"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Qui était Vivian Maier, cette « nounou pas comme les autres » dont on découvrit à titre posthume le talent immense de photographe ? Vivian Maier décède en 2009, à 83 ans, dans le plus grand anonymat. On redécouvre ses photos pleines d'humanité et d'attention envers les démunis et les perdants du rêve américain par hasard dans des cartons oubliés au fond d'un garde-meuble de la banlieue de Chicago. Personnalité complexe et parfois déroutante, femme libre dont le destin s'est écrit entre la France et l'Amérique, elle avait choisi de vivre les yeux grands ouverts. Vivian Maier claire obscure est le portrait par Émilie Plateau et Marzena Sowa de cette invisible photographe de génie.
J'avais découvert l'existence de Vivian Maier avec la lecture de "Une femme en contre-jour" de Gaëlle Josse et depuis cette femme et son travail me fascinent.
Un roman graphique de Pauline Spucches, "A la surface d'un miroir", nous donnait une fiction et un certain regard, ici Marzena Sowa pour le scénario et Emilie Plateau au graphisme nous donnent à voir une autre vision du personnage.
En voyageant dans le temps et dans l'espace à différentes période de sa vie, on découvre Vivian Maier comme une nounou aimante, seule, isolée donnant à voir aux enfants dont elle s'occupe une certaine vision du monde. Vivian Maier est une femme libre, émancipée qui traverse son époque en l'observant, elle s'insurge des injustices du peuple noir et des personnes défavorisées, elle est assez solitaire, indépendante, préfère prendre des photos plutôt que de converser avec les gens, à l'exception des enfants dont elle s'oocupe.
On la voit ici avec une relation privilégiée en particulier avec les enfants Gensburg de Chicago qu'elle cotoyera pendant 17 ans. Elle va emmener Matthew avec elle pour voir une certaine réalité du monde, lui montrer les quartiers défavorisés, les injustices, subies par les afro-américains et les plus démunis. Elle leur montre l'envers du décor. Une femme libre dont on perçoit ici aussi son côté féministe.
J'ai beaucoup aimé le graphisme d'Emilie Plateau, de jolies couleurs pastel douces, les pages sur fond "sépia" pour représenter la France et le noir et blanc pour représenter les photographies de Vivian. On reconnait bien Vivian avec son rolleiflex toujours autour du cou.
Un autre regard qui m'a convaincu, le scénario est clair et pour terminer une petite bio vous permet de resituer la chronologie des événements.
Une très belle réussite.
Ma note : ♥♥♥♥♥
Les jolies phrases
Tu nous montres toujours l'envers du décor. Et l'envers, c'est ce qui est le plus intéressant. "J'aime les endroits, j'adore les envers." Ce sont tes mots.
Je photographie tout. Je photographie le monde dans lequel je vis, dans ses moindres détails. Parfois même ces derniers sont plus révélateurs que les unes des journaux, mais les unes, je les photographie aussi. Les maisons, les arbres, les gens, les riches mais aussi les poubelles, les cheveux, les ongles coupés, les dents qui tombent. Je les garde d'ailleurs très précieusement.
Vous allez me demander : pourquoi ?
Et je vous répondrai : pourquoi pas ?
Est-ce qu'on doit tout justifier ?
J'aime ça, puis c'est tout !
J'aime le monde qui m'entoure, je le mémorise dans sa beauté et sa laideur. Dans tout ce que les gens ne voient pas. Moi, ça m'intéresse.
https://nathavh49.blogspot.com/2024/03/vivian-maier-claire-obscure-marzena.html
J'admire le travail de Vivian Maier, et j'étais vraiment impatiente de découvrir une nouvelle BD sur sa vie.
Cependant, elle ne m'a pas complètement convaincue malgré mon admiration pour cette artiste.
Les illustrations ne m'ont pas séduite et n'ont pas éveillé d'émotions en moi.
J'ai été déçue de ne pas voir pleinement le talent de photographe de Vivian, à l'exception de son rôle de nounou où elle enseigne aux enfants à observer le monde qui les entoure.
Bien que le manque de texte ne m'ait pas dérangée, la simplicité des dessins a entravé mon plaisir de lecture.
C'est dommage, car le style minimaliste de cette bande dessinée semble réduire l'ampleur de son travail par rapport à son talent.
Cette bande dessinée offre une approche succincte de la vie de cette artiste, et si vous êtes intéressé par l'univers de cette femme, je vous recommande vivement de vous plonger dans le captivant roman de Gaëlle Josse, "Une Femme En Contre-Jour".
Une autre bande dessinée, A la surface d'un miroir" sur Vivian Maier, est également à lire pour compléter votre découverte.
https://www.instagram.com/claudia.passionlivres/?hl=fr
Vivian Maier est une artiste dont le travail me passionne et une femme qui m'intrigue. J'ai commencé à m'intéresser vraiment à elle suite à un reportage sur l'exposition que lui a consacrée le Musée du Luxembourg, fin 2021. J'ai voulu en savoir un peu plus grâce à sa biographie romancée mais fidèle de Gaëlle Josse "Une femme en contre-jour" et j'ai enfin eu la chance de pouvoir voir l'exposition de ses travaux au musée des Beaux-Arts de Quimper au printemps 2022.
Alors pourquoi encore lire sur elle? Parce que cette femme est une artiste enfin reconnue à titre posthume mais qu'elle reste un mystère, ce que rend bien le sous-titre de ce roman graphique "claire-obscure" qui ne fait pas référence qu'à la photographie. Elle interagissait peu avec ses semblables, était assez revêche mais était également pleine d'humanité comme le montrent si bien ses photos. Elles ne s'intéressait pas au beau, au riche mais aux gens, aux anonymes dans la rue, aux pauvres.
J'ai, cette fois, choisi la BD car les auteurs de ce medium, surtout quand il est biographique, doivent faire des choix dans les éléments de la vie de ceux ou celles qu'ils illustrent contrairement à un livre qui peut se permettre d'être assez exhaustif. Et c'est le cas ici; Marzeva Sova a privilégié les relations de Vivian avec les enfants dont elle s'est occupé pratiquement toute sa vie en tant que nounou/gouvernante. L'auteure montre que Vivian a essayé de leur inculquer une conscience sociale et de développer leur sensibilité artistique. Je la découvre également féministe, martelant qu'une femme ne se définit pas en fonction d'un homme, qu'elle n'en a pas besoin pour exister; c'est une prise de position assez courageuse et novatrice dans les années 60. Ce sont deux aspects de la personnalité de Vivian que je ne me souviens pas avoir lus auparavant.
Le trait d'Emilie Plateau est assez enfantin; ses dessins des personnages m'ont rappelé des figurines en pâte à sel ou en pâte à modeler, assez grossières, difficiles à différencier entre elles. Seule la figure de Vivian Maier est clairement identifiable avec son chapeau et son manteau informes mais surtout ne quittant jamais son Rolleiflex autour du cou.
#Vivianmaier #NetGalleyFrance
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