Dans ce recueil de 13 nouvelles, la jeune autrice mexicaine frappe fort mais juste
Ils étaient venus s’installer dans l’Ouest dans l’espoir d’une vie meilleure, afin d’y fonder leurs familles et de vivre de la terre. Mais, les conditions de vie sont difficiles dans les grandes plaines du Nebraska en ce milieu du XIXème siècle. Ils doivent affronter l’isolement. Et, le dernier hiver a fait des ravages au sein de la communauté de pionniers qui vit sur ces territoires hostiles.
Quatre femmes, des épouses, des mères, ont perdu la raison durant cet hiver extrême. Le révérend décide de les rapatrier vers l’Est, dans leur région natale afin qu’on prenne soin d’elles.
Mary Bee Cudy, une ancienne institutrice célibataire d’une trentaine d’années, cultive seule ses terres et sait manier le fusil. Cette femme forte et bienveillante n’a d’autre choix que de se porter volontaire pour accompagner les quatre femmes dans l’Iowa. Briggs, un voleur de terres sans scrupules qu’elle sauve in extremis de la pendaison, fera la route avec elle à bord d’un chariot tiré par des mules. Un périple de plusieurs semaines qui ne sera pas sans danger…
Dès les premières pages, j’ai été captivée par les mots de Glendon Swarthout qui n’a pas son pareil pour nous transporter dans l’Ouest américain au temps des premiers colons. Au travers des portraits de ces femmes brisées et des descriptions de paysages saisissantes, on se retrouve immergé en plein cœur de ces territoires sauvages, secoué par la rudesse du climat, chamboulé par les drames qui ébranlent ces familles de pionniers.
Les deux protagonistes principaux forment un tandem attachant et leur rencontre fera des étincelles durant ce voyage plein de rebondissements. Briggs, le taiseux, n’est finalement pas un si mauvais bougre et Mary force l’admiration par son courage. Des personnages nuancés, tout simplement humains, que l’auteur brosse avec talent.
Et il y a cette dernière partie du roman qui nous offre un retournement de situation inattendu, qui m’a complètement assommée et bouleversée.
Un livre palpitant sur la rédemption, les désillusions et la solitude, qu’on ne lâche pas avant la dernière page. Une lecture magistrale qui vient désormais rejoindre le rang de mes romans américains favoris.
Je n'avais encore jamais lu un roman de cet auteur. Je connaissais le nom puisque j'ai vu il y a quelques années le film "The homesman" et j'avais découvert à cette occasion que ce film était tiré d'un livre de Glendon Swarthout. Et puis finalement, je n'ai pas acheté le livre, du temps s'est écoulé jusqu'à cette visite en librairie et la lecture par un total hasard de cette quatrième de couverture accrocheuse.
Autant le dire tout de suite, j'ai eu tort d'attendre avant de me plonger dans l’œuvre de cet auteur. J'ai bien apprécié la lecture de ce roman protéiforme. L'auteur vient piocher dans plusieurs genres, un peu de western, un peu de policier, un peu d'amour (pas trop quand même), du macabre, de la violence et enfin une bonne dose d'humour. Le romancier vient doser subtilement tout ça et on obtient "11h14" pour la plus grande joie du lecteur .
Une grande force de ce roman, c'est son personnage principal, B. James Butter, auteur de livres pour enfants, qui va se retrouver embarqué par son ex-femme dans une sombre histoire. Il se trouve que l'ex-femme a déjà envoyé deux écrivains dans la bourgade de sa jeunesse pour trouver des informations sur son passé et que ceux-ci y ont trouvé la mort. Le socle de l'histoire est posé et voilà notre protagoniste principal qui se retrouve dans cette bourgade et qui va être confronté à des personnages hauts en couleur, à des secrets de famille bien enfouis et même à un trafic autour d'une filière de passeur entre le Mexique et les États-Unis.
Mais, il faut quand même dire que ce personnage n'a initialement pas l'étoffe d'un héros et qu'il se retrouve au cœur d'évènements plutôt dangereux qui le dépassent un peu. Bon, c'est un peu intéressé puisque l'objectif affiché pour lui est de récupérer son ex-femme afin de couler des jours heureux. La réussite réside, et c'est tout le talent de l'auteur, à faire ressortir ce côté un peu gauche du personnage, un peu je-m'en-foutiste aussi, assez insolent, du moins c'est l'impression qu'il donne, un peu comme un mécanisme de défense. Et le rendu final est vraiment bon, ce personnage est plutôt très bien réussi !
Autre point fort, aucun temps mort dans ce roman, le rythme est même bien enlevé. Les retours dans le passé utilisés par l'auteur en fin de chapitre sont très pertinents. Les dialogues également sont savoureux et rythmés.
Vous l'avez compris, je ne me suis pas du tout ennuyé lors de cette lecture, je peux même dire que je n'ai pas vu le temps passer tant le suspens est bien dosé. On pardonne alors facilement les quelques facilités utilisées avec par exemple un personnage principal plutôt trouillard qui se sent bien vite pousser des ailes et qui devient presque un héros prenant des risques inconsidérés.
C'est donc une jolie surprise et un roman que je recommande. Les éditions Gallmeister font encore mouche et ça commence à devenir une habitude. Je vous invite à ne pas hésiter et à vous lancer dans ce roman addictif, drôle et original. C'est diablement efficace !
