"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Au coeur des grandes plaines de l'Ouest, au milieu du xixè siècle, Mary Bee Cuddy est une ancienne institutrice solitaire qui a appris à cultiver sa terre et à toujours laisser sa porte ouverte. Cette année-là, quatre femmes, brisées par l'hiver impitoyable et les conditions de vie extrêmes sur la Frontière, ont perdu la raison. Aux yeux de la communauté des colons, il n'y a qu'une seule solution : il faut rapatrier les démentes vers l'Est, vers leurs familles et leurs terres d'origine. Mary Bee accepte d'effectuer ce voyage de plusieurs semaines à travers le continent américain. Pour la seconder, Briggs, un bon à rien, voleur de concession voué à la pendaison, devra endosser le rôle de "homesman" et l'accompagner dans son périple.
Inoubliable portrait d'une femme hors du commun et de son compagnon taciturne, aventure et quête à rebours, Homesman se dévore de la première à la dernière page.
Ça commence très fort, par une ambiance extrêmement triste puis un évènement glaçant. On est prévenu, ça va être dur, sans doute même terrible.
Quatre femmes sont devenues folles durant l'hiver, dans ces lieus éloignés de tout où elles vivent avec mari et enfants. Est-ce l'âpreté de la vie, la dureté de l'hiver, la faim qui les tenaille en permanence, les grossesses à répétition ou bien autre chose, comme le poids énorme d'être la clé de voûte de la famille ?
On apprendra peu à peu pourquoi elles ont perdu la raison…
Cette histoire de pionniers fait la part belle aux femmes, démontrant si besoin était à quel point elles portent énormément sur leurs épaules, à quel point elles sont fortes, hélas parfois jusqu'à la cassure. Pourtant l'Histoire les a toujours laissées dans l'ombre des hommes. Avec ce roman, Glendon Swarthout leur rend la lumière qui leur a été volée et nous rappelle que certains hommes sont lâches.
C'est une lecture passionnante, avec un personnage féminin haut en couleur, Mary Bee Cuddy, ancienne institutrice, totalement atypique pour l'époque puisque célibataire, indépendante, extrêmement déterminée et grande gueule mais aussi totalement altruiste et généreuse. Pourtant elle semble avoir des fêlures. Son binôme, George Briggs à qui elle a sauvé la vie, est rustre, pas causant et peut-être pas fiable mais indispensable dans la mission d'aller ramener auprès de leurs proches, leurs familles d'origine, ces quatre femmes devenues folles. Car dans l'ouest, il n'y a plus rien pour elles : pas de soins, pas d'asile. Juste une vie qui tient de la survie et du combat quotidien, pour lequel elle ne n'ont plus ce qu'il faut.
Cette histoire m'a comme assommée, plusieurs fois, à cause d'événements d'une extrême violence auxquels je ne m'attendais pas.
Ce récit nous démontre que rien n'est jamais noir ou blanc et que rien n'est gravé dans le marbre. On avance parfois à tâtons, et la vie se charge de nous assouplir le cuir alors qu'on s'était forgé une armure et les certitudes s'effondrent les unes après les autres.
J'ai aimé les personnages, Mary Bee Cuddy et George Briggs, tellement aux antipodes l'une de l'autre, qui avaient beaucoup à gagner au contact de leur altérité mais aussi au contact de ces quatre femmes dont l'esprit s'est réfugié dans la folie.
J'aurais sans doute aimé plus de pages afin que soient un peu plus approfondies les personnalités de Mary Bee et de Briggs que j'ai trouvés passionnants. Néanmoins j'ai beaucoup aimé cette histoire âpre et terrible, très éloignée des westerns hollywoodiens de mon enfance.
L'Amérique s'est construite sur beaucoup de douleurs et de sacrifices, c'est difficile d'imaginer que c'était il y a si peu de temps… Enfin, cette histoire se passe il y a presque deux cents ans, ça me paraît loin et proche à la fois.
