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Arc et Daffy sont jumelles, nées à une minute d'intervalle. Unies par leurs indomptables chevelures rousses, les récits de leur grand-mère et une imagination fertile, les deux soeurs sont inséparables. Ensemble, elles fuient un quotidien sordide en plongeant dans un monde imaginaire. Pourtant, irrémédiablement engluées dans les ténèbres familiales, elles ne peuvent échapper aux fantômes qui les hantent. Devenue adulte, Arc lutte tou- jours avec ses souvenirs lorsqu'on découvre le corps d'une femme noyée dans la rivière.
Bientôt, les cadavres s'accumulent. Alors que ses amies disparaissent autour d'elle, Arc se rend peu à peu à l'évidence : tenir la promesse qu'elle a faite à Daffy de les protéger des puissants remous du "côté sauvage" de l'existence s'avère impossible.
Le nouveau chef-d'oeuvre élégiaque de Tiffany McDaniel est une ode à toutes celles qui ont disparu ou perdu un être cher, qui transcende par une plume virtuose et lumineuse.
Depuis le succès du premier roman de l’auteure, Betty, je n’avais rien lu d’autre. La lecture de son troisième roman fut un enchantement.
J’ai suivi avec passion Arc et Daffy, des jumelles aux yeux vairons, des billes de sorcières disait leur mamie Milkweed.
J’ai aimé que chaque personnage ait un nom ayant une signification : Arc est le diminutif de jeu d’arcade ; Daffy celui de daffodil le narcisse ; tante Clover porte le nom du trèfle ; mamie Milkweed celui de l’asclépiade…
Le récit se déroule à Chillicothe, Ohio, où la papeterie rejette des fumées nauséabondes. Arc et Daffy, avec leur mère et leur tante, habitent du mauvais côté des fumées. La mère, en pleine dépression, se drogue et ne sort pas de sa chambre.
J’ai aimé ce roman plein de personnages étranges : Highway Man le tatoueur congèle les serpents vivants puis les brises sur le sol ; l’homme de ménage Welt collectionne les larmes de femmes en vidéo ; l’homme araignée accroche les cheveux de petites filles sur la chaine de son cou.
Un univers bien glauque, mais traversé par des personnages de jeunes filles lumineuses : Thursday fabrique des bijoux ; Daffy écrit de la poésie et créé des catalogues de bulbes ; tante Clover imagine un téléphone avec deux boites de conserve et du fil ; les jumelles dessinent sur le sol de ciment leur gâteau d’anniversaire chaque année ; Violet cuisine des pâtisseries délicieuses.
J’ai aimé que ces filles tentent de s’en sortir, et j’ai été triste de voir qu’elles replongeaient dans la drogue malgré tout.
J’ai aimé le rappel à la courtepointe faite avec mamie Milkweed : le devant est magnifique, mais l’envers est plein de fils qu’il faut cacher. On peu rendre beau le côté sauvage.
Un roman plein de détails répétés : le chant Amazing Grace ; les aiguilles de seringues ou de crochets ; les couronnes des filles ; le vieux sac de l’armée du père ; les miroirs…
Un roman qui montre que le besoin d’amour peut conduire au pire.
Un roman qui met en lumière 6 femmes mortes et retrouvées dans la rivière : des femmes un peu sorcières, poètes à leur façon.
Un roman sur une fille qui raconte des histoires pour faire apparaitre le beau côté des événements.
Un roman plein de récits dedans.
Un roman élégiaque, mélancolique et triste, qui rend hommage aux femmes disparues de manière brutale sans coupable.
L’image que je retiendrai :
Celle de la couleur jaune des narcisses et autres objets de cette couleur présents dans le roman qui vient éclairer le décor gris de poussière.
https://www.alexmotamots.fr/du-cote-sauvage-tiffany-mcdaniel/
Parce qu’il fallait offrir cet hommage à six jeunes femmes assassinées, dans les années 90, par un sérial killer dans l’Ohio, Tiffany McDaniel offre une vie à ces « filles de la rue » qui se croyaient les Reines de Chillicoth.
