En 1984, le père du narrateur, lance une surprenante invitation parue dans un journal local : il invite le Diable dans sa petite ville, Breathed dans l’Ohio.
En 1984, le père du narrateur, lance une surprenante invitation parue dans un journal local : il invite le Diable dans sa petite ville, Breathed dans l’Ohio.
Depuis le succès du premier roman de l’auteure, Betty, je n’avais rien lu d’autre. La lecture de son troisième roman fut un enchantement.
J’ai suivi avec passion Arc et Daffy, des jumelles aux yeux vairons, des billes de sorcières disait leur mamie Milkweed.
J’ai aimé que chaque personnage ait un nom ayant une signification : Arc est le diminutif de jeu d’arcade ; Daffy celui de daffodil le narcisse ; tante Clover porte le nom du trèfle ; mamie Milkweed celui de l’asclépiade…
Le récit se déroule à Chillicothe, Ohio, où la papeterie rejette des fumées nauséabondes. Arc et Daffy, avec leur mère et leur tante, habitent du mauvais côté des fumées. La mère, en pleine dépression, se drogue et ne sort pas de sa chambre.
J’ai aimé ce roman plein de personnages étranges : Highway Man le tatoueur congèle les serpents vivants puis les brises sur le sol ; l’homme de ménage Welt collectionne les larmes de femmes en vidéo ; l’homme araignée accroche les cheveux de petites filles sur la chaine de son cou.
Un univers bien glauque, mais traversé par des personnages de jeunes filles lumineuses : Thursday fabrique des bijoux ; Daffy écrit de la poésie et créé des catalogues de bulbes ; tante Clover imagine un téléphone avec deux boites de conserve et du fil ; les jumelles dessinent sur le sol de ciment leur gâteau d’anniversaire chaque année ; Violet cuisine des pâtisseries délicieuses.
J’ai aimé que ces filles tentent de s’en sortir, et j’ai été triste de voir qu’elles replongeaient dans la drogue malgré tout.
J’ai aimé le rappel à la courtepointe faite avec mamie Milkweed : le devant est magnifique, mais l’envers est plein de fils qu’il faut cacher. On peu rendre beau le côté sauvage.
Un roman plein de détails répétés : le chant Amazing Grace ; les aiguilles de seringues ou de crochets ; les couronnes des filles ; le vieux sac de l’armée du père ; les miroirs…
Un roman qui montre que le besoin d’amour peut conduire au pire.
Un roman qui met en lumière 6 femmes mortes et retrouvées dans la rivière : des femmes un peu sorcières, poètes à leur façon.
Un roman sur une fille qui raconte des histoires pour faire apparaitre le beau côté des événements.
Un roman plein de récits dedans.
Un roman élégiaque, mélancolique et triste, qui rend hommage aux femmes disparues de manière brutale sans coupable.
L’image que je retiendrai :
Celle de la couleur jaune des narcisses et autres objets de cette couleur présents dans le roman qui vient éclairer le décor gris de poussière.
https://www.alexmotamots.fr/du-cote-sauvage-tiffany-mcdaniel/
J'ai eu un peu de mal à rentrer dans le roman 'Betty' de Tiffany McDaniel à cause de son écriture âpre et dure. Tout est rugueux dans ce roman. Au fil des pages, on "s'habitue" à la méchanceté ambiante et à cette vie si dure mais si belle qui a fini par me séduire. C'est un sacré roman ! On ne peut rester indifférent.
Betty est une petite indienne métisse issue d'une fratrie de huit enfants. Sa mère est blanche et son père est Cherokee. Parmi ses frères et soeurs, elle a hérité de la peau la plus foncée. À l'époque où se déroule cette histoire, c'est un lourd héritage dans l'Amérique profonde où le racisme est omniprésent. C'en est écoeurant ! Cette lecture m'a quelques fois révolté, mais j'ai aussi eu de purs moments d'émerveillement. Le papa de Betty est un conteur hors pair qui remplit de magie la vie de misère que vivent ses enfants. Betty semble aussi avoir hérité de ce don qu'elle traduit en pages d'écriture. On la voit grandir, perdre son innocence et devenir puissante.
Ce récit est à la fois cruel et magnifique. C'est une vraie claque, même si j'ai parfois eu du mal à respirer dans tant de noirceur... L'âme humaine est parfois si sombre. Violence, inceste, racisme, injustice, folie, viol, handicap, suicide... Voici le programme des réjouissances... Mais on trouve aussi beaucoup d'amour, d'amitié, d'entraide, une nature foisonnante, un imaginaire enveloppant... Après avoir apprivoisé cet univers, le coup de coeur a été au rendez-vous.
Parce qu’il fallait offrir cet hommage à six jeunes femmes assassinées, dans les années 90, par un sérial killer dans l’Ohio, Tiffany McDaniel offre une vie à ces « filles de la rue » qui se croyaient les Reines de Chillicoth.
Des fillettes puis des jeunes femmes, rattrapées par un destin dont personne ne s’est jamais soucié et qui vont graver leur prénom dans ma mémoire pour longtemps.
Avec ce roman d’une rare émotion, l’autrice nous parle de cet état de l’Amérique profonde où se sont abattus les fléaux de la pauvreté, de la violence et de la dépendance, sans que les autorités ne parviennent à les enrayer.
Et comme toujours, ce sont les femmes fragiles, les droguées, les prostituées, les faibles d’esprit qui payent un lourd tribut à toutes les dérives, tout simplement parce qu’on peut « s’en débarrasser facilement et les oublier plus facilement encore ».
Ce roman incroyablement sombre et puissant, veut montrer que ces femmes asociales ne sont pas « des êtres sans importance » et l’autrice, de sa plume sublime, leur redonne leur dignité en les faisant vivre des vies excessives, faites de tant de rêves et d’espoirs mais aussi de bien trop de malheurs et de souffrance.
Les jumelles Arc et Daffy sont des héroïnes magnifiques que leurs parents toxicomanes ont tenté vainement de faire élever par une grand-mère fantasque, traitée de sorcière. Avec leurs cheveux roux et leurs yeux vert et bleu, animées d’un regard excentrique sur le monde et habitées par leurs passions pour la poésie, le dessin, les rivières et les trésors enfouis, ces deux personnages, comme toutes leurs amies, m’ont déchiré le cœur et je n’ai que de l’amour pour elles toutes. J’aurais tellement voulu rester à leurs côtés et que ce livre ne se termine jamais.
Commencé il y a quelques temps et abandonné. La je l ai repris et je l ai dévoré jusqu au bout avec cette fin inattendue. Un très bon roman comme son autre Betty.
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