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On m'avait dit grand bien de ce polar mexicain et j'avais lu quelques critiques assez élogieuses. Je suis donc fort marri d'écrire ici que je me suis ennuyé. Que de longueurs ! Que de parenthèses inutiles, d'à-côtés superflus et d'histoires dans l'histoire qui embrouillent sans servir l'intrigue principale ! Ce n'est pas un polar raté, ni mauvais, mais ni "flamboyant" ni "palpitant", comme certains journaux ont pu l'écrire et les première et quatrième de couverture le reprendre. Tout au plus une lecture légère sans doute assez vite oubliée.
Les parties les plus intéressantes sont celles qui concernent le culte religieux de la Santa Muerte (voir par exemple, ce qui est dit sur Wikipedia) et la vie à Mexico. Pour le premier, ce culte existe réellement : "Il s'agit d'un culte récent très répandu au Mexique, en particulier dans les classes populaires. On l'appelle aussi la "Vierge des oubliés", ou la "Vierge des délinquants". Elle est souvent représentée par un squelette habillé d'une robe de mariée." (p.23). Il est bien sûr rejeté par toutes les religions officielles, et au Mexique, les heurts entre partisans de l'un et croyants des autres sont fréquents et violents. Comme l'est la ville de Mexico, dans laquelle personne ne s'émeut de la disparition d'une jeune femme, une de plus, peut dire un flic ou la procureure, a fortiori si cette jeune femme est stripteaseuse et/ou prostituée. L'inspecteur Machuca qui vient de perdre sa fille de 18 ans ne l'entend pas ainsi, et malgré sa fatigue, le peu de moyens dont il dispose et le jeu pas très clair des narcotrafiquants, il tente d'éclaircir cette histoire.
Malgré cela, des bons points, la sauce ne prend pas et jamais le livre ne décolle totalement soit vers un thriller, soit vers un polar social ou sociétal, soit vers un livre déjanté. Il hésite beaucoup, longtemps pour finalement rester en surface de tous ces genres. Gregorio Leon a sans doute voulu mettre tout cela dans son roman, mais le dosage n'est pas satisfaisant.
PS : il est beaucoup question de l'histoire de Frida Kahlo et Leon Trotsky, mais ce livre est très loin d'égaler le magnifique travail fait par Leonardo Padura dans son excellentissime L'homme qui aimait les chiens, que je ne peux que vous conseiller si vous êtes tentés par l'histoire de l'assassinat du révolutionnaire russe et une bribe de celle de Frida Kahlo. Même si vous ne l'êtes pas d'ailleurs, n'hésitez pas, vous serez conquis.
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