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Depuis la mort de son mari Célia vit recluse dans son appartement à écouter les bruits de ces locataires de voisins. L'arrivée de Hope qui va sous loué l'appartement de George, situé juste au dessus de celui de Célia va boulversé sa vie.
C'est un début bien morose que nous offre l'auteur en décrivant la vie bien vide de Célia à l'écoute des bruits qui l'entourent, elle vit au travers de ses voisins, crée une distance et s'enferme entre les 4 murs de son appartement.
Rapidement George, son voisin du dessus décide de partir en voyage et lui demande la permission de sous louer son appartement pendant son absence, il lui présente Hope et l'impose quasiment à Célia.
Hope, de manière plus ou moins violente, va faire sortir Célia de son trou et lui redonner gout à la vie et c'est tant mieux, même si certains passages sont difficiles le ciel s'éclaire un peu et la vie, la vraie reprend peu à peu dans cet immeuble.
C'est une histoire où tous les sens sont mis en éveil, d'abord l'ouïe, puis l'odorat, auquel Celia est aussi sensible puis peu à peu la vue s'éclaire et les couleurs arrivent, puis le contact se fait et le toucher reprend sa place pour finir par un partage de plats pendant lequel le gout se prend ses droits.
C'est un joli roman, pas très gai mais plein d'espoir, sur le deuil, la solidarité, les névroses de notre monde. L'écriture est précise et fluide.
Il est des livres qui vous troublent, qui se révèlent d'une puissance rare, d'un hypnotisme presque fulgurant, qui plus qu'enlacent vous étreignent, vous font savamment suffoquer, Le bruit des autres est de ceux-là. Rien au commencement du premier roman de Amy Grace Loyd ne laisse pourtant présager que dans ce petit immeuble New Yorkais somme toute assez classique, l'arrivée d'une nouvelle locataire va redistribuer les cartes et faire enfler des émotions qui ne demandaient qu'à sourdre provoquant une débauche de voyeurisme, de tension sexuelle, et de moiteur.
Amy Grace Loyd nous laisse voir dans ce roman presque hors du temps la transfiguration de Célia une jeune veuve retirée de la vie, qui aux moments d'exaltation a choisi de ne plus éprouver, de ne plus ressentir pour se préserver autant que pour se punir. Célia une femme introvertie qui tient à préserver son intimité tout en louant des appartements dans l'immeuble dont elle est propriétaire et dans lequel elle vit seule, au milieu des autres va à la faveur de sa rencontre avec Hope la nouvelle locataire se reconnecter avec celle qu'elle est réellement.
La beauté du roman réside en cette lente transformation qui se fait sans à-coup, d'une vie quasi monacale sans saveur, sans bruit sans odeur Célia d'abord auditrice involontaire des bruits de la vie de Hope, renait aux émotions fortes, perverses parfois, à la violence, à la tension sexuelle. Le feutre et la ouate d'une vie devenue sans sel laissent place aux sentiments exacerbés, à la sensualité, et parfois même à un certain danger.
Solitude, échauffement des corps, basculement dans un comportement qui confère parfois à une certaine folie, font de ce récit parfaitement maîtrisé un magnifique roman qui procure des émotions fortes, presque primaires. Le bruit des autres est tout simplement un petit chef-d’œuvre.
« Le bruit des autres », Célia fait tout ce qu’elle peut pour ne pas l’entendre, tant elle est installée dans sa petite vie sans histoire.
La quarantaine, veuve, sans soucis financiers, son époux lui ayant laissé un petit immeuble dont elle loue trois studios. Ses locataires, Célia les trie sur le volet et les considère avec une courtoisie distante.
« Je voulais de l’ordre, pour moi, pour l’immeuble. J’avais voulu certaines barrières, le droit de les ériger. Mais les insomnies rendent les journées caoutchouteuses, les murs fins et mobiles. »
Lorsque Hope se présente pour sous-louer le studio de George, qui doit s'absenter quelques mois, Celia hésite, elle ne veut pas, elle dit non, puis elle cède.
A l’arrivée de sa nouvelle locataire, Célia sera peu à peu envahie par « Le bruit des autres ».
Elle deviendra jour après jour le témoin auditif de l’amour de Hope avec un amant violent, et des coups qui s’ensuivent.