Des fillettes puis des jeunes femmes, rattrapées par un destin dont personne ne s’est jamais soucié et qui vont graver leur prénom dans ma mémoire pour longtemps.
Avec ce roman d’une rare émotion, l’autrice nous parle de cet état de l’Amérique profonde où se sont abattus les fléaux de la pauvreté, de la violence et de la dépendance, sans que les autorités ne parviennent à les enrayer.
Et comme toujours, ce sont les femmes fragiles, les droguées, les prostituées, les faibles d’esprit qui payent un lourd tribut à toutes les dérives, tout simplement parce qu’on peut « s’en débarrasser facilement et les oublier plus facilement encore ».
Ce roman incroyablement sombre et puissant, veut montrer que ces femmes asociales ne sont pas « des êtres sans importance » et l’autrice, de sa plume sublime, leur redonne leur dignité en les faisant vivre des vies excessives, faites de tant de rêves et d’espoirs mais aussi de bien trop de malheurs et de souffrance.
Les jumelles Arc et Daffy sont des héroïnes magnifiques que leurs parents toxicomanes ont tenté vainement de faire élever par une grand-mère fantasque, traitée de sorcière. Avec leurs cheveux roux et leurs yeux vert et bleu, animées d’un regard excentrique sur le monde et habitées par leurs passions pour la poésie, le dessin, les rivières et les trésors enfouis, ces deux personnages, comme toutes leurs amies, m’ont déchiré le cœur et je n’ai que de l’amour pour elles toutes. J’aurais tellement voulu rester à leurs côtés et que ce livre ne se termine jamais.
Mon avis sera à contre courant de la majorité, puisque nombre de lecteurs se sont enflammés pour ce roman. Flop total pour moi.
J’avais aimé Betty mais ici rien ne colle. Le style, les dialogues, tout m’a semblé artificiel et absolument pas crédible.
Le pitch de départ était pourtant fort prometteur mais l’autrice ne fait qu’enchainer des phrases censées être poétiques (ou oniriques) et qui deviennent absconses, sans fond, n’apportant absolument rien à l’histoire. Au bout d'un moment, ça devient franchement lassant, voire carrément drôle. Faire joli pour faire joli, bein ça ne marche pas.
Beaucoup de retours de lecteurs évoquent la noirceur, l’ambiance glauque mais de mon côté je parlerais plus de guimauve. Il ne suffit pas de mettre en scène des personnages paumés, drogués pour faire du noir.
Et puis c’est long ! Ça s’étire inutilement. Peut-être qu’en 250 pages, mon avis aurait été moins tranché mais là on est face à 700 pages de platitudes pour un twist final venu de nulle part.
Après un énorme coup de cœur pour Betty l’année dernière,
impossible de passer à côté de cette sortie.
Tellement noir.
Tellement sombre.
La seule pointe de lumière, c’est l’écriture de Tiffany McDaniel.
La plume est incroyable.
D’une telle poésie !
700 pages que je n’ai pas vu passer.
C’est une histoire qui touche.
J’ai eu énormément de peine pour ces deux sœurs.
Et pour toutes les femmes de ce livre.
Drogue, prostitution, alcool.
C’est le milieu dans lequel Arc et Daffy ont grandi.
Évidemment j’ai espéré qu’elles ne tombent pas dans tout ça.
Seulement c’est difficile de ne pas reproduire le seul schéma de vie que l’on a connu.
Je n’ai pas voulu voir venir la fin.
Même si j’ai eu quelques doutes au fil des pages.
En 2015 à Chillicothe dans l’Ohio, la disparition jamais élucidée de six femmes, toutes des prostituées junkies, dont quatre retrouvées mortes dans un cours d’eau, faisait courir la rumeur d’un tueur en série négligé par la police en raison du piètre statut des victimes. L’une d’elles ayant fréquenté la même école que Tiffany McDaniel, l’auteur leur rend hommage dans un roman entre ombre et lumière, aussi noir que somptueusement onirique.
