"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Un livre né de la rencontre d'une femme blanche avec les Yenomami, communautés d'indiens semi-nomades de la forêt amazonienne.
Dans les années 69, Paliki part pour une mission en forêt amazonienne. Elle veut devenir photographe et souhaite réaliser un reportage sur les Yanomami. Un séjour au milieu d'eux lui permet de les comprendre et de les apprécier. Elle souhaite les photographier mais découvre avec stupeur que le flash des photos leur fait peur. Il pourrait figer les morts auprès des vivants et ils les hanteraient pour toujours. Il est hors de question d'aller à l'encontre de ces croyances auxquelles elle prête une grande attention.
Soucieuse de les respecter, elle fera plusieurs séjours avant d'être acceptée et de pouvoir les photographier librement et ouvertement.
Mais peu à peu cette communauté de vie à priori provisoire devient sa norme. Elle ne reviendra plus à Brazilia et reste auprès d'eux pour partager leur vie.
Ce roman se lit d'un souffle. Ce souffle est celui de la vie des peuples natifs de l'Amazonie qui sont chassés peu à peu de leurs territoires par les garimperos. Mais surtout par l'appât du gain des grands groupes internationaux, poussés par la gouvernement actuel du Brésil, et qui n'hésitent plus à défricher la forêt amazonienne.
Le poumon de la planète est en danger. Ce n'est plus un abri sûr pour les peuples qu'il a longtemps protégés, et sa disparition programmée est une catastrophe pour l'homme.
Vie et mort des Yanomani
En retraçant la vie d'une photographe qui a choisi, après l'avoir côtoyée, d'intégrer la tribu amazonienne des Yanomami, David Hennebelle rend compte d'un désastre ethnique et écologique. Une mise en garde qui se lit comme un roman d'aventure.
Paliki est photographe. Après parcouru le Pérou, la Colombie et le Brésil et réalisé de nombreux reportages pour différents magazines, elle part dans le Nordeste va accompagner une expédition dans la forêt amazonienne pour y approcher les Yanomami. Ces «semi-nomades, chasseurs-collecteurs et agriculteurs sur brûlis, vivent en communautés dispersées, dans la forêt tropicale humide d'Amérique du Sud.»
Mais le groupe va surtout être confronté à la pluie, l'humidité qui va avoir raison de leur matériel ainsi qu'à la faim alors que leur progression s'annonce bien plus difficile que prévue sur ce territoire qui «s'étend entre le Venezuela et le Brésil, de part et d'autre de la sierra Parima, la chaîne de montagnes qui sépare le bassin de l'Orénoque, au nord, de celui de l'Amazone au sud.»
Si, après ce fiasco Paliki ne renonce pas et va tenter de trouver les moyens de retourner auprès des Yanomamis, c'est qu'elle a compris que pour eux, «la forêt englobe tout ce qui est nécessaire à leur existence; elle abrite les esprits et les rites, elle est le théâtre luxuriant de leurs rêves.»
Grâce à une bourse obtenue auprès d'une fondation américaine, elle peut retenter l'aventure. Mieux préparée et plus déterminée que jamais, elle va réussir à les approcher et à se faire accepter par le groupe. Auprès d'eux et dans des conditions pourtant très difficiles, elle va finir par réaliser des centaines de clichés.
C'est alors que le gouvernement va décider le percement de la transamazonienne. Un nouveau combat, inégal, va s'engager pour préserver les tribus. Mais tout comme avec les conquistadors, des siècles auparavant, la bataille est perdue d'avance. D'autant que les moyens supérieurs des ennemis s'accompagnent d'autres fléaux comme les maladies. Paliki va alors intervenir pour préserver un territoire à ceux qui l'ont désormais intégrée à leur communauté.
Dans ce roman scindé en quatre parties intitulées la traversée, la défloration, la lutte et vers la flamme, David Hennebelle rend hommage au travail de la photographe Claudia Andujar et s'appuie sur l'expédition Amazone-Orénoque dirigée par Alain Gheerbrant pour dénoncer un massacre perpétré au nom du progrès.
Ce nouveau siècle sera-t-il le dernier pour le poumon vert de la planète? Et cette catastrophe écologique marquera-t-elle la fin de la planète? Ce livre, court et factuel, est un compte-rendu des errements d'une civilisation et une mise en garde.
https://urlz.fr/kRBO
voir l'avis de Henri-Charles et mon commentaire!
Pas inoubliable
Ce livre avait tout pour plaire : un bon sujet, un bon auteur et une belle couverture. Seulement voilà il n'a pas su me convaincre. Je suis restée sur ma faim.
Le style est bon et l'histoire pas mal : les dernières années de la vie de Jacques Brel, qui m'était inconnues j'avoue et sa quête du bonheur seulement je trouve que l'auteur survole le sujet. Je sais qu'il doit garder les faits qui se sont passés et ne pas en inventer mais je trouve que c'est un peu court, dans ce cas pourquoi ne pas avoir raconté toute sa vie?
A lire si vous êtes vraiment fan de Jacques Brel ou cherchait une lecture légère.
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