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Orpheline, surnommée « la Rouge » en raison de sa chevelure flamboyante, Victoire est successivement engagée par de riches paysans, une famille bourgeoise puis un homme solitaire. Ces changements de place sont rythmés par ses grossesses, conséquences de viols, ses maîtres refusant tous d'employer une fille-mère. C'est la crainte d'être encore renvoyée qui amène Victoire à étouffer son deuxième enfant, après avoir abandonné son premier-né à l'Assistance Publique. Dénoncée par des voisins, elle est incarcérée cinq ans pour infanticide. À sa sortie de prison, Victoire tente de faire oublier son passé.
Victoire est née bâtarde, placée dans un hospice pour les orphelins.
Il y a des vies qui commencent mal. Elle est lourde et bête, mais dure à la tâche.
Elle finit par être employée dans sa jeunesse chez un couple de paysans. Elle abat le labeur et ne s’en sort pas si mal, même si elle aimerait avoir un galant comme les autres filles du coin.
Hélas, dans sa vie de femme pauvre du dix-neuvième siècle, les perspectives sont plus que limitées et le bonheur une chose bien trop rare.
Ce roman est celui d’une autrice, Georges de Peyrebrune, qui malgré de nombreux succès littéraires, mourut pauvre et oubliée.
Les éditions Talents hauts ont décidé, à travers leur collection les Plumées, de permettre la découverte de ces noms féminins de la littérature qui n’ont pas eu la reconnaissance méritée.
Et je trouve que Victoire la Rouge est un excellent choix de publication. J’ai beaucoup aimé ce récit qui nous entraîne dans la vie d’une femme pauvre, sans soutien, dans la société rurale. Elle n’est pas mieux considérée qu’une bête par ceux qui l’emploient, comme un corps dont on peut disposer pour les hommes.
Surtout, l’autrice nous montre l’hypocrisie de cette période où la chute semble inévitable pour des femmes comme Victoire, mais pour qui la redemption sera impossible malgré ses efforts et son courage au travail.
Le malheur est lié à sa naissance et à sa condition de femme et rien ne pourra l’en défaire.
L’autrice nous tisse un destin de femme poignant, servi par une belle plume aux descriptions soignées.
En résumé, une très belle découverte qui m’incite à fouiller dans le catalogue de cette maison d’édition à la recherche d’autres pépites à découvrir.
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