Une étrange relation va peu à peu se tisser entre les deux femmes.
L’écriture soignée d’Amy Grace Loyd réussi à merveille à décrire les bruits, les parfums, l’environnement. J’ai par contre été moins convaincue par les personnages.
Célia notamment est une femme étrange, elle veut préserver son petit univers, son intimité, mais n’hésite pas à pénétrer chez ses locataires en leur absence, à fouiller leurs tiroirs à la recherche de quelque chose de « croustillant » pouvant donner un peu de relief à sa vie qu’elle trouve bien terne.
Ce livre a été un agréable moment de lecture mais je n’en garderai pas un grand souvenir.
A la mort de son mari, Célia a quitté leur appartement commun pour emménager dans un brownstone, un de ces anciens immeubles de Brooklyn, qu'elle a acheté et restauré avec soin. Une fois installée de façon spartiate dans un des appartements, elle a choisi minutieusement les locataires des trois autres. Son seul souci : préserver son intimité et celle des habitants de son immeuble. Célia garde ses distances, évite les contacts et n'a conscience de la présence des autres qu'à travers de menus bruits : l'ascenseur, les pas, parfois des voix. Elle vit désormais l'existence qu'elle s'est choisie, préservée, calme, entourée de Monsieur Coughlan, un capitaine de ferry à la retraite, Angie et Mitchell, un couple en déliquescence, et Georges, le professeur qui loge juste au-dessus d'elle. C'est lui qui, indirectement, va semer le trouble dans la petite communauté bien ordonnée. Georges a décidé de prendre une année sabbatique en France mais il ne veut pas lâcher son appartement et propose à Célia de le sous-louer à son amie Hope, une belle quinquagénaire qui vient d'être quittée par son mari, Hope qui tente d'oublier ses vingt-cinq années de mariage, qui s'étourdit et qui prend pour un amant, le beau Les, fougueux, violent...bruyant. Pour Célia, Hope est une intruse qui fait chavirer un équilibre durement acquis, qui envahit sa précieuse intimité, elle voudrait lui dire de partir mais ne peut s'empêcher d'être attirée par cette femme si différente d'elle.
''L'enfer, c'est les autres'' disait Sartre...Mais si l'on évite de trop s'en approcher, si l'on ne s'implique pas dans une relation, si l'on se retient d'éprouver un quelconque sentiment, alors peut-être que l'on peut de faire de la vie avec ces autres, non pas un paradis, mais quelque chose qui ressemble à la sérénité. C'est en tout cas le credo de Célia, propriétaire qui se veut efficace, présente pour régler les problèmes domestiques de ses locataires, mais effacée, voire froide quand il s'agit de rapports humains. Mais peut-on être heureux sans créer du lien ? Célia, de toute façon, n'aspire pas au bonheur mais à la tranquillité. Elle a aimé, elle a été aimée, elle a accompagnée son mari jusqu'au bout, elle a renoncé à la vie quand il est mort. Les sentiments, les sensations, le désir, la sensualité, tout cela a disparu avec son mari. Encore jeune et belle, elle se cache derrière une apparence austère. Tout le contraire de Hope sa nouvelle locataire, exubérante et terriblement vivante. Si elles sont à l'opposée l'une de l'autre, elles ont en commun d'avoir perdu leur mari et l'amour. Les souvenirs sont douloureux mais l'oubli semble impossible.
Si elles sont touchantes, ces deux femmes malheureuses qui tentent de faire croire le contraire, on a parfois du mal à comprendre leurs réactions. Tout au long du roman, Célia reste une énigme aux réactions souvent contradictoires. On a beaucoup de mal à s'y attacher et à la comprendre. Et plus que tout, on se demande où l'auteure veut en venir...Malgré une belle écriture, de belles pages sur le deuil, l'amour, la résilience, le roman n'emporte pas son lecteur qui reste sur le seuil du browstone de Célia.
Une jolie balade dans les rues de Brooklyn, deux portraits de femmes qui, s'ils ne sont pas transcendants, n'en révèlent pas moins quelques secrets de l'intimité féminine, mais des personnages secondaires fantomatiques et finalement une grande perplexité. Une lecture plutôt agréable mais qui ne soulève guère l'enthousiasme.
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