"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
" Et votre projet, c'en est où ? " Voilà plusieurs années que Sandra observe Romain et son compagnon se confronter au parcours épineux de la GPA aux Etats-Unis. Ce désir d'enfant que rien ne semble faire vaciller l'intrigue, elle qui est catégorique depuis toujours : elle ne sera jamais mère. A bout, son ami va lui demander de porter son bébé. Commence alors un corps-à-corps avec un enfant qui ne sera pas le sien.
Neuf mois de bouleversements physiques que la raison ne peut pas ignorer et qui font naître des sentiments d'une intensité insoupçonnée. Dans ce deuxième roman à fleur de peau, Charlotte Pons met très subtilement en scène une femme qui consent, sans en mesurer toute la portée, à réparer le mal d'enfant de son ami. Jusqu'où son geste l'emportera-t-elle ?
Dans ce roman, on suit Sandra, qui va porter l’enfant de ses amis, Romain et Marc. Romain qui est son ami depuis la plus tendre enfance, après un parcours du combattant pour avoir un enfant avec son compagnon, propose à Sandra de porter leur enfant. Sandra qui elle n’a jamais voulu d’enfant et n’en veut pas, accepte par amitié pour Romain. Seulement aucun des deux n’en mesurent vraiment les conséquences.
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Et quand Sandra reçoit un courrier de la CAF lui disant que dans cinq mois elle sera mère, c’est l’électrochoc. Elle passe par de nombreuses étapes, prise de conscience, rejet, attachement etc…
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J’ai beaucoup aimé ce livre que j’ai dévoré en une journée. J’ai été absorbé par les pensées de Sandra, ses questionnements… Elle m’a beaucoup touché. C’est un sujet peu traité, et pourtant dans l’air du temps.
"Neuf mois et puis s'en vont. C'est ce que je m'étais dit: neuf mois et puis s'en vont."
Dans ce roman souvent bouleversant et d'une infinie justesse, l'autrice aborde le sujet de la G(rossesse)P(our)A(utrui).
Sandra a toujours été claire, elle ne veut pas d'enfant, elle ne veut pas être mère. Aussi quand elle consent à porter en toute illégalité l'enfant de son ami Romain, elle est loin d'imaginer les conséquences de sa décision.
Elle avait pensé qu'il était possible de dissocier la grossesse et la maternité sans imaginer ce que son corps allait imposer à son esprit et son coeur.
L'autrice nous plonge sans jugement aucun dans l'esprit de cette jeune femme, quarantenaire et nous permet de vivre avec elle les questionnements qui s'emparent de son esprit, les bouleversements de son corps, les certitudes qui se délitent ...ainsi que le cheminement des futurs parents, le couple homosexuel, qui souhaite cet enfant.
"Ce peut être lumineux, l'évidence d'une famille, pas seulement pesant. "
J'ai beaucoup aimé ce roman d'une grande sensibilité et je découvrirais volontiers le premier roman de l'autrice.
« J'avais grandi avec la conscience que les enfants peuvent mourir, les mères leur survivre et en devenir dingues et j'en avais tiré la seule conclusion qui s‘imposait : je ne serai pas mère ».
Ce sont les mots de Sandra , la quarantaine, journaliste free lance et célibataire collectionnant les amants , car marquée durablement par le décès de son jeune frère et la dépression de sa mère qui l'a suivi.
Pourtant quand son meilleur ami Romain, en couple avec Marc, lui demande de porter un enfant pour eux, elle hésite finalement peu pensant pouvoir dissocier son corps et ses sentiments. « Neuf mois et puis s'en vont! » pense t-elle.
Mais au fil des mois cette grossesse vient bouleverser ses certitudes et ébrécher la carapace d' insensibilité qu'elle pensait avoir construit. Elle aura un enfant mais finalement sera-t-elle une mère ?
Sans en faire un manifeste ce roman aborde frontalement mais avec finesse le sujet de la GPA. J'ai été touchée par ce récit de cette parentalite différente mais c'est surtout le lent chemin vers la maternité qui m'a émue. Un chemin semé d'embûches dans le cas présent mais finalement bien universel. Personne n'est mère dès l'annonce de la grossesse. On le devient peu à peu au gré des bouleversements intimes propres à chaque femme enceinte et je me suis retrouvée dans beaucoup de ses questionnements.
