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White Only

Couverture du livre « White Only » de Julien Frey et Sylvain Dorange aux éditions Vents D'ouest
Résumé:

Redécouvrez l'histoire de la première championne de tennis noire.

Harlem, 1940. Enfant des quartiers pauvres, Althea Gibson n'aime pas l'école. Elle préfère le tennis et veut prouver à son père qu'elle peut devenir une championne. Mais les grands tournois américains sont organisés par des... Voir plus

Redécouvrez l'histoire de la première championne de tennis noire.

Harlem, 1940. Enfant des quartiers pauvres, Althea Gibson n'aime pas l'école. Elle préfère le tennis et veut prouver à son père qu'elle peut devenir une championne. Mais les grands tournois américains sont organisés par des Blancs et interdits aux Noirs. Althea ne changera pas de rêve. C'est le monde qui changera.

Dans une Amérique profondément marquée par la ségrégation raciale, elle sera la première Noire à participer au tournoi de Forest Hills (futur US Open). Son parcours, ses victoires et son engagement ouvriront la voie à d'autres grands joueurs comme Arthur Ashe ou les soeurs Williams.

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  • White Only raconte l’histoire d’Althea Gibson, une jeune fille afro-américaine vivant avec sa famille dans un petit appartement de la cent-quarante-troisième, quartier pauvre de Harlem.
    On fait sa connaissance en 1938, elle a onze ans. L’école l’ennuie, elle a toujours mieux à faire et son père...
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    White Only raconte l’histoire d’Althea Gibson, une jeune fille afro-américaine vivant avec sa famille dans un petit appartement de la cent-quarante-troisième, quartier pauvre de Harlem.
    On fait sa connaissance en 1938, elle a onze ans. L’école l’ennuie, elle a toujours mieux à faire et son père s’emporte souvent. Sa passion, faire du sport. Basket, athlétisme, baseball, tout lui plaît et affronter les garçons ne lui pose aucun problème. Elle découvre le tennis à travers le paddle-tennis, via un programme pour les jeunes défavorisés organisé par les policiers du quartier.
    En 1940, Althea s’inscrit au Cosmopolitan Tennis Club, fréquenté par la bourgeoisie noire de Harlem. À cette époque, toute l’Amérique était touchée par le racisme, les Blancs n’autorisaient pas les Noirs à jouer avec eux. Ces derniers avaient donc leurs clubs, leurs tournois et leur fédération, l’American Tennis Association.
    Son entraîneur Fred Johnson impressionné par son talent, l’envoie en 1946 à Wilmington, à 200 km de New-York, en Caroline du Nord, auprès de son ami le Docteur Eaton, une sorte de mécène. Johnson et Eaton avaient en tête que des joueurs noirs pourraient bientôt intégrer les tournois des Blancs. Althea est leur grand espoir !
    Et en 1950, la fédération de tennis des États-Unis cède, et pour la première fois, un Noir allait jouer à Forest Hills.
    En 1956, à Roland-Garros, Althea Gibson remporte son premier grand chelem et surtout le premier grand chelem d’un joueur Noir ! D’autres victoires vont suivre...
    À Londres, en juin 1957, elle remporte Wimbledon et le 8 septembre 1957, elle devient la première femme noire à remporter le championnat national américain et… la première Noire à faire la une du Time !
    Quel personnage, cette Althea ! Dotée d’une grande force de caractère et d’un talent sportif indéniable, elle veut prouver à son père qu’elle peut réussir et elle y parviendra magnifiquement. Impossible de ne pas être admirative devant sa combativité, sa ténacité et sa patience pour arriver à devenir une championne. Dans cette Amérique ségrégationniste, être femme, noire, pratiquer un sport de haut niveau et vouloir briser le tabou des couleurs relevait vraiment du défi. Mais à aucun moment, elle ne changera de rêve et finalement c’est le monde qui changera.
    Julien Frey au scénario et Sylvain Dorange pour le dessin et les couleurs ont réalisé un très bel album à l’image de cette grande championne, nerveux, plein de répondant qui montre l’ascension improbable de cette fabuleuse athlète qui, sans vouloir s’engager politiquement dans la lutte pour les droits civiques, est parvenue à sa manière, sur le terrain à se battre contre le ségrégationnisme.
    Les bâtiments et les rues de Harlem, l’ambiance du quartier elle-même, les stades ou les tenues des protagonistes sont parfaitement recréées et si les visages sont relativement simples, ils sont facilement reconnaissables et surtout terriblement expressifs, les émotions retranscrites superbement comme sur cette page où Althéa apprend dans le journal que pour la première fois, une Noire, elle en l’occurrence, allait pouvoir jouer à Forest Hills, la joie explosant sur cette page aussi bien dans l’expression du visage que dans l’expression corporelle, soulignée par une onomatopée éblouissante.
    Les teintes ocre-orangées, couleur terre battue, teintes chaudes, qui accompagnent ce récit, font ressortir ce blanc immaculé porté par tous les compétiteurs de tennis comme sur cette page de couverture remarquable sur laquelle se tient Althéa, conquérante, devant son appartement, tout un symbole !
    C’est grâce à White Only de Julien Frey et Sylvain Dorange que j’ai fait connaissance avec cette brillante tenniswoman Althéa Gibson qui a ouvert la voie à de nombreux autres grands joueurs afro-américains tels Arthur Ashe ou les sœurs Williams et qui a été trop vite oubliée...
    Ce roman graphique est un excellent moyen de remettre en mémoire ce long combat qu’ont dû mener les gens de couleurs et qu’a mené à sa manière Althéa Gibson dans cette lutte pour les droits civiques. Il permet de sortir de l’ombre cette magnifique athlète dont peu de gens aujourd’hui se souviennent.
    Merci à Vincent !