Tout à leurs rêves d’enfants, les deux petites jumelles Arc et Daffy n’en sont pas moins confrontées à de bien dures réalités. Depuis qu’une overdose a emporté leur père, les « johns », autrement dit les michetons, seuls moyens pour leur mère et leur tante à la dérive de financer leur dépendance à l’héroïne, défilent à la maison, égarant parfois leur convoitise jusqu’aux fillettes. Leur grand-mère leur ayant appris à raccommoder le « côté sauvage » de l’existence comme l’on rentre les bouts de fils au revers d’une couverture au crochet, elles parviennent toutefois, à force de fantaisie et d’imagination, à retourner la vilaine face du monde pour en fantasmer une plus jolie version.
Elles conserveront cette habitude leur vie durant, bien après la mort de « mamie Milkweed », et même quand, désormais de jeunes femmes, la réalité sordide s’avérant de plus en plus difficile à conjurer, elles se seront elles aussi mises à chercher dans la drogue une nouvelle forme d’évasion. Comme leurs amies reines le temps d’un shoot mais bien vite rendues aux inextricables ténèbres de leur milieu d’origine, elles essaieront jusqu’au bout d’oublier la violence, la déchéance et la peur, surtout lorsque la rivière commencera à les voir flotter une par une dans ses eaux, mortes assassinées, sans que cela émeuve grand monde. De toute façon, Arc le sait depuis ses onze ans et son enfance abusée : « à qui pouvez-vous dénoncer les démons quand les démons sont ceux-là mêmes à qui vous allez les dénoncer ? »
D’un réalisme du noir le plus épais pour autant exempt de misérabilisme, ce roman social inspiré d’un sauvage fait divers s’illumine d’une langue tout en poésie, opposant à l’horrible crudité des faits une fantaisie enfantine pleine de fraîcheur, relayée par une sagesse merveilleusement imagée. Celle d’abord d’une grand-mère tâchant de préserver ses petites-filles avec le peu de moyens dont elle dispose, faite sienne ensuite par Arc la narratrice, d’autant plus touchante d’humanité et de dignité qu’elle n’a que cela comme bouclier face au déterminisme social et toutes les catastrophes qu’il lui réserve. Lorsque l’on naît au fond du trou, il est très difficile d’échapper aux pierres que la vie jette.
Après Betty et L’été où tout a fondu, Tiffany McDaniel tire de son Ohio natal une nouvelle tragédie sociale, reflet d’une réalité cruelle qu’elle investit avec plus de flamboyance que jamais.
Après réflexion, je pense que les congés d’été n’étaient pas vraiment le moment opportun pour lire ce livre !
Le contraste entre le bleu translucide du ciel, de la piscine et le noir intense de cette histoire a été assez déroutant pour moi. Mais malgré ce violent décalage, je me suis laissé envoûter par la magie.
L’écrivaine Tiffany McDaniel utilise ses autres talents de poétesse et de plasticienne, afin de donner vie à son texte. Grâce à la finesse de son écriture, au lyrisme de sa langue, elle nous propose une dimension magnétique de ce quotidien sordide. Elle offre à ces tristes destins un magnifique écrin. L’horreur et la violence sont bien présentes mais sont assourdies par l’imagination les héroïnes de ce drame. Elles se réfugient dans l’espoir du « beau côté » pour combattre la dure réalité du « côté sauvage ».
Cette lecture est aussi un roman de femmes, des femmes fortes qui se battent, des femmes perdues qui abdiquent, des simples femmes qui subissent le patriarcat. Dans ce contexte de misère, elles sont toujours les premières victimes. Par la voix d’Arc, l’autrice redonne leurs statuts de fille, de mère à des femmes seulement considérées comme des trainées, des droguées. En entrant dans leur vie de tous les jours, on comprend toute les difficultés mises sur leur chemin, qui les confirment dans leur désespoir.
Vous aurez compris que ce roman dégage une puissance littéraire prodigieuse, sensorielle. Il est aussi noir que beau et m’a vraiment pris aux tripes. En dépit de cet été magnifique et de ma chaise longue, je ne suis pas ressorti indemne de ses 700 pages. Ce voyage chaotique, sous joug d’un tueur en série, m’a transporté aux tréfonds de la pauvreté, où la lumière se bat pour exister.