Au cœur des grandes plaines de l'Ouest, au milieu du XIXe siècle, Mary Bee Cuddy est une ancienne institutrice solitaire qui a appris à cultiver sa terre et à toujours laisser sa porte ouverte. Cette année-là, quatre femmes, brisées par l'hiver impitoyable et les conditions de vie extrêmes sur la Frontière, ont perdu la raison. Aux yeux de la communauté des colons, il n'y a qu'une seule solution : il faut rapatrier les démentes vers l'Est, vers leurs familles et leurs terres d'origine. Mary Bee accepte d'effectuer ce voyage de plusieurs semaines à travers le continent américain. Pour la seconder, Briggs, un bon à rien, voleur de concession voué à la pendaison, devra endosser le rôle de protecteur et l'accompagner dans son périple.
Inoubliable portrait d’une femme hors du commun et de son compagnon taciturne, aventure et quête à rebours, Homesman se dévore de la première à la dernière page.
COUP DE COEUR !
Glendon Swarthout fut un grand spécialiste du western et de l’Ouest américain. Plusieurs de ses romans ont été adaptés pour le grand écran, notamment « Le dernier des géants » avec John Wayne.
Vous l’aurez donc compris, c’est dans les plaines du grand Ouest américain que je vous entraîne aujourd’hui.
Nous avons tous en tête les images de ces chariots remplis de familles de pionniers se dirigeant vers l’Ouest afin de trouver des terres où s’installer. Mais ces terres n’étaient pas toujours l’Eldorado promis et les conditions de vie furent bien souvent très difficiles matériellement sans parler de l’isolement, les voisins les plus proches étant parfois à des kilomètres.
Un hiver fut particulièrement terrible : des conditions météorologiques épouvantables, peu de nourriture, la diphtérie emportant des jeunes enfants en quelques jours.
Quatre femmes, épouses et mères, perdirent ainsi la raison au cours de cet hiver impitoyable. Etant devenues une charge pour leurs époux, la communauté décida de les rapatrier dans leurs familles restées à l’Est.
Elles seront ainsi convoyées par la seule personne ayant accepté de le faire : Mary Bee Cuddy, ancienne institutrice installée seule dans la communauté. Elle va trouver un peu par hasard un homme pour les accompagner et les protéger pendant le voyage : Briggs, un voleur de concession que Mary sauve de la pendaison.
Glendon Swarhout nous fait partager le périple de plusieurs semaines de ces quatre femmes dans leur fourgon et des dangers que Mary Bee Cuddy va devoir affronter avec l’aide de Briggs pour les amener à bon port.
Ce roman est une plongée passionnante dans la vie du Far West. Les portraits psychologiques des personnages sont très bien brossés et nous les rendent attachants.
« Homesman » est un roman qui se lit quasiment d’une traite.
Homesman de Glendon Swarthout
Nebraska, 1850 la petite histoire des premiers pionniers de l’Ouest américain comme on ne nous l’avait encore jamais contée. Cette période voit affluer un grand nombre de colons qui arrivent sans se douter de ce qui les attends, avec femmes et enfants sur des terres inconnues et bien souvent hostiles. Le roman va se focaliser sur quatre femmes qui sont ressorties brisées par cette expérience, la folie comme seul refuge lorsque plus rien ni personne ne peut encore les sauver. C’est Mary Bee Cuddy, une femme forte et solitaire, ancienne institutrice qui va les escorter vers l’Est où une mission de charité prendra soin de les rapatrier chez elle où dans un asile. Elle ne trouvera personne pour l’accompagner dans ce voyage sauf l’homme qu’elle vient de sauver de la pendaison, un certain Briggs, un voleur qui saura montrer ses compétences même s’il ne souhaitait pas s’investir. Commence alors leur long et dangereux voyage. Ils rencontreront de multiples épreuves, la pauvreté, le froid, la faim, les indiens, la solitude. Un magnifique roman noir avec une trame originale et des surprises qui nous laissent sans voix. Cela m’a fait penser à ces femmes devenues folles notamment dans le roman Mille femmes blanches de Jim Fergus mais il y a ici, un côté intimiste et terriblement crédible qui rend la situation bouleversante. L’auteur possède un sens du détail qui donne du relief à toutes ses descriptions. J’ai été saisie par le côté tragique des histoires de chacune de ses femmes, l’isolement, la surcharge de travail, la maladie et la peur sont plus que ce qu’elles pouvaient supporter et leurs époux auront échouer à prendre soin d’elles. On est loin de La petite maison dans la prairie, tout ceci fait partie de la grande Histoire des Etats-Unis. La construction du livre nous propose de fonctionner par flashbacks, c’est ainsi que nous découvrons ce qui est arrivé à ces femmes et qui leur a fait perdre la raison. Bonne lecture.
