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Les réseaux sociaux sont la pire et la meilleure des choses. J’essaie d’en oublier le pire pour ne garder que le meilleur. C’est ainsi que grâce au "post Facebook" d’une auteure que j’apprécie beaucoup, j’ai appris la naissance, à Saint-Brieuc dans les Côtes d’Armor, d’une nouvelle revue littéraire baptisée "L’âme au diable".
Fabienne Juhel, puisqu’il s’agit d’elle a partagé sur sa page un article du journal Ouest-France consacré à cette information. Il relate l’aventure littéraire de Stéphane Balcérowiak, médecin et amoureux des lettres. Aidée par sa compagne Virginie Le Lionnais, il se jette dans l’aventure de l’édition… Aussitôt lu, aussitôt envoyé un message à l’adresse indiquée. Aussitôt la réponse, aussitôt le virement réalisé, je n’ai pas attendu plus de trois jours… Le résultat est, là, tout simplement magique…en rouge et noir, les couleurs de l’enfer.
La revue est magnifique, au format livre joliment orné d’œuvres de divers artistes, croqueurs, dessinateurs, photographes présentés en début d’ouvrage. Elles agrémentent les seize textes, seize nouvelles inédites, toutes aux accents lucifériens. Dès l’avant-propos, signé de l’éditeur j’ai compris que la qualité serait au rendez-vous. L’écriture minutieusement travaillée, le vocabulaire particulièrement recherché, la syntaxe aux allures parfois désuètes mais tellement élégantes m’on tout de suite incitée à poursuivre. Et dans ce genre, le plaisir est de grapiller, inutile de suivre le fil, il n’y en a pas…Je ne vous les citerai pas toutes ces courtes histoires, là n’est pas le but. J’ai trouvé en chacune un petit quelque chose de "ouf", comme dirait mon petit-fils, j’y ai trouvé surtout une écriture de belle facture, lisse ou plus sèche, mais toujours coruscante.
Sombre est l’histoire racontée par Fabienne Juhel dans "La meute", qui m’a rappelée ce cher Joseph Ponthus et ses carcasses pour ce qui est du fond. Pour la forme, l’écriture emporte tout, vive, claquante et belle, aux phrases courtes et rythmées. Waouh ! Plus feutrée celle de Mérédith Le Dez qui fait route avec le diable, sereine et tranquille, enveloppée de brume. Et si Alain Emery m’a embarquée avec son voisin aux allures de démon dans une partie d’échecs un soir de tempête, Fañch Rebours m’a fait rire aux éclats, jaunes, lors de son "Faust-Noz", à la fois satanique et tellement actuel. Et tous les autres textes sont d’un haut niveau. Ils sont poétiques, éclectiques, érudits et la littérature partout présente.
Il m’a suffi d’un week-end pluvieux pour aller, par des chemins sinueux, au bout de cette aventure diabolique. Je souhaite une longue vie à cette revue méphistophélique belle sous tout rapport. Et je jure, la main droite levée, que sa bretonnitude n’y est pour rien.
C'est tout simplement une belle réussite.
https://memo-emoi.fr
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