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« Le canari » de Constance Lagrange est un roman graphique, délicat et magnifique. Une histoire vraie, bouleversante et intime.
Constance Lagrange rassemble l’épars. Rassemble les morceaux du puzzle de la vie des siens.
On ressent l’écriture comme un exutoire en advenir. L’hommage roi pour Dora, cette fillette de onze ans, dont la vie a été sauvée grâce à un canari. Tout un symbole.
La parabole des Justes. L’ultime survivance grâce au don de l’amour.
Constance Lagrange est dessinatrice et petite-fille et petite nièce des femmes qui ornent ce livre tremblant de sincérité. Les existences ne sont pas liées au hasard mais à la dureté des affres de la guerre et être juif était une condamnation à mort.
Constance Lagrange dessine avec cette volupté des entendements. Les traits fins, les couleurs pâles et significatives, tout prend place subrepticement. Elle est impliquée et pourvoit au devoir de mémoire. Ce livre témoigne de par les pièces à conviction, avec le cri du cœur et cette force d’amour pour Dora Lisoprawski, 1921-2022, sa grand-mère.
Jeune enfant, Constance pressentait déjà en regardant sa grand-mère, ce masque sombre et lourd qui figeait son visage. Dure et distante, elle était triste et ses paroles, pour Constance, n’étaient que troubles et noirceurs.
Pédiatre côté ville, intellectuelle, elle aimait Constance mais mal. Et Pourtant, Constance n’aura de cesse, toute sa vie de veiller sur Dora. Dans le couchant de ses jours, elle puisera dans Dora les tracés de sa vie. Résurgence. Pourquoi Dora n’a pas été véritablement heureuse, mais simplement en vie.
Constance va puiser sa part de soleil dans l’antre de sa grand-tante Simone. Cette dernière est la lumière, la douceur et la tendresse. L’écoute et la source. Le drame de la déportation, l’antisémitisme, les affres et les rafles, le quotidien de Dora, de Simone, de cette fratrie qui va éclater tels des morceaux de verre, les brisures de la haine.
Dora sera sauvée par la grâce d’un canari. Malade, une petite voisine lui apporte un canari. Symbole de l’amitié et du lien. L’oiseau salvateur qui apaise les poumons de Dora. Cette petite voisine qui prévient que demain il y aura la rafle du Vél d’Hiv.
Dora se réfugie avec sa mère et sa sœur chez une voisine, le 15 juillet 1942.
Ce livre est indispensable. Il est l’écho de la solidarité et de l’entraide. La volonté de sauver son prochain coûte que coûte, la preuve des possibles.
Le canari, plus qu’un symbole, l’espérance.
Constance Lagrange œuvre aux destinées. « Le canari » est fondamental, précieux. Il prend vie et redore le portrait d’une Dora inestimable.
Ne jamais oublier le chant pur du canari, tel est l’adage de ce récit-socle. Le triomphe d’une bande-dessinée de renom. Publié par les majeures Éditions Seuil / Traverse.
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