El paso, Texas 1901. J.B Books est le dernier grand tireur, une légende vivante. Vivante? Oui mais plus pour longtemps. Il est venu à El Paso pour voir le Dr Hostetler en qui il a confiance, pour qu'il l'examine. le verdict est sans appel : cancer de la prostate à un stade avancé, il n'y a rien à faire si ce n'est soulager la souffrance avec du Laudanum. Books a pris une chambre chez Bond Rogers sous une fausse identité, mais quand son fils Gillom, qui tourne mal depuis le décès de son père, lui apprend qui elle loge réellement celle-ci prend peur et appelle le shérif pour le faire partir. Mais en apprenant sa fin imminente (confié par Books sous le sceau du secret) il est décidé de le laisser finir ses jours dans la maison de Mme Rogers. L'annonce de l'arrivée de Books en ville va réveiller les ambitions de certains, la mort de Books sur votre tableau de chasse serait synonyme de renommée et de gloire et la nouvelle de sa maladie incurable, bientôt éventée, va attirer nombre de vautours qui compte bien se faire de l'argent sur la dépouille du tireur. Mais Books ne se laissera pas mourir sans un dernier coup d'éclat, il en va de son nom, de sa réputation et de sa fierté.
Un western plein de cynisme avec des hommes qui spéculent et commercent sur la mort des autres et où il est question de la fascination des hommes pour les armes, de l'admiration que suscite ces tireurs, ces tueurs, de la dure et violente réalité de la vie au Far West. Books est dur et froid mais on ne peut s'empêcher d'éprouver de la compassion pour cet homme qui doit affronter son déclin seul, il n'a aucune famille. Il est aussi question d'amitié, une amitié balbutiante, timide mais sincère qui va se tisser petit à petit entre le tireur et sa logeuse. La mort est certainement le personnage principal du roman, celles qui ont fait la légende du tireur, celle qu'on projette de donner, celle de ceux qui sont partis et celle qui s'approche inexorablement de lui.
Je remercie les éditions Gallmeister pour l’envoi de ce roman 100% grands espaces !
Publié en 1970 sous le titre « Bless the Beasts and Children », ce chef-d’œuvre de Glendon SWARTHOUT est réédité en 2017 aux éditions Gallmeister. » Bénis soient les enfants et les bêtes « est un roman contestataire à l’encontre d’une Amérique très conservatrice, où les enfants et les bêtes ne sont plus que des objets de distraction.
Six adolescents rentrent littéralement traumatisés par le spectacle dont ils ont été témoin quelques heures plus tôt. Pensionnaires au célèbre « Box Canyon Boys Camp », Cotton, Goodenow, Teft, Shecker, et les frères Lally I et Lally II, âgés de douze à quatorze ans, ne sont pas ici par choix, mais plutôt pour alléger des parents fortunés mais souvent immatures. » Envoyez-nous un garçon, nous vous renverrons un cow-boy ! » scande le slogan. Déléguant ainsi une certaine éducation à la dure, leurs parents profitent donc de quatre semaines de liberté, pendant lesquelles ces jeunes garçons vont participer à des rites initiatiques, encourageants pleinement l’esprit de compétition, jusqu’à devenir dégradants. Surnommés « Les Pisseux » les six garçons peinent à remporter leur première victoire sur le camp.
Marginalisés car différents, leur histoire personnelle est narrée au compte goutte, avec pudeur. Des anti-héros traumatisés mais attachants.
Mais ce soir-là, lorsque ces six garçons se retrouvent dans leur cabane, le silence règne. Tous se sont glissés dans leur lit, imaginant oublier cette scène en fermant seulement les yeux. Mais Cotton, le plus âgé du groupe, s’aperçoit que Lally II manque à l’appel. Immédiatement il le soupçonne de s’être enfui du camp. Ensemble, ils décident de fuguer à leur tour pour le retrouver.
C’est une bande d’adolescents, pas débrouillards pour un sou, mais d’une imagination débordante que le lecteur va suivre tout au long de ce roman. Une nuit aventuresque attend ces jeunes, dans un décor de grands espaces, au cœur de l’Arizona. Ils ont quelque chose à prouver, à leur entourage, mais surtout à eux-mêmes. À défaut de devenir des cow-boys, ils vont devenir des êtres engagés envers et contre tous, au milieu d’ une nature souvent hostile, transgressant leurs craintes et les lois.
Vont-ils parvenir à accomplir cette mission qui leur tient tant à cœur ? Quel prix cet acte de bravoure va-t-il leur coûter ?
Glendon Swarthout fait planer le mystère jusque dans les dernières pages ! Mais le lecteur se délecte de ce road movie à l’américaine. C’est un roman initiatique sur l’amitié et le courage, dans une Amérique décrite avec subtilité, dans tout ce qu’elle a de plus grotesque. Une Amérique profonde dans laquelle l’apprentissage se fait à la manière « marche ou crève » au risque de gangrener toute une génération, en faisant d’eux des êtres asociaux. Âpre, cruel, sauvage, et un brin écolo, ce « nature writing » est une leçon de détermination !
Ce livre a été adapté au cinéma en 1971 par Stanley Kramer.
p. 86 : » Tels des nomades dans un désert d’incertitudes, ils erraient ça et là, préoccupés par eux-mêmes, oubliant la cause commune, chacun promenant le troupeau de ses propres angoisses. «
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