Un livre fort sur un sujet sensible traité avec pudeur et délicatesse
A l’image de notre regrettée Anne Sylvestre, « j’aime les gens qui doutent », ceux qui ne se croient pas obligés de vous asséner comme des vérités leurs propres certitudes, ceux qui ont l’élégance d’accompagner votre questionnement plutôt que de vous marteler leurs réponses, ceux qui clopinent de surprise en surprise plutôt que de scander leur rage au pas des anti-lois. C’est dire si ce très beau roman de Charlotte Pons m’a comblée.
Faire corps, c’est, en quelque sorte, le journal d’un étonnement, le cheminement éberlué d’une femme plus si jeune vers quelque chose dont elle ne savait rien, dont elle ne voulait pas, dont elle n’avait, pour commencer, même pas idée puisque même pas envie, même pas désir. Faire corps, c’est une pelote de sentiments et de sensations dont on saisit le bout du fil un jour, par hasard, pour ne plus cesser de le remonter, fibre à fibre, dans sa chair et dans son âme, avec la stupéfaction de qui découvre que des étrangers habitent sa propre maison. Faire corps, ce sont des mots enfin trouvés, enfin posés, sur des questionnements qui nous chahutent toutes et tous à propos de « ce sujet-là », cet inconnu-là, cette incompréhension-là qui a jeté dans les rues tant de haines et de cris alors qu’il est douloureusement question de vie et d’amour. Faire corps, c’est cesser de croire que l’on peut trancher, séparer, simplifier, maîtriser mais découvrir que l’on peut ressentir, parcourir et laisser venir. Faire corps, c’est un roman, un beau, construit avec intelligence, subtilité et délicatesse en marge d’une tempête qui n’a probablement pas fini de se déchaîner, de nous agiter, de nous déchirer, un roman qui, n’en doutons pas, fera date.
L'auteur nous propose une belle réflexion sensible sur le désir d'enfant , la maternité et la Gestation pour Autrui, sujet d'actualité grinçant.
Sandra est une célibataire dans la quarantaine, menant une vie riche en rencontres mais ne désirant pas d'enfant. Son meilleur ami homosexuel, Romain , vit en couple avec Marc depuis longtemps et contacte aux Etats Unis une mère porteuse , afin d'avoir un bébé . Ses tentatives se soldant par des échecs successifs, il propose à Sandra de porter leur enfant . Celle-ci hésite beaucoup mais accepte par amitié. Elle veut bien être enceinte mais surtout pas devenir mère.
On suit le trio durant ses 9 mois de grossesse, à travers de nombreux questionnements.
J’avoue avoir commencé cette lecture avec un peu de réticence, le sujet de la GPA étant un sujet brûlant mais l'auteur nous transmet un texte humaniste sur les questions de maternité, de mère porteuse, d'amitié entre ces trois personnages .
Le texte à la première personne devient intime, proche du ressenti de Sandra : peu à peu et malgré elle, elle tisse une relation physique avec ce bébé qui n’est pas le sien . Comment garder une distance et gérer ses émotions ? Elle alterne entre les doutes, la colère, le bonheur de sentir le bébé bouger, des envies de fuite . Le texte analyse minutieusement , jour après jour , l'évolution psychologique de Sandra.
De nombreuses questions s'entrechoquent . Comment trouver sa place après l'arrivée du bébé, alors qu'elle est amie avec Romain ? Devra-t-elle s'effacer de leur vie ? Que dire à ce bébé lorsqu'il aura grandi ?
Le roman aborde le sujet des mères porteuses en France en interrogeant l'éthique, la place difficile de ces femmes enceintes mais pas mères, sans jamais porter de jugement.
L'auteur réussit à insuffler beaucoup d'émotion dans le récit de Sandra, grâce à son écriture enlevée mais précise.
D’un côté, Sandra, jeune femme bien dans sa peau, sa vie, son emploi, sûre d’elle, aucune envie de devenir mère, et ras-le-bol de tous ceux qui lui demandent, alors cet enfant, c’est pour quand ?