    Chronique illustrée à retrouver ici : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/preview/a8487aaaca0cc9b7a5b5bc6bab83a4a3823d4a9c

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  • Elle a toujours fait du sport. Enfant déjà, dans son quartier de Harlem, elle défiait les garçons au basket, au baseball ou au paddle-tennis au lieu d'aller à l'école. En 1940, Althea Gibson intègre le cosmopolitan tennis club mais ne peut jouer contre les blancs... L'Amérique encore très...
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    Elle a toujours fait du sport. Enfant déjà, dans son quartier de Harlem, elle défiait les garçons au basket, au baseball ou au paddle-tennis au lieu d'aller à l'école. En 1940, Althea Gibson intègre le cosmopolitan tennis club mais ne peut jouer contre les blancs... L'Amérique encore très ségrégationniste n'est pas prête pour une championne de tennis noire.

    Après Les sauvages (Futuropolis, 2023) et Monsieur Apothéoz (Vents d'ouest, 2023), deux très bons albums, Julien Frey propose ici la bio-graphique d'Althea Gibson, une pionnière qui sera la première joueuse noire à affronter les blancs et à les battre, allant jusqu'à remporter des tournois du grand chelem: Roland-Garros, Wimbledon puis Forest Hills (l'ancien US Open). Une championne donc mais aussi une personnalité hors du commun qui a ouvert une voie.

    Sylvain Dorange utilise joliment son style semi-réaliste. Avec beaucoup d'élégance, il impose la couleur "terre battue" dans le Harlem des années 40 et représente avec beaucoup de justesse les scènes tennistiques (qui ne sont d'ailleurs pas omniprésentes). Il brosse surtout le portrait d'une jeune femme forte, décidée, qui ne recula devant rien pour atteindre ses objectifs.

    Qui connaissait Althea Gibson ? Pas moi je dois l'avouer. Cet album a donc le mérite de mettre la lumière sur celle qui, la première, refusant de faire de la politique, a lutté pour les droits civiques à sa façon, sur le terrain.

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