Comment restaurer la parole, pour qu'elle dise encore quelque chose du monde, du rapport à soi et du lien à autrui, alors qu'elle court sans cesse le risque de s'enfermer dans le déploiement de structures verbales et de mécanismes conceptuels ? Dans les sociétés comme elles s'annoncent, comment construire un lieu humain ? Pourquoi et comment la poésie peut-elle et doit-elle y jouer un rôle crucial ? Les écrits récents d'Yves Bonnefoy radicalisent ces questions qu'il n'a cessé de se poser, et de poser aux oeuvres des poètes et des peintres, depuis ses premières publications, convaincu que le travail poétique inclut l'alliance avec une pensée réflexive. L'amplification de l'oeuvre s'accompagne de l'affirmation toujours plus marquée des pouvoirs de la poésie et de l'espoir que l'on peut placer en elle. Les textes rassemblés dans ce volume portent sur ces nouveaux éclairages. Ils sont accompagnés de poèmes d'Yves Bonnefoy, ainsi que d'une contribution dans laquelle le poète donne un exemple, à propos de Baudelaire, de ce que peut être l'apport décisif d'une " critique en poésie ", qui se rendrait sensible, au coeur de la conscience, au débordement de la métaphore par la métonymie. Ce recueil s'ouvre sur un frontispice de Lucy Vines.
Actes du colloque réuni à l'Université de Zurich par Patrick Labarthe et Odile Bombarde (14-16 octobre 2009).
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