De l’autre côté, Romain et Marc. Romain l’ami d’enfance, celui avec lequel Sandra a le plus en commun, souvenirs, vécu, passé, et Marc, son mari pour la vie. Romain et Marc et leur envie folle d’être enfin pères, d’élever un enfant, d’être un couple de parents accomplis. Des années qu’ils suivent toute la procédure, aux USA, pour avoir enfin un bébé avec une mère porteuse. Mais ils vont d’échec en échec et se désespèrent. Jusqu’au jour où Sandra cède à la demande en toute amitié de Romain, ou qui sait si elle ne le lui propose pas au fond, il y a un peu des deux sans doute, et elle accepte de devenir cette mère porteuse qui va réaliser cette GPA pour son ami.
Porter un enfant, mais ne pas devenir mère, car cet enfant, elle n’en veut pas. C’est son credo, son cri, sa certitude. Un bébé contrat, neuf mois à le porter, puis à l’abandonner à ce couple qui l’attend de tout son cœur, de toute son énergie, de tout son amour. Commence alors une période entre deux, porter sans vivre vraiment, jusqu’au jour où elle reçoit ce courrier qui lui indique que dans cinq mois elle sera mère.
Mère, pas du tout, jamais ! Et pourtant ? Neuf mois et puis s’en vont, ou va-t-elle réellement devenir maman ?
Un roman d’amitié, d’entraide, de relation homme femme, de relation à l’autre, mais aussi à ce corps qui change, qui accueille une autre vie, cet autre qui est un étranger mais qui est un peu de vous aussi. L’analyse des personnages et la construction du roman autour de cette évolution, à la fois de la grossesse et des idées, sentiments, envies, angoisses est tout à fait bien explicitée, montrée à travers les doutes, les questionnements, les certitudes et les craintes de Romain futur et déjà père, comme de Sandra, porteuse mais pas encore mère. Et surtout, qu’est-ce qu’être mère, porter un enfant, le sentir dans son corps, l’élever, l’aimer, un peu tout ça certainement.
chronique en ligne sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2022/08/18/faire-corps-charlotte-pons/
Dans ce livre, j’aime beaucoup la peinture d’une amitié que rien ne vient altérer ainsi que l’écriture sensible et pleine de tact mise au service des questions soulevées (accoucher vs être mère...).
Je suis plus perplexe sur les justifications de la GPA, interdite en France pour le moment, même si elle est utilisée par de nombreux couples pour satisfaire leur désir d’enfant.
Mais au final, l’important n’est-il pas que ce sujet difficile remue et pousse à s’interroger et mettre ses certitudes en question ? « Faire corps » y réussit indéniablement, le récit à la première personne du singulier aidant puissamment le lecteur/la lectrice à s’identifier avec la narratrice au centre du roman.
Lu dans le cadre des 68 premières fois, ce livre voyage auprès des lecteurs/lectrices engagé.e.s dans l'aventure
Sandra, la quarantaine, célibataire, soutient son ami Romain, homosexuel, dans sa démarche de devenir père via la GPA. Mais il va d'échec en échec. Romain va donc lui demander de porter l'enfant de son couple, elle qui est farouchement opposé à l'idée d'être mère. Par amitié, elle acceptera ce contrat sans mesurer toute la portée de cet engagement.
J'ai été touchée par le sujet de la parentalité qui s'avère être le parcours du combattant pour les couples homosexuels hommes qui ne peuvent avoir recours à la GPA qu'à l'étranger, et notamment aux USA, puisque toujours interdite en France ou alors en contournant la loi.
Ce sujet d'actualité mérite qu'on s'y attarde car il pose aussi la question du devenir de la mère porteuse et du comment elle vit cette grossesse sachant qu'il lui est indispensable de ne pas s'attacher à l'enfant à naître. Mais qu'en est il de la relation intra utérine qui se crée malgré tout ?
Ce roman aborde aussi la notion de culpabilité et du vide laissé par une personne chère (ici la mère) et comment on entretient cette culpabilité.
Mon seul regret est la façon dont ce roman a été écrit, je n'ai pas goûté à cette écriture trop incisive et qui laisse transparaître trop vite ce qui va se passer. De même je n'ai pas compris l'utilité de certains personnages qui n'apportent rien à l'histoire.
Lu dans le cadre de la sélection des 68 premières fois (https://68premieresfois.wordpress.com/), J'aurai aimé, pour un second roman, que l'auteure aille encore plus loin dans sa démarche.
https://quandsylit.over-blog.com/2022/07/faire-corps-charlotte-pons.html
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