Tiffany McDaniel a un talent incroyable qu’il faut absolument que vous découvriez !
https://leslivresdek79.wordpress.com/2024/08/25/956-tiffany-mcdaniel-du-cote-sauvage/
J’avais adoré Betty, il fallait que je découvre ce qui se cachait derrière le côté sauvage.
Ce roman est très sombre, voire sordide. Il mérite cet avertissement pour en apprécier pleinement l’histoire et l’écriture (ou la traduction).
Tiffany McDaniel, avec ce texte, a voulu rendre hommage aux 6 victimes de Chillicothe, petite bourgade des Etats Unis. Six jeunes femmes ont été retrouvées mortes, dans la rivière. L’affaire n’a jamais été résolue.
Arc et Daffy sont des jumelles, élevées par leur grand-mère et leur mère ; elles vivent dans une grande précarité ; un jour, elles vont découvrir un corps dans la rivière.
Ce roman est un poème noir de 710 pages, un texte où les femmes tentent de survivre dans un monde sombre et hostile, plein d’araignées et de serpents, de drogue et d’alcool, d’hommes sur lesquels elles ne peuvent pas compter.
C’est une ode aux femmes qui tombent et ont envie de se relever, à l’amour des enfants pour leur grand-mère, et leur mère, à la poésie et à l’espoir d’une vie meilleure.
J’ai été bouleversée par ce roman, tellement violent et beau à la fois, à l’écriture imagée et poétique, où la pauvreté se pare de foulards de couleur et d’étoiles pour que la vie puisse continuer à briller.
Tous les personnages masculins de l’histoire sont mauvais et ont des faces sombres. Il n’y en a pas un auquel le lecteur puisse s’attacher contrairement aux personnages féminins pour lesquels j’ai éprouvé une immense empathie malgré les addictions, les dérives et les déviances.
Un roman qui me marquera longtemps et qui m’a touché en plein cœur.
Arc et Daffy, chacune un œil bleu, un œil vert. Deux sœurs semblables et complémentaires, unies envers et contre tout, que ce soit la mort du père ou l’addiction de leur mère et de leur tante, les laissant seules, livrées à elles-mêmes. Seule lueur dans la noirceur de leur existence : mamie Milkweed. Il n’y a qu’elle pour prendre soin d’elles et leur expliquer que la vie offre deux versants : le côté sauvage et le beau côté. A la force de leur imagination, les petites filles s’escriment à voir le beau, à le créer, à l’inventer. Alors sur le sol de leur chambre, il y a des gâteaux d’anniversaire dessinés, pour combler le manque, et aussi la faim.
Mais grandir du beau côté alors qu’autour d’elles rôdent un homme-araignée, des couronnes léthales et des cadavres de prostituées repêchées dans la rivière s’avère impossible. Les deux sœurs sombrent à leur tour dans l’héroïne et rejoignent le côté sauvage.
Tiffany McDaniel est indéniablement une incroyable conteuse. Cette fois-ci, elle s’inspire d’une série de meurtres non élucidés entre 2014 et 2015 à Chillicothe, une petite ville d’Ohio.
Je suis entrée du côté sauvage avec les yeux grands ouverts, apeurée par ce que j’y ai trouvé, et émerveillée par l’univers que l’autrice a su créer. Tout est sombre mais si inventif que j’ai été charmée par cette jeune fille qui creuse la terre et cette jumelle qui pose ses rimes et ses vers à même les fauteuils de la voiture. J’ai été emportée par le courant de cette rivière qui traverse l’histoire, hantée par chacun des personnages féminins: amies, mère, tante, grand-mère… Chacune à leur manière marque le récit de son empreinte.
C’est sombre, violent, injuste, palpitant, déchirant… Une véritable fable noire au détour de laquelle vous croiserez des moments de grâce et d’amour qui rendent hommage à la sororité.
En refermant le livre, je reste admirative de l’univers que Tiffany McDaniel a su imaginer, ciseler, parfaire avec force détails et poésie. Je garderai en tête l’image de ce trait d’eyeliner bleu, avec ces petits « x » barbelés en bordure de cils.
La littérature américaine a ce pouvoir de nous faire traverser les murs pour nous emmener très loin.
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