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Corinne Desarzens

Corinne Desarzens
Née à Sète en 1952, Corinne Desarzens est une écrivaine et journaliste franco-suisse. Licenciée en russe, elle a collaborée au Journal de Genève et à la Tribune de Genève. Passionnée par les langues et l'art d'intercepter les conversations, parfois traductrice (Honorée Mademoiselle), a... Voir plus
Née à Sète en 1952, Corinne Desarzens est une écrivaine et journaliste franco-suisse. Licenciée en russe, elle a collaborée au Journal de Genève et à la Tribune de Genève. Passionnée par les langues et l'art d'intercepter les conversations, parfois traductrice (Honorée Mademoiselle), auteur de romans, nouvelles et récits de voyage, dont Carnet d'Arménie, Un roi et Dévorer les pages, Corinne Desarzens est une auteure reconnue en Suisse romande.

Avis sur cet auteur (4)

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    Couverture du livre « Le petit cheval Tatar » de Corinne Desarzens aux éditions La Baconniere

    Henri-Charles Dahlem sur Le petit cheval Tatar de Corinne Desarzens

    Un livre à l'œil
    C'est à la manière d'un cabinet de curiosités que Corinne Desarzens explore notre globe oculaire. Son érudition nous offre, de l'antiquité à nos jours, un panorama saisissant de cet organe si sensible. Mais ces histoires d'yeux ne sont-elles pas avant tout là pour voir l'homme...
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    Un livre à l'œil
    C'est à la manière d'un cabinet de curiosités que Corinne Desarzens explore notre globe oculaire. Son érudition nous offre, de l'antiquité à nos jours, un panorama saisissant de cet organe si sensible. Mais ces histoires d'yeux ne sont-elles pas avant tout là pour voir l'homme à la veste rouge ?

    « À l’intérieur de l'œil existe ce qui s'appelle une tache aveugle, là où la rétine rencontre le nerf optique. À cet endroit précis ne filtre aucune information visuelle. (...) ce qui pose la question de savoir si nous voyons le monde directement, ou si nous faisons confiance à une représentation générée à l’intérieur de notre corps, qui complète ce qui manque. Coupons court aux hypothèses: non seulement nous l’absorbons, ce monde, mais nous le fabriquons, l’élaborons, le raccommodons. L'imagination recolore automatiquement le paysage. Oui, le monde se modifie et se recompose parce que je le regarde. » Après une visite chez l'ophtalmologue, la narratrice va se passionner pour cet étrange organe qu'est l'œil et vouloir tout en connaître. Elle va alors nous entraîner dans un étonnant voyage.
    Dans son cabinet de curiosités, on va trouver bien des histoires, une série d'objets, principalement en verre, destinés à améliorer la vue, mais aussi des livres - ouvrages savants autant que romans - ou encore une recette de cuisine peu ragoutante. Sans oublier une veste de la même couleur que ce fil rouge du roman.
    Mais procédons par ordre chronologique et remontons à l'époque d'Hippocrate, en 400 avant J.C. C'est à cette époque que l'on découvre qu'en appliquant un aimant sur l'œil, on peut retirer des fragments de métal qui s'y trouvaient. Mais on utilisait alors « l'orme de poudre d'aimant pulvérisé avec du plomb et du lait de femme comme contraceptif. »
    Au fil des siècles, le globe oculaire va continuer d'être l'objet d'une attention particulière, mais ce n'est qu'au Moyen-âge que de nouvelles avancées significatives seront enregistrées, notamment avec les chirurgiens Vésale et Ambroise Paré, appelés au secours d'Henri II, victime d'une grave blessure qu'il faut traiter dans l'urgence. Il faudra toutefois une vingtaine d'années au chirurgien pour parfaire sa technique et gagner en efficacité.
    Bien plus rocambolesque encore est l'histoire des lunettes. Tellement rocambolesque qu'il faut s'en remettre à des hypothèses. Gui de Chauliac, devenu par la suite le médecin de trois papes, recommande le port de lunettes dans un ouvrage médical de 1303. « Effervescence immédiate malgré une antériorité contestée par un ophtalmologue de Montpellier, puis par les archives d’un minuscule patelin où un compromis pour régler un différend aurait été signé, en 1282 déjà, par un individu chaussant des lunettes. Les couvents italiens s'en mêlent tandis que le mystère s'épaissit même en y voyant plus clair. Il n'y a pas encore vingt ans, dit frère Giordano de Rivalta dans un discours du 23 février 1305, qu'on a découvert l'art de faire des lunettes. (...) Sur une dalle de l’église Santa Maria Maggiore, à Florence, cette inscription ne sera relevée que trois siècles plus tard: Ci-gît Salvino d'Amati de Florence, inventeur des lunettes. Dieu lui pardonne ses péchés. L'an de Dieu 1317. Ainsi s’appellerait celui dont le frère Alexandre Spina aurait repris l’invention.
    Le frère franciscain britannique Roger Bacon poursuit, lui, les expériences d'Alhazen sur les lentilles convexes qu'il présente honnêtement sous le nom de loupes, vers 1266. »
    Insatiable, Corinne Desarzens ne se contente pas de recherches historiques. Elle élargit son champ de vision, si j'ose dire, aux affections de l'œil et aux artistes qui en sont victimes. Dans sa liste, arrêtons-nous sur Claude Monet et ses célèbres Nymphéas. Il y a fort à parier que ses toiles auraient été bien différentes s'il n'avait souffert d'une vision défaillante. « Je vois bleu, je vois bleu, psalmodie Monet, je ne vois plus le rouge, je ne vois plus le jaune; ça m'embête terriblement parce que je sais que ces couleurs existent ; parce que je sais que sur ma palette il y a du rouge, du jaune, il y a un vert spécial (.…), mais je ne les vois plus comme je les voyais dans le temps, et pourtant je me rappelle très bien les couleurs que ça me donnait. » avoue-t-il.
    Il faudrait aussi dire un mot des références musicales et littéraires qui parcourent ce très riche ouvrage, de Jean-Sébastien Bach à Stevie Wonder, de Dino Buzzati et son Désert des Tartares à Borgès, mais je préfère m'attarder sur cet homme à la veste rouge que le lecteur va croiser à plusieurs reprises et dont on imagine qu'il est à l'origine de cette quête, maintenant qu'il n'est plus visible.
    La nostalgie d'une promenade au Parc de Valency à Lausanne (où se trouve le petit cheval tatar du titre) me laisse en effet penser que ce curieux et passionnant petit livre doit beaucoup à des amours défuntes.
    https://urlr.me/McQA2t

