"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Heureux auprès de sa sérieuse épouse (Hortense) et de sa jolie maitresse (Gabrielle) le Capitaine de Cavalerie (de Metz) Alexandre du Tertre doit néanmoins rester prudent et discret sur sa prochaine mission. Il doit aider Marie-Antoinette, Louis XVI et leurs enfants à fuir la colère des parisiens, avec l’aide de François de Goguelat (le secrétaire de la Reine) et du Marquis-Chevalier François de Bouillé … Nous sommes le 1er juin 1791, jour fatal pour Alexandre …
En effet, le Capitaine du Tertre ne sera hélas pas en mesure de mener à bien sa tâche : il va se tuer sur sa monture (Ouragan) un cheval rétif (qu’il connait pourtant bien car cet homme est un grand meneur de chevaux …) Accident ? Attentat ? Le Chevalier François de Bouillé aura alors l’idée de faire appel aux services d’Augustin Duroch, « artiste »-vétérinaire à Metz. Ce qui ne sera pas forcément du goût de son épouse Célia, toujours consciente des dangers que court son mari …
Anne Villemin-Sicherman mélange à merveille – et d’une écriture alerte – les personnages fictifs de ses intrigues, avec ceux qui ont fait l’histoire de la France du XVIIIème siècle ! Et si ses romans sont fort bien documentés, ils n’en demeurent pas moins de très captivantes intrigues !
Pour ma part, je n’ai fait la connaissance de notre bien sympathique Augustin Duroch qu’au cinquième opus, dont l’action se déroule en 1787 (« L’abbé Grégoire s’en mêle ») et ai lu avec plaisir « Rumeur 1789 » puis le présent « Retour à Varennes » ! Je ne manquerai donc pas un prochain rendez-vous avec le dernier en note : » 1792, la femme rouge », pour une nouvelle aventure !
En cette glaciale veille de Saint-Nicolas 1788, à Metz, François Lefebvre (vigneron de son état) tirant péniblement sa charrette de bois, se hâte de rentrer chez lui où l’attendent sa femme et ses deux garçons. Tous impatients d’aller le lendemain (6 décembre) au défilé de Saint-Nicolas et du Père Fouettard … Au loin, s’élèvent les hurlements d’une meute de loups (à vous glacer le sang !) Hélas pour le vigneron, le drame est proche …
Ainsi débutera la nouvelle enquête de « l’artiste »-vétérinaire Augustin Duroch (à l’époque, la médecine était désignée comme un art …) en compagnie du lieutenant Camus, quelques jours plus tard (le 15 janvier 1789) dans une France grelottante et affamée !
Dans le même temps, Éléonore qui s’ennuie de l’époque où elle enquêtait avec son ancien comparse Augustin Duroch, reçoit chez elle Anne-Marie Steckler, une célèbre harpiste de vingt-deux ans, déjà mère de trois enfants – malgré son jeune âge – et mariée avec celui qui fut son professeur, le compositeur Jean-Baptiste Krumpholtz. Qu’elle trompe d’ailleurs allègrement avec un pianiste tchèque de vingt-neuf ans, Jan Dussek. Sa décision de quitter son époux vient tout juste d’être prise …
Entre investigation policière et révolution française (qui ne va pas tarder à bouleverser le pays) l’auteure nous livre un tableau historique pertinent, doublé d’une intrigue sentimentale mais non moins distrayante, tout en nous faisant découvrir la vie de famille de son héros.
C’est très agréable à lire. Aussi instructif qu’attractif. J’y ai pris autant d’intérêt que pour le précédent : « l’abbé Grégoire s’en mêle » ! Dans ma PAL attend sagement : « Retour à Varennes », la suite des aventures du médecin-détective – et ce bien sûr pour mon plus grand plaisir –
Quel plaisir de plonger dans ce polar historique : « L’abbé Grégoire s’en mêle », tant du point de vue de l’énigme policière que de l’histoire de France !
Avril 1787, une diligence sur la route de Paris à Strasbourg, huit personnes présentes dont une qui ne se réveillera pas à l’arrivée : empoisonnée ! À l’intérieur, un panel de citoyens qui représente la société d’alors : l’abbé Lamourette, le juif Zalkind Hourwitz, deux couples de marchands : les Pierron et Jambart. Et bien sûr la victime : Julius de Mendron, assistant de Charles-Alexandre de Calonne – contrôleur général des finances de Louis XVI.
Une intrigue policière menée de front par les différents protagonistes de la diligence, mais également par le fameux abbé Grégoire – l'une des principales figures de la Révolution française. Mais surtout, en réalité, la participation active de l’artiste vétérinaire Augustin Duroch ; qui à mon humble avis, représente l’élément fédérateur de tous les enquêteurs.
La raison du voyage de l’abbé et du juif : la remise d’un mémoire à déposer à la Société royale des sciences et des arts de Metz, dont le sujet, alors, n’était pas admis par nombre de membres de cette respectable assemblée. Le voici : « Est-il des moyens de rendre les Juifs plus utiles et plus heureux en France ? ».
En parallèle de l’énigme policière, la France vit dans un contexte difficile, en effet : les affres de la faim du « menu » peuple se font sentir, et l’énorme déficit des finances de la France, qui nécessitera l’intervention de Calonne, via un projet – fiscal, économique et fiscal – fut fortement contesté ! Rien de tel pour enflammer les esprits et animer les âmes révolutionnaires.
Ainsi, Anne Villemin-Sicherman, grâce à son style fluide et pertinent, nous plonge dans cette période illustre et nous laisse dériver dans les arcanes de cette énigme policière. En outre, une forte documentation, des lieux et des personnages, souligne à l’évidence des sujets toujours d’actualité, dans notre environnement sociétal, et qu’en d’autres termes l’isonomie n’est pas pour demain !
20 avril 1787. Dans une diligence reliant Paris à Strasbourg en passant par Metz, Julius de Mendron (qui se rendait à Verdun sur ordre du roi de France) meurt subitement après un repas bien arrosé et consommé dans l’habitacle, en compagnie des autres passagers.
À Metz, Augustin Duroch, vétérinaire de son état, et accessoirement médecin-légiste, va se retrouver au coeur d’une affaire d’état, en compagnie d’Éleonore de Cussange. Cette dernière fut elle-même – dans un passé assez proche – très intime avec l’ancien ministre des finances, Charles-Alexandre de Calonne.
Tous les passagers sont retenus à l’hôtel de ville pour y être interrogés, à leur plus grande contrariété (la garde à vue existait déjà à l’époque !…) Y compris l’Abbé Lamourette qui était venu retrouver l’Abbé Grégoire, dans le but de travailler sur un concours philosophique ayant trait au bien-être des juifs installés en France.
S’agit-il d’un assassinat politique ? Qu’allait faire Julius de Mendron à Verdun et qui était donc au courant de sa mission ? Ou encore d’un crime crapuleux perpétré par vengeance ? L’auteure va nous mener sur les chemins des complots de la Cour de France, à quelques mois du tumulte de la révolution qui gronde déjà. Une intrigue palpitante qui mêle récit historique et romantique. En tout cas, le mystère reste complet jusqu’à l’épilogue !
Une énigme très distrayante pour le lecteur. Je relirai avec grand plaisir cette écrivaine que je ne connaissais pas !
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