Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
À travers ce roman totalement déstabilisant d'Annie Ferret, j'ai aussi découvert les Éditions Project'îles. Mais je vous en dis un peu plus en fin de chronique…
Un petit miracle n'est pas un livre léger, contrairement à ce que pourrait laisser penser ce titre un peu mystérieux et spirituel.
D'abord, on ne sait pas où se situe l'intrigue, est-ce un pays d'Amérique Latine ? Certainement au vu des prénoms des personnages, mais en vérité cela pourrait être n'importe quel pays où le déni démocratique se fait sentir…
Ensuite, l'auteur a choisi de commencer le début de son roman par la fin et dans une prison.
Mais comment Juan en est-il venu à se présenter de lui_même dans ce commissariat et se faire arrêter ?
C'est tout l'objectif d'Annie Ferret de remonter le fil de l'histoire et ce qui a occasionné l'état de sidération dans lequel se trouve à présent Juan.
Juan est un personnage trouble, perdu dans une vie qu'il n'arrive pas à gérer. Il s'est fait virer de son travail mais continue de faire semblant d'aller bosser chaque jour pour ne pas décevoir sa femme enceinte Johanna (qui n'est pourtant pas dupe de ses stratagèmes - d'ailleurs le petit miracle en question pourrait bien venir de ce personnage…).
Un entretien de travail est l'opportunité d'inverser la tendance et enfin de changer de vie… Mais ce n'est pas si facile quand tout concourt - même la culpabilité familiale qu'on traîne avec soi - à vous mettre des bâtons dans les roues…
Un petit miracle est un roman neurasthénique : Juan est un gars complètement dépressif et son quotidien n'est qu'une suite d'obstacles herculéens qui pourraient être drôles dans d'autres circonstances, d'ailleurs je lui ai trouvé un petit côté personnage à la Jean-Paul Dubois en tant qu'anti-héros désabusé qui n'en finit pas de retourner chaque situation contre lui-même…
C'est un roman vraiment perturbant et plus profond qu'il n'y paraît ! Que veut nous dire l'auteur ? D'autant qu'en usant du "tu" pour nous raconter l'histoire de Juan et sa famille, elle met aussi le lecteur en position d'inconfort, un trouble qui n'est pas sans rappeler celui de son personnage…
Avec cette lecture, j'ai découvert les Éditions Project'îles qui défendent une littérature indianocéane (les livres sont publiés depuis Mayotte mais aussi depuis la Nouvelle-Aquitaine, ma région actuelle). Leur catalogue est riche de sens, engagé, comme le roman d'Annie Ferret, c'est une invitation à la réflexion !
Blanche, 44 ans, est la dernière d’une lignée de femmes aux caractères mauvais, qui se plaisent à faire le mal autour d’elles et à terroriser. Blanche est la dernière car elle a décidé de ne pas mener à terme cette grossesse qu’elle vient de découvrir. Blanche est la dernière car elle ne veut pas perpétuer cette espèce de malédiction qui semble poursuivre les femmes de sa famille et qui les rend inaptes au bonheur et à l’amour. Blanche sera la dernière, car en se penchant sur le passé de ses ancêtres qu’elle a surnommées les hyènes, elle a découvert de sombres secrets et un héritage bien trop lourd à faire porter. Au fil de ce récit, le lecteur fera ainsi connaissance des aïeules de Blanche : Louise-Huguette, l’arrière-grand-mère ; Georgette, la grand-mère ; Colette, la mère. Et Clara, l’arrière-arrière-grand-mère. Celle par qui le drame est entré dans la famille pour se transformer en traumatisme qui se transmet de génération en génération.
Ce récit a le pouvoir des contes et légendes d’autrefois, habités par des malédictions, des enchantements, des croyances, des jalousies qui régissent les actes de chacun. Si ces hyènes sont à la fois hideuses et haïssables, les hommes qu’elles épousent ne valent guère mieux face à ces femmes dures. Aucun amour ne se transmet de mère à fille ni même de sœur à sœur. Le drame originel les a montées les unes contre les autres et toutes contre le reste du monde. En faisant ce travail de mémoire, Blanche cherche à s’approprier ce terrible passé mais aussi à s’en délester pour interrompre cette chaîne de haine et retrouver sa liberté.
Les mots, les actions, sont parfois d’une violence terrible, loin d’une image idéale de la mère et de la femme douce et aimante. Il fallait oser prendre ce contre-pied et faire ce chacun de ces personnages de femmes un être de plus en plus amoral et abject au fil des transmissions. Mais Annie Ferret dénonce aussi le pouvoir d’hommes qui se sont crus tout permis, car la férocité des hyènes trouve sa source dans une cruauté originelle qui provient des hommes et sur laquelle s’est bâtie toute la malveillance de ces femmes qui de victimes ce sont faites bourreaux pour survivre.
Le thème et le traitement de ce récit sont véritablement originaux et cela est à saluer pour un premier roman car Annie Ferret n’a pas choisi la facilité avec ces portraits de femmes dont aucune ne suscite d’empathie mais bien plutôt une profonde répulsion. Cela se lit d’une traite, en apnée. On ressort de cette lecture bousculé, perturbé dans ce que cela a de plus positif pour un lecteur.
Un tres très bon livre vraiment une hitoire passionnante ,,bravo pour votre choix ,je l ai recue grâce à vous merci encore venez le decouvrir
Les hyènes.
Pour son premier roman, Annie Ferret a choisi de mettre en scène une lignée de "bonnes femmes mauvaises" se transmettant génération après génération, une tache de naissance café au lait, et une férocité toute animale.
Blanche, 44 ans, est la dernière descendante de cette branche trouvant son origine dans le viol d'un paysanne, de quoi vous ancrer la haine des hommes dans l'âme de génération en génération.
A un tournant de sa vie, elle a besoin de prendre une décision cruciale. Pour cela, elle devra replonger dans le passé de ses désagréables ancêtres.
Une fois entamé, j'ai eu du mal à lâcher ce roman, que j'ai d'ailleurs dévoré en une après-midi. On passe d'histoire en histoire, de secret enfoui en secret révélé ; on veut tout savoir, connaitre l'origine de la malédiction, comprendre enfin.
Il y a un côté fable, réhaussé par les croyances évoquées dans le roman, par les ragots qui à force d'être colportés, finissent par tenir lieu de légende.
Il y a également un aspect roman de terroir, qui n'a pas été pour me déplaire, qui m'a rappelé une grande partie de mes lectures d'adolescence.
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