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    Couverture du livre « Un noël avec Winston » de Corinne Desarzens aux éditions La Baconniere

    Henri-Charles Dahlem sur Un noël avec Winston de Corinne Desarzens

    Churchill dans tous ses états

    Corinne Desarzens tient haut la main le pari un peu fou de son confronter à Winston Churchill. Cette vraie-fausse biographie brosse un portrait sensible de l'homme agrémenté de belles digressions. Un régal!

    Proposons aux amateurs de listes de chercher les...
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    Churchill dans tous ses états

    Corinne Desarzens tient haut la main le pari un peu fou de son confronter à Winston Churchill. Cette vraie-fausse biographie brosse un portrait sensible de l'homme agrémenté de belles digressions. Un régal!

    Proposons aux amateurs de listes de chercher les personnages historiques qui feraient d'excellents personnages de roman. Il y a alors fort à parier que Winston Churchill figurerait en bonne place de leur classement, tant la longévité et le destin de cet homme offre d'histoires à raconter.
    Mais avant de parler de ce combattant, permettez-moi d'évoquer un souvenir, comme le font les anciens combattants. Je me souviens d'une soirée passée il y a plus de 25 ans maintenant dans la ferme où Corinne Desarzens vivait alors. La romancière venait de sortir un superbe roman intitulé Aubeterre dans lequel elle imaginait – avec ces détails qui ne trompent pas sur la véracité des faits – la vie de la famille Bauer sur trois générations.
    Si l'autrice vivait littéralement avec ses personnages et racontait leur vie avec un œil pétillant de malice, la conversation a aussi pris quantités d'autres chemins. Elle parlait avec un même enthousiasme de ses souvenirs d'enfance, de sa dernière émotion musicale, de recettes de cuisine qu’elle avait testé à ses lectures marquantes – Corinne pouvait déclamer des passages entiers des romans qu'elle avait aimé – ou encore de détails sur l'histoire du lieu où elle vivait et des soubresauts de l'actualité.
    Si je reviens sur cette rencontre, c'est parce qu'elle éclaire on ne peut mieux le livre qui vient de paraître. Un Noël avec Winston est un cabinet de curiosités, un savant mélange de biographie moulinée à l’érudition et à la sensibilité folle de l'autrice. Ici les sensations comptent autant que les faits historiques, l'émotion autant que les faits d'arme.
    J'irais jusqu'à dire que nous croisons ici un homme plus vrai que ce qu'en racontent les milliers de pages noircies. À commencer par les mémoires rédigées par tout un régiment, suivies de centaines d’autres ouvrages: «Trente-sept tomes de mémoires, mille biographes qui dévorent et picorent à leur guise. Recommencent pour dire autrement. Assemblent, omettent, éclairent, poussent, freinent, s’attardent, s’étonnent même quand c’est fini. Or ce n'est jamais fini. Chaque projecteur pivote dans la nuit, passant aux mêmes endroits, mais ce qu'il éclaire change.»
    Corinne a aussi beaucoup lu, mais elle cherché la rabelaisienne substantifique moëlle, l'angle d'attaque qui permet de mieux cerner l'homme. Et a trouvé la fête de Noël, à la fois universelle et si particulière dans chaque famille. Winston a ainsi construit sa propre tradition, avec ses variantes, souvent révélatrices.
    Ce sont particulièrement les repas qu'elle va détailler, des volailles au pudding ainsi que la magie des lieux, en particulier cette demeure de Chartwell qui sera le théâtre de nombreuses rencontres capitales et où Corinne joue les passe-murailles.