http://latelierdelitote.canalblog.com/archives/2021/02/17/38785796.html
Si vous saturez des personnages féminins geignards et victimes, il vous faut rencontrer Mary Bee Cuddy. Elle va vous montrer ce que c’est que le courage et le sens des responsabilités face à des hommes qui se débinent.
Homesman nous amène dans les grandes plaines de l’ouest, au milieu du 19eme. Il célèbre les pionnières, ces femmes dont on ne parle jamais, des femmes qui pour certaines perdront la raison, brisées par une vie faite d’isolement et d’épreuves.
Mary Bee Cuddy, célibataire, ex-institutrice va se porter volontaire pour rapatrier 4 de ces femmes dans l’Est. Mais Mary Bee sait qu'elle ne peut réussir seule. Son compagnon sera le taciturne George Briggs, un voleur de terres qui vient d’échapper à la mort. Ainsi commence leur périple vers l'est. Un voyage parsemés d’embûches qui leur réserve bien des surprises.
Glendon Swarthout est un merveilleux conteur et il est difficile de se tirer de ses griffes tant que l’on n’a pas tourné la dernière page. Il n’y a pas besoin d’être fan de western pour tomber sous le charme de cette histoire qui recèle bien des rebondissements et de ces personnages faits de contradictions.
Âpre et aride, traversé par la lumière de l’espoir, Homesman se détourne des lieux communs narratifs du genre et à travers Mary Bee et Georges Briggs, l’auteur nous montre comment la tragédie peut faire ressortir le pire chez certains et le meilleur chez d'autres.
Traduit par Laura Derajinski
Ils étaient venus s’installer dans l’Ouest dans l’espoir d’une vie meilleure, afin d’y fonder leurs familles et de vivre de la terre. Mais, les conditions de vie sont difficiles dans les grandes plaines du Nebraska en ce milieu du XIXème siècle. Ils doivent affronter l’isolement. Et, le dernier hiver a fait des ravages au sein de la communauté de pionniers qui vit sur ces territoires hostiles.
Quatre femmes, des épouses, des mères, ont perdu la raison durant cet hiver extrême. Le révérend décide de les rapatrier vers l’Est, dans leur région natale afin qu’on prenne soin d’elles.
Mary Bee Cudy, une ancienne institutrice célibataire d’une trentaine d’années, cultive seule ses terres et sait manier le fusil. Cette femme forte et bienveillante n’a d’autre choix que de se porter volontaire pour accompagner les quatre femmes dans l’Iowa. Briggs, un voleur de terres sans scrupules qu’elle sauve in extremis de la pendaison, fera la route avec elle à bord d’un chariot tiré par des mules. Un périple de plusieurs semaines qui ne sera pas sans danger…
Dès les premières pages, j’ai été captivée par les mots de Glendon Swarthout qui n’a pas son pareil pour nous transporter dans l’Ouest américain au temps des premiers colons. Au travers des portraits de ces femmes brisées et des descriptions de paysages saisissantes, on se retrouve immergé en plein cœur de ces territoires sauvages, secoué par la rudesse du climat, chamboulé par les drames qui ébranlent ces familles de pionniers.
Les deux protagonistes principaux forment un tandem attachant et leur rencontre fera des étincelles durant ce voyage plein de rebondissements. Briggs, le taiseux, n’est finalement pas un si mauvais bougre et Mary force l’admiration par son courage. Des personnages nuancés, tout simplement humains, que l’auteur brosse avec talent.
Et il y a cette dernière partie du roman qui nous offre un retournement de situation inattendu, qui m’a complètement assommée et bouleversée.
