Que s’est-il passé pour les lauréats, mais aussi le mot des jurés
Le mercredi 3 juin 2015, rendez-vous était pris à la Maison des Polytechniciens à Paris. Les invités attendent de découvrir, non sans une certaine impatience, le nom du lauréat de la 7e édition du Prix Orange du Livre. Ecrivains, éditeurs,...
Que s’est-il passé pour les lauréats, mais aussi le mot des jurés
Découvrez l’avis de Christophe Robert pour "Le Zeppelin" de Fanny Chiarello (L'Olivier)
Retrouvez l’interview de Fanny Chiarello, qui publie "Le Zeppelin" (éd. de l'olivier)
Les conseils des écrivains pour vos lectures de l'été.
Sujet très intéressant sur la vie qui peu parfois vous jouez des tours et votre chemin qui devient différent, votre vie amoureuse à parfois des destins tellement differents après des années que l on comprends pas pourquoi ,on peu changer sa façon de vivre de voir l avenir autrement et c est mon parcours de vie pourtant
Je veux, tout d'abord, saluer d'un chaleureux merci les Editions Cours Toujours et particulièrement Dominique Brisson ainsi que Masse critique de Babelio pour cette délicieuse lecture.
Je ne suis jamais déçue par la collection "La vie rêvée des choses" aux éditions Cours Toujours. Cette fois mon plaisir a été décuplé par l'éloignement de ma région natale et retrouver, sous la plume sensible de Fanny Chiarello, des paysages, des sensations, des images, des expressions de "mon pays" (même s'il n'est pas directement celui des terrils car en Picardie ce sont plutôt les amas de betteraves qui dessinent l'horizon !) a entraîné tout un lacis de rêveries qui se poursuit encore.
En compagnie de Laïka j'ai donc arpenté le bassin minier des environs de Lens. Des "terrils tout partout" ! Des collines dont les strates sont faites de l'histoire des femmes, des hommes et des enfants qui ont vécu, travaillé et sont morts là, entre brique et charbon. Que reste-t-il de ces cueilleurs de feu aux gueules noircies ? En sillonnant ce territoire où elle a grandi et dont elle s'est éloignée pendant vingt-sept ans, Laïka mesure le temps à l'aune de ce qui a changé et de ce qui reste immuable. Son histoire personnelle s'insère délicatement dans celle des humains depuis la découverte du feu jusqu'à notre époque paradoxale. Et c'est d'une beauté frémissante.
Aucune mollesse dans cette écriture toute en nuances et en plasticité qui se fait ironique pour révéler l'absurdité humaine, "Les hommes ont pour ainsi dire pris ce qu'il y avait dedans pour le mettre dehors, pris le dessous pour le mettre au-dessus, creusé des galeries pour ériger des cônes, excavé pour élever." (p.47), féroce pour évoquer les travers d'une espèce humaine dénervée qui "n'en finit pas de dégénérer" (p.68) et qui parvient à rendre poétiques des caddies rouillés et un "parapluie Reine des Neiges".
La balade à laquelle Laïka nous convie se déroule dans l'espace et dans le temps, celui des hommes et celui de la nature. Des espaces inéquitablement partagés et des temps différents, parallèles et antagonistes le plus souvent, mais que Fanny Chiarello, dans l'espace d'une petite centaine de pages, le temps d'un roman suivi d'un album-photos aux légendes savoureuses, réconcilie avec une grâce inégalable.
Le roman du jour se situe en Angleterre en 1947 à la sortie de la guerre. Si la vie a désormais repris son cours normal, la guerre en a évidemment cabossé plus d'une, à l'image des deux protagonistes de ce livre.
Aujourd'hui je vais donc aborder la notion de traumatisme, mais aussi émancipation et opéra avec le troisième opus de Fanny Chiarello intitulé Dans son propre rôle. Quel est donc le rapport entre les trois ? Réponse dans cette courte chronique...
DE QUOI ÇA PARLE ?
Dans son roman choral, Fanny Chiarello met en scène deux femmes écorchées par la guerre et dont les conséquences s'expriment différemment. Alors que Fennella est devenue muette suite à un traumatisme, Jeanette quant à elle a perdu goût à la vie depuis que son époux a perdu la sienne sur le champ de bataille.
