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Dans ce roman, on suit Sandra, qui va porter l’enfant de ses amis, Romain et Marc. Romain qui est son ami depuis la plus tendre enfance, après un parcours du combattant pour avoir un enfant avec son compagnon, propose à Sandra de porter leur enfant. Sandra qui elle n’a jamais voulu d’enfant et n’en veut pas, accepte par amitié pour Romain. Seulement aucun des deux n’en mesurent vraiment les conséquences.
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Et quand Sandra reçoit un courrier de la CAF lui disant que dans cinq mois elle sera mère, c’est l’électrochoc. Elle passe par de nombreuses étapes, prise de conscience, rejet, attachement etc…
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J’ai beaucoup aimé ce livre que j’ai dévoré en une journée. J’ai été absorbé par les pensées de Sandra, ses questionnements… Elle m’a beaucoup touché. C’est un sujet peu traité, et pourtant dans l’air du temps.
"Neuf mois et puis s'en vont. C'est ce que je m'étais dit: neuf mois et puis s'en vont."
Dans ce roman souvent bouleversant et d'une infinie justesse, l'autrice aborde le sujet de la G(rossesse)P(our)A(utrui).
Sandra a toujours été claire, elle ne veut pas d'enfant, elle ne veut pas être mère. Aussi quand elle consent à porter en toute illégalité l'enfant de son ami Romain, elle est loin d'imaginer les conséquences de sa décision.
Elle avait pensé qu'il était possible de dissocier la grossesse et la maternité sans imaginer ce que son corps allait imposer à son esprit et son coeur.
L'autrice nous plonge sans jugement aucun dans l'esprit de cette jeune femme, quarantenaire et nous permet de vivre avec elle les questionnements qui s'emparent de son esprit, les bouleversements de son corps, les certitudes qui se délitent ...ainsi que le cheminement des futurs parents, le couple homosexuel, qui souhaite cet enfant.
"Ce peut être lumineux, l'évidence d'une famille, pas seulement pesant. "
J'ai beaucoup aimé ce roman d'une grande sensibilité et je découvrirais volontiers le premier roman de l'autrice.
« J'avais grandi avec la conscience que les enfants peuvent mourir, les mères leur survivre et en devenir dingues et j'en avais tiré la seule conclusion qui s‘imposait : je ne serai pas mère ».
Ce sont les mots de Sandra , la quarantaine, journaliste free lance et célibataire collectionnant les amants , car marquée durablement par le décès de son jeune frère et la dépression de sa mère qui l'a suivi.
Pourtant quand son meilleur ami Romain, en couple avec Marc, lui demande de porter un enfant pour eux, elle hésite finalement peu pensant pouvoir dissocier son corps et ses sentiments. « Neuf mois et puis s'en vont! » pense t-elle.
Mais au fil des mois cette grossesse vient bouleverser ses certitudes et ébrécher la carapace d' insensibilité qu'elle pensait avoir construit. Elle aura un enfant mais finalement sera-t-elle une mère ?
Sans en faire un manifeste ce roman aborde frontalement mais avec finesse le sujet de la GPA. J'ai été touchée par ce récit de cette parentalite différente mais c'est surtout le lent chemin vers la maternité qui m'a émue. Un chemin semé d'embûches dans le cas présent mais finalement bien universel. Personne n'est mère dès l'annonce de la grossesse. On le devient peu à peu au gré des bouleversements intimes propres à chaque femme enceinte et je me suis retrouvée dans beaucoup de ses questionnements.
Un livre fort sur un sujet sensible traité avec pudeur et délicatesse
A l’image de notre regrettée Anne Sylvestre, « j’aime les gens qui doutent », ceux qui ne se croient pas obligés de vous asséner comme des vérités leurs propres certitudes, ceux qui ont l’élégance d’accompagner votre questionnement plutôt que de vous marteler leurs réponses, ceux qui clopinent de surprise en surprise plutôt que de scander leur rage au pas des anti-lois. C’est dire si ce très beau roman de Charlotte Pons m’a comblée.
Faire corps, c’est, en quelque sorte, le journal d’un étonnement, le cheminement éberlué d’une femme plus si jeune vers quelque chose dont elle ne savait rien, dont elle ne voulait pas, dont elle n’avait, pour commencer, même pas idée puisque même pas envie, même pas désir. Faire corps, c’est une pelote de sentiments et de sensations dont on saisit le bout du fil un jour, par hasard, pour ne plus cesser de le remonter, fibre à fibre, dans sa chair et dans son âme, avec la stupéfaction de qui découvre que des étrangers habitent sa propre maison. Faire corps, ce sont des mots enfin trouvés, enfin posés, sur des questionnements qui nous chahutent toutes et tous à propos de « ce sujet-là », cet inconnu-là, cette incompréhension-là qui a jeté dans les rues tant de haines et de cris alors qu’il est douloureusement question de vie et d’amour. Faire corps, c’est cesser de croire que l’on peut trancher, séparer, simplifier, maîtriser mais découvrir que l’on peut ressentir, parcourir et laisser venir. Faire corps, c’est un roman, un beau, construit avec intelligence, subtilité et délicatesse en marge d’une tempête qui n’a probablement pas fini de se déchaîner, de nous agiter, de nous déchirer, un roman qui, n’en doutons pas, fera date.
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