"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Un roman passionnant et subtil. Malheureusement, le livre est très mal imprimé: des fautes d'orthographe ou de sens, une traduction bancale. Jamais vu une telle catastrophe d'édition
[ Un château en Italie]
La perpective de quitter la grisaille londonienne et deux maris pousse Mrs Wilkins et Mrs Arbuthnot à répondre à une petite annonce du Times proposant de louer un château en Italie pour le mois d’avril, promesse de soleil et glycine.
Leurs économies y passent et elles trouvent deux autres partenaires pour partager les frais du séjour : l’aristocratique lady Caroline Dester d’une beauté à couper le souffle qui voit là une occasion de fuir ses innombrables prétendants ; et Mrs Fisher, une veuve austère qui « ne demande rien d’autre que de pouvoir rester assise au soleil à renâcler ses souvenirs ».
Si ces dames se félicitent de ne pas subir de présence masculine, elles sont ravies de ne pas avoir à se fréquenter plus que le temps des repas en commun. Mais le charme qui émane de ce petit coin de paradis va opérer d’une façon insoupçonnée sur ses hôtesses…
Avril enchanté, paru en 1922, fut le pus grand succès public d’Elizabeth Von Arnim (1866-1941), auteure de vingt et un romans, dont l’événement littéraire Elizabeth et son jardin allemand suivi de l’Été solitaire… Après la mort de son mari, le cousin du poète romantique Achim von Arnim, en 1910, elle entretient une liaison avec H.G. Wells avant de se remarier…
Cette lecture a été pour moi une parenthèse enchantée, une bulle de légèreté avec d’indéniables qualités littéraires : dialogues brillants, situations cocasses…
Un moment d’évasion pour un Avril confiné…
Avec ce roman, on embarque directement à bord du St Luke, paquebot qui relie l'Angleterre aux Etats-Unis en 1916. On y rencontre des jumelles, Anna-Rose et Anna-Felicitas (qui se font aussi appeler Christopher et Colombus), deux petits créatures charmantes âgées d'à peine 17 ans. Celles-ci sont nées d'un père allemand et d'une mère anglaise. Mais en 1916 il ne fait pas bon être allemand, même à moitié. En plus de cette origine embarrassante, elles ont le malheur d'être orphelines. Leur mère vient de mourir et elles ont été recueillies par leur Tante Alice et Oncle Arthur. Mais l'Oncle Arthur ne supporte pas d'abriter chez lui ce deux intruses et c'est bien vite qu'il finit par les envoyer vivre en Amérique chez des amis. Lors de la traversée, les jumelles font la connaissance de Monsieur Twist, le grand inventeur de la théière qui ne goutte pas. Celui-ci se prend rapidement d'affection pour ces deux jeunes filles et décide de les prendre sous son aile. Une aubaine pour Anna-Rose et Anna-Félicitas, deux oisillons tombés du nid que l'on envoie démarrer une nouvelle vie sur un nouveau continent.
Alors c'est sûr que l'on est très souvent exaspéré par ces jumelles, les candides dans toute leur splendeur. Elles disent tout ce qui leur passe par la tête avec une naïveté des plus désarmantes. Mais ce n'est guère important. Une fois encore Elizabeth Von Arnim croque avec délice dans ce roman de vraies personnalités, que cela soit les jumelles, Monsieur Twist, sa mère ou encore Madame Bilton. Personne n'est oublié. On sourit souvent à la lecture de cette fable alors même que l'écrivaine y aborde des sujets sérieux, la question de l'immigration, des doubles origines et les préjugés entretenus par la bourgeoisie de cette époque (vis-à-vis de cet homme qui vit avec ces deux jeunes filles sans lien familial apparent ou vis-à-vis des Allemands). Et puis ce roman est aussi l'occasion de traverser l'Amérique, de New York à Los Angeles. Quoi de mieux que de le faire accompagnés de jumelles exaspérantes et d'un monsieur bien sous tout rapport, qui a fait fortune avec une théière…?
Chronique complète sur : https://riennesopposealalecture.blogspot.com/2020/06/le-mois-anglais-christopher-et-colombus.html
Quatre femmes anglaises succomberont au charme italien.
Pour un aperçu du livre : https://lasoifdelireblog.wordpress.com/2016/03/28/avril-enchante-de-elizabeth-von-arnim/
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