Caraïbes, 1492. "Ce sont ceux qui ont posé le pied sur ces terres qui ont amené la barbarie, la torture, la cruauté, la destruction des lieux, la mort..."
L'Arabe du futur, une jeunesse au Moyen-Orient (1978-2011) est une série de bande dessinée en six tomes, écrite et dessinée par Riad Sattouf.
Vendue à plus de 3 millions d'exemplaires et traduite en 23 langues, elle raconte l'enfance et l'adolescence de l'auteur, fils aîné d'une mère française et d'un père syrien. L'histoire nous mène de la Libye du colonel Kadhafi à la Syrie d'Hafez Al-Assad en passant par la Bretagne, de Rennes au cap Fréhel.
Ce premier tome couvre les années 1978-1984.
C'est l'histoire d'un petit garçon à la chevelure blonde soyeuse né d'une mère bretonne et d'un père syrien qui se rencontrent sur les bancs de la fac. Un peu vexé par une mention tout juste "honorable" lors de la soutenance de sa thèse, Abdel-Razak décide de chercher un poste de professeur à l'étranger. Pour la petite histoire si l'université d'Oxford n'avait pas mal orthographié son nom, peut-être y aurait-il accepté un poste de maître-assistant et l'Arabe du futur aurait pris une toute autre tournure (Une jeunesse au Royaume-Uni?)! Mais revenons à nos "toutes" : ce fervent partisan du panarabisme fait le choix d'emmener sa famille en Lybie dirigée par Khadafi. Un régime totalitaire à base de régime de bananes. Là-bas le petit Riad avec sa chevelure d'or passe pour un Américain auprès de ses compagnons de jeu.
Puis un jour, la petite famille augmentée d'un petit frère déménage en Syrie, près de Holms, dans le village natal paternel. Cette fois la chevelure couleur des blés du petit Riad lui vaut le sobriquet de "juif" parmi ses cousins belliqueux. La Syrie est également dirigée par un dictateur, Assad père, un "animal sauvage" qui se voulait lion, moins bel homme que Khadafi mais qui suscite l'admiration de son père. Car l'arabe du futur doit être instruit par la force s'il le faut!
L'arabe du futur n'a plus besoin d'être présenté. Un série autobiographique qui plaît à large public et pas seulement aux lecteurs de BD. Ce qui n'est guère surprenant car c'est une réussite tant dans le fond que dans la forme. Pour le fond, la confrontation de deux cultures perçue à hauteur d'enfant. Dans son monde Dieu est Georges Brassens et le Père Noël a des airs de Pompidou! Tandis que la figure paternelle est un personnage tout en contradictions, il se dit non religieux mais affirme que Dieu est sacré et que les seuls vrais croyants sont les sunnites.
Pour la forme, une identité graphique forte : un dessin simple avec un code couleur pour chaque pays : bleu-gris pour la France, jaune pour la Lybie, rose pour la Syrie. Le vert et le rouge soulignent les éléments culturels ou violents!
Les dessins sont simples et efficaces !!!
Je découvre l’auteur au travers de ce roman graphique qui est un de ses plus grands succès. J’ai adoré, autant les illustrations, que la façon qu’il a de raconter les choses avec le regard qu’il avait enfant.
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Ça se lit très vite, ça se dévore même !
Cela faisait pas mal de temps que je souhaitais le lire, et comme mon fils me l'a ramené à la maison j'ai sauté sur l'occasion. Dessins plutôt simples mais efficace, histoire prenante et bien racontée. Cette description sans concession de la Lybie et de la Syrie des années 80 est bien faite, prenante. Du coup je vais lire la suite !
A première vue, je ne pensais pas être touchée par cette Bd ... Les planches monochromes ne m'attiraient pas plus que ça ... La photo de Khadafi sur la couverture me faisait peur et je me demandais dans quoi je mettais les pieds ... Euh ... les yeux lol Au final, ce petit personnage m'émeut beaucoup ... Il y a des passages terribles où on ne peut être qu'en empathie avec lui !! Je lirai certainement les autres tomes de cette série de romans graphiques ... à découvrir ! Ce tome 1 a reçu le prix fauve d'or d'Angoulême en 2015 !
Sans le challenge multi-défis de Babelio, je serais peut-être passé à côté de L'arabe du futur ; très certainement même car je lis peu de BD et franchement cela aurait été dommage.
Ce sont les premiers souvenirs d'enfance de Riad Sattouf qui part avec son père et sa mère en Libye puis en Syrie après un passage en Bretagne.
Nous sommes fin des années 70. C'est sinistre, angoissant et révoltant.
Les descriptions de la vie dans ces dictatures sont ubuesques.
Je vous assure que les dessins nous font presque vivre l'inquiétude du petit garçon perdu dans ces cultures qu'il ne comprend pas et une famille qu'il connaît à peine.
