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La vie en Navarre au Moyen Âge a déjà fait l'objet de bien des éditions, notamment grâce à Atlantica, concernant sa vie politique et l'existence de ses Juifs, éditions de thèse, de recueil d'articles, de monographies portant sur des familles juives et sur la ville de Tudela. On ne saurait oublier les autres maisons d'édition, ni les oeuvres de nos collègues espagnols, dont nos amis de l'université de Navarre. La Navarre médiévale est donc fort bien servie ; et pourtant à son sujet, on trouve toujours à écrire, à compléter, elle ne se laisse jamais de côté, et tout nouveau coup d'oeil, toute synthèse ou nouvelle lecture de ses textes ont leur utilité pour faire revivre ce royaume médiéval. Quand on commence à travailler dans ses archives, à se déplacer dans ses villes et dans ses campagnes, on veut toujours, comme on le faisait naguère, franchir le col de Roncevaux, saluer le tombeau des rois dans la cathédrale de Pampelune, passer le pont sur l'Arga à Puente la Reina, et franchir l'Ebre à Tudela, donc revivre avec les hommes qui ont peuplé ces lieux dans les belles heures du royaume au Moyen Âge. Car la Navarre, certes, ce peut être la région de Saint-Jean-Pied-de-Port ; pour un historien, c'est plus encore cette portion de l'Espagne, bien ibérique, mais bien originale, qui, de la crête des Pyrénées descend au-delà de l'Ebre, et qui court de Sangüesa à Viana, comme le faisaient et le font toujours les pèlerins de Santiago de Compostelle sur leur Camino. L'administration, l'histoire, l'économie du royaume de Navarre, qui a vécu de sa vie intéressante au Moyen Âge seulement, ont été maintes fois étudiées et publiées. Mais il m'est agréable de revoir de plus près, en les hissant au-dessus de la foule anonyme, ceux qui ont parlé ou dont on a parlé en leur temps, les hommes qui ont animé ce petit royaume, un État de 10 000 à 12 000 km2 environ, au XIVe siècle, mais si riche de ses seigneurs et de ses artisans, ses moines et ses évêques comme ses Juifs et ses Musulmans, ses Basques, et ses Français installés sur l'Ebre et dans ses cités. Les archives de Navarre, celles de la cathédrale et celles de la ville de Pampelune, celles de Tudela, sont dignes de cette population, de cette histoire. Il sera constamment nécessaire de les citer, et grâce à elles de côtoyer Juan Cruzat, ou Josef Orabuena, ou Semen de Aïbar, ou Pes de Laxague, et puis l'évêque, l'abbé, et les rois Charles II, Charles III, leurs frères, leurs épouses, leur entourage. Cette brève étude est un hommage porté à leur existence, quelques années dans les XIIIe, XIVe, XVe siècles, les siècles les mieux servis par la documentation, les plus dramatiques peut-être, mais les plus riches en créations, en expériences et en témoignages.
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