Toutes deux domestiques, Fennella à Wannock Manor auprès d'aristocrates contre le Grand Hôtel de Brighton pour Jeanette, elles ne se connaissent pas, mais brûlent de la même passion pour l'opéra. C'est par le biais d'une lettre mal adressée écrite par Jeanette pour une cantatrice, que la vie des deux anglaises va ressortir changée.
Portés par une écriture fine, les chapitres courts expriment la voix de ces deux femmes qui tend à être celle de la condition féminine de l'époque avec pour désir émancipation ou encore lutte des classes.
Une rencontre est-elle possible entre elles ? Jeanette reprendra-t-elle goût à la vie ? Comment Fennella a-t-elle perdu sa voix ? Si l'amour est la souffrance de leurs maux, se peut-il qu'il soit le moteur de leur renaissance ?
À LA LOUPE
Arrivée au terme de ses 236 pages, le roman m'a laissé l'étrange impression d'être tenue en retrait. Alors que tous les ingrédients étaient réunis pour en faire un coup de cœur à mes yeux, je suis contre toute attente, restée en dehors malgré un début enthousiaste.
Les personnages, peut-être trop froids, ont maintenu cette distance bien que leur état psychologique suscite empathie et compassion.
Une lecture agréable certes, sans être impérissable pour moi. Ça arrive, que voulez-vous !
Un énorme merci à Lecteurs.com qui me compte cette année encore, parmi ses lecteurs.ices VIP.
Pour qui ? Pourquoi ?
Bien que le bilan soit légèrement mitigé, ce roman peut te plaire, oui toi lecteur qui lit ce modeste billet !
Si tu aimes les romans qui traitent de conditions sociales et féminines dans l'Angleterre du XXe siècle, fonce !
UN LIVRE, UNE GOURMANDISE !
Pour ce livre à la fois sec et croustillant, j'ai trouvé LE biscuit anglais idéal ! Egalement appelé le biscuit "aux mouches écrasées" à cause de ses fruits secs, le biscuit Garibaldi est simplement parfait surtout quand on sait ce qu'une mouche morte peut provoquer comme émotion chez Jeanette... Mais ça, il faut lire le roman pour le savoir. Alors, vous attendez quoi ?
Lien blog : https://bookncook.over-blog.com/2021/06/dans-son-propre-role-fanny-chiarello.html
Quasiment tout du long accompagné de Iko Iko ("jock-a-mo fee-no ai na-né/jock-a-mo fee na-né"), chanson qui reste bien en tête, longtemps, j'ai parcouru les allées du parc Jean-Guimier de Sallaumines au rythme de Fanny Chiarello. Vers de 11 pieds, hendécasyllabe me suis-je laissé susurrer à l'oreille, donc des phrases qui, possiblement, ne se terminent pas à la fin de la ligne mais à la suivante. Mais quelles phrases puisqu'aucune ponctuation, aucune majuscule sauf aux noms propres. Jeux de sons, jeux de mots, Fanny Chiarello fait dans le plus prosaïque mais aussi dans la contemplation.
Long poème en prose, longues chevauchées sur un vieux vélo, à la recherche ou l'attente d'une jeune joggeuse croisée à deux reprises. C'est surprenant, parfois déroutant et franchement j'adore ça. Combien de livres ouvre-t-on et lit-on sans ce petit truc en plus qui surprend, qui titille, qui lutine la zone de confort sise dans le cerveau en lui disant qu'il faut se bouger un peu ? Même si je tente de lire régulièrement ce genre d'ouvrages, parfois ça marche, parfois ça marche pas. Là, ça marche formidablement.
J'ai parfois pensé à Tentative d'épuisement d'un lieu parisien de Perec, Paris en moins, parc en sus, dans la description du rien, toute comparaison gardée, mais plaisir de lecture comparable :
"un homme passe avec des chiens puis un chien
avec un homme puis un mec avec un
sac plastique puis un type qui court bras
et buste tendus vers le sol comme s'il
allait faire une roulade avant mais non
et d'un esprit plus aventureux que les
quatre femmes évoquées hier quoique
guère plus rapide il quitte le parc pour
le vaste monde et après lui c'est tout pour
l'activité si nous faisons fi des pies" (p.72)
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