Et le père qui perd peu à peu le sens des réalités.
Et puis, il y a une lueur ; les cousins de Riad vont lui apprendre les insultes les plus graves, les plus moches, celles qu'il ne faut pas dire ; et c'est désopilant.
La dernière page ne peut que vous faire courir chercher le tome 2.
J'ai adoré.
Ce premier tome est axé sur le père, un père syrien visiblement coincé entre deux monde, celui de la Syrie pauvre et religieuse dont il voudrait s'émanciper et celui de la France (raciste selon lui car il a pas eu les félicitations à son diplôme).
Le père qui apparaissait sympathique sur deux-trois premières planches devient vite complexe et il est difficile d'éprouver le moindre sentiment de sympathie pour lui.
J'ai trouvé la mère bien trop passive et peu existante, on sait que très peu de chose à son sujet et elle intervient que très rarement pour essayé en vain de recadrer son mari qui semble par moment complètement schizo.
Hâte de lire la suite, le petit Ryad qui découvre avec ses yeux d'enfant le monde est lui très attachant.
Portrait d’une famille composée
Le petit Riad nait à Paris en 1978 : sa maman est Bretonne, son papa est Syrien. Riad est « blond comme les blés » et fait l’admiration de tous ! Lorsque son père obtient son doctorat d’histoire, il postule pour un poste d’enseignant à l’université de … Tripoli.. Voilà la famille Sattouf en partance pour la Libye de Kadhafi dont elle découvrira très vite les avantages et les inconvénients ! Après la Libye, c’est en Syrie que M Sattouf père transporte sa petite famille : il retourne sur ses terres natales quittées il y a 17 ans, près de Homs, où il a trouvé un poste de maitre assistant à l’université.
Dans ce premier tome, Riad Sattouf retrace les six premières années de sa vie, l’enfance particulière d’un petit garçon moitié français moitié syrien qui doit s’adapter à différents environnements.
Je ne suis pas fan de bandes-dessinées ou de romans graphiques. Le neuvième art ne m’a jamais vraiment touché. Bien sûr, j’ai lu dans mes jeunes années, les Tintin, Astérix (et encore, que les premiers), Boule et Bill et Gaston Lagaffe, mais j’en suis restée là, je n’ai jamais fait d’incursion dans le domaine « adulte ».
C’est chose faite avec l’Arabe du Futur, (comme quoi les challenges Babelio c’est une bonne façon de bousculer ses habitudes et de faire de belles découvertes) et je ne regrette pas cette lecture.
Elle peut, je pense, s’analyser à plusieurs niveaux. Tout d’abord, les souvenirs d’enfance, réels ou racontés, car il est peu probable que l’auteur se remémore très exactement ses six premières années.
Ensuite, il y a une certaine dimension politique : à travers quelques scénettes bien choisies Riad Sattouf dépeint les sociétés libyennes et syriennes du début des années 80 sous la coupe de grands démocrates, le colonel Kadhafi et Hafez El-Hassad ! Riad Sattouf ne fait pas de cadeau à son père qu’il nous présente comme un promoteur du panarabisme (page 11 « mon père était pour le panarabisme. Il était obsédé par l’éducation des Arabes. Il pensait que l’homme arabe devait s’éduquer pour sortir de l’obscurantisme religieux ») et de fait, était un grand admirateur des dictateurs déjà nommés (et pour faire bonne mesure, on peut y ajouter Saddam Hussein !). Bien que marié à une occidentale, il semble qu’il avait conservé une mentalité très orientale sur le rôle de la femme… Enfin, c’est aussi l’occasion de raconter le choc des cultures et des sociétés, particulièrement dans les pages rouges qui exposent la vie de la famille Sattouf en Syrie : la pauvreté, le manque d’éducation (page 98 « L’école était trop petite pour accueillir les enfants tous en même temps. Les élèves y allaient à tour de rôle, trois jours le matin et trois jours l’après-midi »), le rôle de la religion (les sunnites et les chiites), l’endoctrinement, la cruauté (j’avoue que certains passages m’ont révulsée, notamment celui où des pierres sont jetées sur un pauvre âne, et -le pire-, l’épisode du chiot)…
Une belle découverte, facile à lire, assez drôle parfois (l’humour est toujours présent), divertissant mais pas seulement.
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Caraïbes, 1492. "Ce sont ceux qui ont posé le pied sur ces terres qui ont amené la barbarie, la torture, la cruauté, la destruction des lieux, la mort..."
Chacune des deux demeures dont il sera question est représentée dans le sablier et le lecteur sait d'entrée de jeu qu'il faudra retourner le livre pour découvrir la vérité. Pour comprendre l'enquête menée en 1939, on a besoin de se référer aux indices présents dans la première histoire... un véritable puzzle, d'un incroyable tour de force
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