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Genre : Roman historique
Avis : PRENANT
Quand un roman nous ramène aux sources de l’histoire des pieds-noirs…
Ce roman a été publié en 2016 et il n’est pas dans mes habitudes de chroniquer des livres de plus d’un an, mais quand Chantal Rassat, en amie, m’a fait le plaisir de me donner ce livre qui lui tient à cœur, j’ai accepté de le lire. Après cette lecture, je ne peux qu’essayer de vous donner envie de le faire aussi, tellement il m’a « embarquée » dans la compréhension des personnes qu’il y avait derrière les événements d’Algérie.
En 1871, Edouard Schaeffer, Alsacien, refuse de devenir allemand. Faute de pouvoir partir en Amérique, il traverse la Méditerranée pour rejoindre l’Algérie et travailler des terres qui lui sont données par Napoléon III. Ce sera dans la plaine des Andalouses qu’il travaillera ses vignes. Comment ce pays et ses habitants qui l’avaient si bien accueilli ont-ils changé au point de réclamer leur indépendance et mettre en danger la vie de ses descendants. De 1871 à 1962, une saga envoûtante se déroule sous nos yeux, et sous le soleil de l’Oranais.
À travers ce roman qui se veut au plus près des faits historiques et des sentiments humains, j’ai pris conscience, une nouvelle fois, de tout ce que représente l’exil et les souffrances des guerres dans le cœur des hommes. Si l’histoire est fictive, les événements, hélas, ne le sont pas. Il y a peu de bonheurs dans ce livre, en revanche, il y a le courage, la bravoure, la camaraderie, l’amour de la famille, l’esprit d’aventures.
Le livre est organisé en trois parties, cela permet au lecteur de suivre les différentes générations qui se sont succédées et les guerres qui ont influé sur leurs vies familiales. De Hunspach, en Alsace du Nord, jusqu’à Bou-Sfer, du côté d’Oran, nous voyageons au cours du 19ème et 20èmesiècles, auprès des colons, des autochtones, des martyrs que la guerre d’Algérie a laissé au milieu des civils, toujours victimes collatérales des luttes de pouvoir.
Ce n’est pas une lecture facile mais elle prend aux tripes et s’apprécie auréolée des lumières intangibles, intemporelles et uniques de la région d’Oran ; elle donne aussi une leçon d’histoire sans en avoir l’air. Le style est efficace, lumineux pour parler des terres et sombre pour énoncer les faits de guerre. Ce n’est pas un livre politique, c’est un texte qui montre que les hommes individuellement sont faits pour s’entendre mais que si les groupes et les jeux de pouvoir s’en mêlent, aucune vie n’a de valeur, que ce soit d’un côté ou de l’autre.
Je remercie Chantal Rassat pour « Le soleil qui fait l’ombre » et je souhaite qu’avec cette nouvelle mise en avant, ce roman continue son chemin de lumière.
Avis : ENVOUTANT
Dès le premier coup d’œil, j’ai été séduite par la couverture et attirée par cette femme que je présumais être Apolline, personnage omniprésent du premier tome de la saga familiale chroniquée l’an passé, écrite par Sophie Rassat redevenue Chantal pour ce tome II.
J’ai retrouvé ce qui m’avait charmée lors de ma première lecture : une fraîcheur et un engagement qui donnent à cette fiction historique un intérêt bien particulier.
Apolline a quitté Mavève, la femme qui l’a élevée, pour suivre son mari en Ukraine mais elle est de retour sur Paris et sa vie est devenue bien plus simple et agréable. Elle aime toujours aussi passionnément Edmond, son mari, mais après avoir retrouvé une France exsangue, elle doit craindre et vivre une nouvelle guerre qui lui réservera bien des souffrances sans jamais éteindre sa soif de vivre passionnément. C’est au pied du Canigou, qu’elle déroulera une vie qui la mettra au pied du mur quand il faudra sauver des résistants et des juifs.
Si j’ai apprécié le style simple et coulé de l’auteure, j’ai parfois buté sur de petites imperfections. Néanmoins, cela n’a pas pu altérer mon plaisir à suivre les changements que la vie impose à Apolline, personnage principal que l’on ne peut qu’aimer surtout à cause de l’égoïsme inconscient qui sous-tend toutes ses actions.
L’élégance de l’écriture et la révélation des secrets de l’Histoire m’ont portée tout au long de ce voyage en terre de Roussillon. Que ce soient la fuite du Roi Albert avec les réserves d’or de la Belgique, les petites Curies imaginées par Marie Curie, les rencontres avec Pablo Casals et tant d’autres découvertes, tout est intimement lié à la vie des personnages et cela en fait le charme.
Une nouvelle fois, Apolline m’a prise dans ses filets de femme accomplie et si nous la quittons future grand-mère, j’aimerais croire que la fin de sa vie nous sera aussi contée dans un prochain volume. En attendant, ne perdez pas de temps et découvrez vite ce qu’une femme courageuse peut réserver comme surprises aux êtres qu’elle aime.
Je remercie Chantal Rassat pour le mot très personnel et très sensible qu’elle a joint au roman qu’elle m’a fait parvenir il y a quelques jours.
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