La revue de presse livres vous dit tout ce qu’il faut savoir — et emporter — avant l’été !
La revue de presse livres vous dit tout ce qu’il faut savoir — et emporter — avant l’été !
En février, Rahmatou Sangotte a accepté d'être notre lectrice du mois, à vous de la découvrir...
A 16 ans, Blanche étudie déjà à l’université. Si elle est intellectuellement précoce, cette jeune fille timide et effacée est loin d’être aussi douée question relations sociales.
La solitude de Blanche prend fin le jour où Christa déboule dans l’amphithéâtre et dans sa vie. Christa a un tempérament à l’exact antipode de celui de Blanche, sociable, solaire, populaire, brillante. A la grande surprise et au grand bonheur de Blanche, Christa fait d’elle sa meilleure amie. Eperdue de reconnaissance, Blanche lui propose de l’héberger pendant la semaine, pour lui épargner de longs trajets en train.
Mais Blanche ne va pas tarder à déchanter : sous son épais vernis de charisme, Christa dissimule une manipulatrice envahissante et intéressée qui, côté pile, humilie et maltraite son amie (lire : son nouveau jouet) et, côté face, est tout miel et tout sucre, se mettant dans la poche les parents de Blanche, qui en arrivent à dénigrer leur propre fille trop falote en comparaison de l’éclatante Christa.
Lucide mais démunie, Blanche va devoir se défendre seule pour éviter la destruction.
Relation perverse et malsaine de fausse amitié, emprise, manipulation, hypocrisie sont au cœur de « Antéchrista ». Au fond, ce roman parle du besoin des ados (et de tous les êtres humains) de se sentir reconnus, approuvés, acceptés par leurs pairs. Un besoin d’autant plus viscéral qu’on se sent soi-même inexistant, invisible, décalé, en manque d’estime et de confiance en soi. Et plus ce besoin est grand, plus on risque d’être la cible de profiteurs, manipulateurs, harceleurs, abuseurs.
Comme souvent chez Amélie Nothomb, le trait est forcé, exagéré. Tout n’est peut-être pas totalement vraisemblable, et la chute laisse un peu sur sa faim. Mais le ton incisif et cruel sonne néanmoins très juste, et résonnera sans doute, plus ou moins douloureusement, chez ceux/celles qui ont un jour connu des tourments semblables à ceux de Blanche, dans leur jeunesse et/ou au-delà.
#LisezVousLeBelge
Je suis toujours surprise par le style de cette bienveillante et sympathique écrivaine !
Marie (sa première protagoniste) est une petite personne qui s’imagine que le monde tourne autour d’elle. Totalement dépourvue d’empathie pour qui que ce soit. Capable de jalousie vis à vis de sa fille ainée (Diane) qui en souffrira terriblement. Au point de se fabriquer une carapace suffisamment épaisse pour la protéger des bobos du coeur …
Insensibilité qui fondra devant son « mentor » en chirurgie cardiaque (Olivia) jusqu’à ce que Diane finisse par s’apercevoir que cette dernière – finalement – ne lui vouait nullement la grande affection qu’elle imaginait et s’avérait être une mère dénaturée pour sa fille Mariel, bien moins brillante qu’espéré …
Jalousie, manque affectif destructeur, souffrance au sein du « cocon domestique », toute une complexité parfois terriblement cruelle, qui peut vous briser pour toujours (on choisit ses amis, pas sa famille …) Un très court roman, où certains d’entre nous pourraient aisément se projeter, tant les relations humaines peuvent être dramatiquement banales …
Un de mes préférés de cette autrice.
A travers ses souvenirs elle nous entraîne dans un Japon avec toutes ses contradictions.
Elle nous livre une part d'elle que j'ai beaucoup apprécié.
C’est Amélie. C’est Nothomb. Ah ! J’oubliais, c’est aussi le Japon.
Oui rien de plus, rien de moins. Toujours la belle écriture de notre belge devenue française dans nos coeurs. Toujours le Japon, ce pays qui fait rêver un grand nombre de français nostalgique d’un passé respectueux et d’une vie lissée qui existent encore là-bas mais plus chez nous. Encore que … ce dernier voyage qu’elle nous raconte en détail perturbe pas mal Amélie Nothomb. Elle n’y retrouve plus vraiment le pays quitté lorsqu’elle avait voulu y faire sa vie à l’âge de vingt ans. La langue lui échappe « Et si j’avais perdu la clef de cette langue ? ». Les souvenirs des lieux emblématiques visités en compagnie de son père n’ont plus ce piquant ancré dans sa mémoire. Mai 2023 n’a plus la saveur proustienne de ses souvenirs, et ceci même si Pep, l’amie qui lui a demandé de l’y accompagner pendant dix jours, est une personne excentrique et pleine de vie.
Autre idée marquante que l’autrice souligne dans ce livre : depuis ce premier départ du Japon à l’âge de cinq ans, elle a cultivé la phobie des départs en général. Tout déplacement lui pose maintenant problème : angoisse et tourment se manifestent dès qu’elle doit sortir de son quotidien. « A y réfléchir, ma répulsion envers les départs doit beaucoup à l’Empire. », tous les départs ne dont « que des répétitions de la tragédie primitive. Quitter le Japon, l’archipel idéal, la terre où mon existence avait un sens. »
Ce livre aurait pu être un chapitre de ses mémoires, guère plus. 158 pages pour juste lire sa belle écriture, oui c’est tout ce que je retiendrai de ma courte après-midi de lecture. A moins qu’il ne s’agisse de quelques chapitres de son journal intime ?! Mais certainement pas de ce qu’Albin Michel son éditeur a qualifié de roman. Je suspecte le comité de lecture de transmettre directement les écrits d’Amélie au service d’imprimerie et de vérifier le remplissage du tiroir caisse quelques trois mois plus tard.
DOMMAGE, DOMMAGE.
Il n'y a pas encore de discussion sur cet auteur
Soyez le premier à en lancer une !
Des idées de lecture pour ce début d'année !
Si certaines sont impressionnantes et effrayantes, d'autres sont drôles et rassurantes !
A gagner : la BD jeunesse adaptée du classique de Mary Shelley !
Caraïbes, 1492. "Ce sont ceux qui ont posé le pied sur ces terres qui ont amené la barbarie, la torture, la cruauté, la destruction des lieux, la mort..."