"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Wolfram von Eschenbach est l'auteur de deux réécritures en moyen-haut-allemand d'oeuvres majeures de la littérature française du XIIe siècle. Si le Parzival, adapté du Conte du Graal de Chrétien de Troyes, est bien connu et a été beaucoup commenté, en raison des foisonnantes libertés que Wolfram prend avec le texte français, le Willehalm, en revanche, qui adapte la chanson de geste d'Aliscans, d'après un texte proche de la version du manuscrit de Venise, sera une découverte pour les lecteurs français. Plus proche de sa source que dans le Parzival, Wolfram n'en investit pas moins son récit d'une coloration bien particulière qui rehausse le prestige des combattants musulmans. Guillaume d'Orange n'est plus seulement le défenseur de la Chrétienté, il est l'adversaire loyal de combattants dont le particularisme culturel est traité avec un respect étonnant de la part d'un auteur médiéval. Ce récit, qui est à la base de la tradition allemande de la geste de Guillaume, nous est présenté ici dans une traduction qui rend hommage à sa grandeur et à son humanisme.
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