Ingénieur des travaux publics, Ratovo (prononcer Ratouve) est chargé par son pays (on ne saura lequel) de négocier à Bruxelles le financement de plusieurs tronçons routiers dans différents pays africains. En homme cultivé appréciant le mode de vie occidental, Ratovo est aussi un africain attaché à ses racines ainsi qu’à sa famille.
Lorsque s’ouvre la conférence internationale sur le financement d’un programme routier, Ratovo retrouve son ami Bernard employé au ministère français de la coopération. Il est venu accompagné de Christiane, sa nouvelle compagne. Dès le premier regard échangé entre Christiane et lui, Ratovo comprend qu’il est très attiré par cette belle brune quadragénaire.
En marge de la conférence internationale et de toutes ces discussions pour arriver à un accord, on suit la liaison secrète et passionnée entre Ratovo et Christiane.
En parallèle, Ratovo a pris la décision de rester en Afrique malgré la carrière prometteuse qu’on lui offre à l’étranger, ce qui n’est pas pour plaire à Juliette son épouse qui ne rêve que de partir à l’étranger avec leurs deux enfants. Professeur de biologie, elle ne croit plus à son utilité devant la dégradation continue du système éducatif et le départ vers l’Europe s’avère la meilleure option pour y échapper.
Les arcanes des conférences internationales et la coopération au développement, Amadou Tidiani Traoré connait bien puisque, journaliste, il a travaillé pour la revue de développement de la Commission européenne à Bruxelles. Il connait donc progrès et difficultés rencontrés par les pays partenaires. Néanmoins, en étant trop didactique, il finit par noyer le lecteur.
En parallèle de ces connaissances précises sur la coopération au développement et sa promotion, nous assistons à l’idylle amoureuse entre Christiane et Ratovo qui est d’une platitude affectée et d’un érotisme mièvre. Tous ces beaux sentiments qui dégoulinent, c’est vite lassant, voire affligeant. La belle Christiane, qui ressemble à une héroïne de romance comme les affectionnent les éditions Charleston, est venue s’échouer dans une histoire qui la malmène. Erreur de casting ?
« Pourquoi, gémit Christiane, s’il est vrai que tu m’aimes autant que je t’aime ? Pourquoi ne pouvons-nous pas construire un avenir commun ? » et bla bla bla… Hélas ! Malgré leurs étreintes fougueuses, le beau Ratovo n’a pas prévu la belle amoureuse dans ses nouveaux projets d’avenir. C’est sa liberté qui compte par-dessus tout. D’ailleurs, il pense déjà à son entretien avec le ministre qui clôt ce roman navrant.
Il y avait matière à nous intéresser, nous lecteur. Malheureusement, cette histoire en contreplaqué est mal construite. Quant au style, avec ses développements excessifs, il manque d’envergure.
J’ai trouvé ce roman à la fois trop bavard et trop dispersé avec une certaine complaisance qui finit par agacer.
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