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"Du bout des doigts" de Cyril Bonin : l'irrésistible force créatrice du sentiment amoureux

Tout va changer pour Paul, peintre en manque d'inspiration, quand il rencontre Mathilde au salon de coiffure...

"Du bout des doigts" de Cyril Bonin : l'irrésistible force créatrice du sentiment amoureux

Vous êtes de plus en plus nombreux à partager vos lectures sur ce site.

Nous mettons donc régulièrement en avant vos avis éclairés sur des romans de jeunes auteurs, de jeunes maisons d'édition ou moins connues.

Cette semaine, nous avons le plaisir de partager avec vous l'avis de Bd.otaku sur la BD  Du bout des doigts, de Cyril Bonin publié aux éditions Bamboo (collection Grand Angle), qui donne envie de lire cet ouvrage...

 

L'avis de Bd.otaku sur la BD Du bout des doigts de Cyril Bonin, Ed. Bamboo 

"Cyril Bonin prend souvent comme héros de ses romans graphiques des artistes : un photographe dans The Time Before, un écrivain dans Stella. Cette fois, il met en scène un peintre, Paul Déa, qui, dans le Paris des années 60 quand tout le monde ne jure plus que par l’art conceptuel et le « génie » de Duchamp, continue dans la douleur à vouloir créer du figuratif, transcrire des sentiments, transmettre des émotions et se battre avec la matière.
Mais Paul ne trouve pas forcément sa manière … ni en tant qu’artiste ni en tant qu’homme et entretient une relation en pointillé avec Georgina, une femme mariée. Tout change lorsqu’il rencontre la jolie Mathilde à qu’il confie littéralement sa tête puisqu’elle est coiffeuse. Alors qu’elle lui coupe les cheveux et l’effleure « du bout des doigts », le jeune homme ressent une force créatrice et une plénitude inédites … quelle peut bien en être la cause ?


Le portrait dénué de manichéisme des personnages ainsi que la pointe de fantastique qui pimente le scénario évitent toute mièvrerie. L’album acquiert surtout du relief grâce à l’ambiguïté de l’origine du changement qui s’opère dans la personnalité du peintre qui se complait à être « maudit » ou du moins misanthrope et pessimiste. L’auteur nous permet aussi par ce biais de nous poser la question de l’aptitude au bonheur et du rôle du sentiment amoureux. Il effectue également une satire assez jubilatoire d’un certain milieu conceptuel qui sent le vécu des discussions aux Beaux-arts !

Le style graphique est élégant comme à l’accoutumée : silhouettes longilignes ; retour dans les années 60 si chères à Bonin ; cadrages cinématographiques ; palette de couleurs plutôt lumineuse. Le lecteur est ainsi dépaysé et en terrain connu tout à la fois, puisque comme à son habitude, le bédéiste développe et reprend des thèmes qui lui sont chers.

Mathilde la coiffeuse rend « du bout des doigts » Paul le peintre maudit heureux ; ce talent est aussi celui de Cyril Bonin qui sans en avoir l’air ravit le lecteur et aborde des questions essentielles joliment mises en scène du bout de ses pinceaux.

Merci à lecteurs.com et à Grand Angle pour l'envoi de ce bel album qui redonne un peu de soleil à cette rentrée bien grisâtre !"

 

Merci Bd.otaku !

 

Pour retrouver d'autres avis sur cette BD, c'est ici : Du bout des doigts

 

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