    Dans le Kent, il oubliera Blenheim, «ce monstrueux palais aux cent quatre-vingt-sept pièces et quatre hectares de toiture» de sa jeunesse où «il joue aux échecs, élève des vers à soie, dessine, joue du violoncelle et remporte une coupe d’escrime. À quatorze ans, il peut réciter 1200 vers des Lais de la Rome antique de Macaulay et des scènes entières de Shakespeare. Par la suite, Shelley et Byron, Childe Harold de celui-ci précisément dont Winston extraira l’appellation de Nations Unies, et puis Keats. Qui? Keats, l’auteur encore inconnu de cette Ode to Nightingale qu’il s’empressera d’apprendre par cœur.»
    Si la suite est plus connue, Corinne nous la rappelle à sa manière, de son arrivée au pouvoir en mai 1940 jusqu’à son triomphe en juillet 1945. Bien avant les autres, il avait compris ce que l’accession d’Adolf Hitler à la tête de l’Allemagne pouvait avoir comme conséquences. Il a alors consacré toute son énergie, envers et contre tous ou presque, dans ce combat à l’issue plus qu’incertaine. De fait, il n’aura pas sauvé uniquement l’Angleterre, mais contribué largement à la victoire des alliés. Sans oublier les poussières d’Empire qui resteront attachées à la Couronne.
    Mais comme les triomphes sont de courte durée, il sera remercié dans la foulée avant de renaître et mener une seconde carrière politique de 1951 à 1955.
    Rien de ce qui est important ne manque, des combats au parlement jusqu’aux difficiles négociations à Yalta avec un Roosevelt malade et un Staline intransigeant, mais l’essentiel, je l’ai dit, n’est pas là. Il est dans ce portrait subjectif d’un homme et dans les splendides digressions d’une formidable romancière.
    https://urlz.fr/kdiT

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    Couverture du livre « L'Italie c'est toujours bien » de Corinne Desarzens aux éditions La Baconniere

    Frederique Letilleul sur L'Italie c'est toujours bien de Corinne Desarzens

    Une balade érudite, fantasque et gourmande dans les Marches. On y croise le peintre Lorenzo Lotto, des anges musclés, des mandarines et des chats hérissés! Tout le charme de l'Italie augmenté par la plume tour à tour rêche et soyeuse de Corinne Desarzens.

    Une balade érudite, fantasque et gourmande dans les Marches. On y croise le peintre Lorenzo Lotto, des anges musclés, des mandarines et des chats hérissés! Tout le charme de l'Italie augmenté par la plume tour à tour rêche et soyeuse de Corinne Desarzens.

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    Couverture du livre « L'Italie c'est toujours bien » de Corinne Desarzens aux éditions La Baconniere

    Elizabeth Pianon sur L'Italie c'est toujours bien de Corinne Desarzens

    Un bien étrange roman !
    Un groupe part en Italie dans la région des Marches.
    Là, ils découvrent « L’annonciation » du peintre Lorenzo Lotto.
    Alors, il est beaucoup question de peinture, mais aussi…. de valises et de chats.
    Si l’histoire m’a semblé assez décousue, j’ai trouvé le style assez...
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    Un bien étrange roman !
    Un groupe part en Italie dans la région des Marches.
    Là, ils découvrent « L’annonciation » du peintre Lorenzo Lotto.
    Alors, il est beaucoup question de peinture, mais aussi…. de valises et de chats.
    Si l’histoire m’a semblé assez décousue, j’ai trouvé le style assez remarquable .