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Goscinny, le rire universel et salvateur

Rencontre avec le conseiller scientifique de l’exposition René Goscinny - Au-delà du rire

Goscinny, le rire universel et salvateur

Nous avons rencontré Didier Pasamonik, conseiller scientifique de l’exposition René Goscinny - Au-delà du rire qui se tient du 27 septembre 2017 au 4 mars 2018 au Musée d’art et d’histoire du Judaïsme (mahJ) de Paris.

 

Inconditionnel de Goscinny, Didier Pasamonik nous communique sa passion pour celui qui a changé la face de la bande dessinée à tout jamais, et continue de faire rire des millions de lecteurs à travers le monde, 40 ans après sa disparition.

 

Que conseilleriez-vous à des lecteurs, jeunes ou moins jeunes, qui ne connaîtraient pas (ou pas suffisamment) l’œuvre de Goscinny ? Quels sont les livres ou albums incontournables ?

Tous ses Astérix, incontestablement, avec les highlights que sont La Serpe d'Or, Astérix & Cléopâtre, Astérix chez les Bretons, Le Bouclier arverneLa Zizanie, Le Devin, Astérix en Corse, Le Domaine des Dieux

Dans les Lucky Luke : Les Cousins Dalton, En remontant le Mississipi, Les Rivaux de Painful Gulch, Billy the Kid, Les Collines noires, Ma Dalton, Le Grand Duc.

Les premiers Iznogoud, tous les Dingodossiers, le premier Petit Nicolas, Luc Junior chez les Martiens pour son étrangeté, le premier Signor Spaghetti...

 

 

En quoi y a-t-il un avant et un après René Goscinny dans l’histoire de la bande dessinée ?

Quand il est mort en 1977, Maurice Tillieux est mort quelques semaines après lui. Pilote et Spirou perdaient leurs grands scénaristes. Plus rien n'a été comme avant. 

   

Derrière le rire et la bienveillance, quels sont les thèmes plus sombres abordés chez Goscinny ? Comment est-il parvenu à les faire cohabiter ?

Goscinny disait : "Si on avait vu Hitler sous l'angle grotesque, petit bonhomme agité, disant des stupidités, si autour de lui les gens avaient ri au lieu de le prendre au sérieux, ça aurait économisé quelques millions de morts."

Dans Astérix le Gaulois, dans Empereur Smith, ou dans Iznogoud, il se moque des imbéciles avides de pouvoir, dans Canyon Apache ou dans Les Rivaux de Painful Gulch, il s'attaque au racisme.

Toute l'œuvre de Goscinny est grave finalement mais il avait cette sentence : "Les gens sérieux me mettent en joie". Il savait voir le ridicule derrière le tragique, alors qu’habituellement les gens font l’inverse. 

 

Aujourd’hui, qui sont les héritiers de René Goscinny ? Quel(s) livre(s) conseillez-vous à des lecteurs avides de retrouver « l’esprit Goscinny » dans la jeune génération ?

Clairement Silex in the City de Jul, Lanfeust de Christophe Arleston et Tarquin, Titeuf de Zep (surtout le dernier) ou encore L'Arabe du futur de Riad Sattouf. Et puis Daniel Goossens ou encore Romain Dutreix dans Fluide Glacial.

Il a laissé beaucoup d'héritiers, riches d'une richesse qui ne se dilapide pas !

 

Pour finir, difficile de ne pas évoquer les jeux de mots et calembours qui parsèment l’œuvre de Goscinny, quels sont vos préférés ?

Voici ceux que j'utilise tous les jours ou presque :

 

Un grand merci à Didier Pasamonik… A vous de partager avec nous vos citations et albums préférés de Goscinny !

 

Crédits photos : René Goscinny à sa table de dessin. © Anne Goscinny. Prêt de l’institut René Goscinny. Le Petit Nicolas fait du sport © IMAV éditions / Goscinny – Sempé.

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