bête. Seule la femme réchappe à cette violente attaque. Il n’en faut pas plus à Gabriel Joly pour se muer en détective et enquêter sur cet insolite meurtrier.
Le Loup des Cordeliers est un roman d’Henri Loevenbruck sorti en 2019 chez XO. Il fait l’objet de cette adaptation graphique réussie réalisée par Philippe Thirault (scénario) et Damien Jacob (dessin, couleur).
La particularité de cette histoire est bien évidemment la période à laquelle elle se déroule, alors que Paris s’apprête à vivre la Révolution Française.
Ce récit bénéficie d’un personnage principal, Gabriel Joly, prêt à tout pour mener son enquête alors que la rue gronde. Celui-ci évolue aisément dans les différentes couches de la société de l’Ancien Régime, ce qui permet de se rendre compte de l’état d’esprit de la noblesse, du clergé et du tiers état alors que le Roi vient de convoquer les États Généraux.
Un récit avec un enquêteur habile et curieux, un cadre historique très bien choisi, un assassin qui se transforme en justicier et un langage fleuri à souhait.
Alors vivement la suite des Enquêtes de Gabriel Joly avec Le Mystère de la Main rouge !
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