Un livre palpitant sur la rédemption, les désillusions et la solitude, qu’on ne lâche pas avant la dernière page. Une lecture magistrale qui vient désormais rejoindre le rang de mes romans américains favoris.
Quel incroyable roman !
Palpitant de bout en bout, et tout à la fois empreint de sauvagerie et d'amour, Homesman est un hymne à l'humanité dans ce qu'elle a de plus beau, dans ce qu'elle offre comme possibilités de rédemption et de pardon.
Dans ce roman qui avait été auparavant traduit sous le titre Le chariot des damnées, c'est tout le mythe grandiose de la conquête de l'Ouest qui s'effondre : la Frontière est une enfer, les grandes plaines du Nebraska ne tiennent pas leurs promesses pour ces migrants.
Sous les carapaces et derrière des âmes fortes, se cachent bien des faiblesses : de ces femmes devenues folles de tant d'épreuves et qu'il faut éloigner de la communauté, à Cuddy l'institutrice qui sous des dehors costauds a besoin d'amour, ou encore ce drôle de gaillard qu'est Briggs, bien meilleur qu'il ne le laisse deviner.
C'est une fabuleuse galerie de personnages qu'offre l'auteur dans ce roman, des hommes et des femmes aux caractères finement brossés, tous en nuances et parfois en contradictions.
Si on ajoute une narration (et une traduction !) parfaite, sans temps morts, on tient avec Homesman une sacrée pépite et une histoire inoubliable et touchante.
Vous voici en présence d'un de mes gros coups de cœur de l'année voire de ma vie : un livre magistrale, un grand roman à mettre dans toutes les bibliothèques !
Homesman est une ode à la vie, au courage, à la femme. C'est une œuvre, je dirai même un chef d'œuvre dur, humain, profond...sublime ! Tout est parfait dans ce livre qui m'a ému en tant que femme, qu'être humain.
Tout d'abord les personnages. Les portraits effectués tout le long du roman - comment ces femmes sont devenues folles mais aussi sur la solitude de Mary Bee - sont magnifiques. Je m'y suis attachée, je me suis ancrée dans leurs histoires et j'ai vraiment encore du mal à parler de ce livre tellement il m'a touché...
Cette femme - Cuddy - qui décide de traverser d'Ouest en Est les Etats-Unis pour permettre à ses êtres de retrouver un espace, un cocoon protecteur dans leurs familles, est une femme comme on en rencontre peu. Ces femmes qui forgent l'histoire, ces femmes qui n'ont pas autant la reconnaissance qu'elles méritent, qui n'ont pas forcément le physique qu'il faut - point souvent mis en avant dans le récit - mais qui ont bien plus : une personnalité, une âme charitable, un être pur et courageux, altruiste et opiniâtre.
Le rapport homme-femme est aussi bien expliqué pour cette époque, ces femmes qui sacrifient tout même leur jeunesse pour partir loin de tout repère et rester seule, travailler, toujours et encore. Des maris inconscients de ce qu'ils leur demandent. Ce roman nous apprend qu'il ne faut pas se fier aux apparences, le seul homme qui va aider et soutenir Cuddy est le voleur, le bon à rien le déserteur. C'est aussi ça la puissance de ce livre, décrire dans toute sa magnificence l'âme humaine. J'ai rarement lu un livre avec des protagonistes aussi approfondis, ancrés dans la vie.
De surcroit, le road trip qu'entreprennent ces six personnes est un voyage initiatique extrêmement important qui va tous les changer à jamais. Aucun n'en sortira indemne, et ils n'en sortiront pas tous vivants... C'est le sens du devoir et du sacrifice qui est mis en exergue dans cette histoire.
Je ne sais pas comment vous le dire... Il faut le lire, il faut se laisser transporter dans cette épopée, dans ses personnages. Ce roman restera gravé dans mon cœur et dans ma mémoire, un des plus beaux récits que j'ai eu la chance de lire...
Je vais aller voir de ce pas l'adaptation cinématographique avec de grands acteurs pour un grand roman...
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