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Vert dragon

Couverture du livre « Vert dragon » de Philippe Barthelet aux éditions Pierre-guillaume De Roux
Résumé:

Vert Dragon est le dernier volet du « Roman de la langue », qui en compte sept (comme Harry Potter) : les précédents sont L'Étrangleur de perroquets, Baraliptons, L'Olifant, Fou Forêt, Salut aux bêtes sauvages, Tulipes d'orage (les trois derniers également aux éditions Pierre-Guillaume de Roux).... Voir plus

Vert Dragon est le dernier volet du « Roman de la langue », qui en compte sept (comme Harry Potter) : les précédents sont L'Étrangleur de perroquets, Baraliptons, L'Olifant, Fou Forêt, Salut aux bêtes sauvages, Tulipes d'orage (les trois derniers également aux éditions Pierre-Guillaume de Roux). De quoi s'agit-il ? D'un roman de la langue, non pas d'un essai ou d'un traité sur la langue.
Roman de la langue, au double sens de de : la langue en est à la fois l'objet et l'auteur. C'est toute la différence avec un essai sur la langue, où l'on en parle du dehors, d'en haut, comme des ours que l'on regarde au zoo du bord de leur fosse : on ne s'en mêle pas. Le « roman de la langue » ne prend pas les choses de haut, mais du dedans : on marche avec les ours, on va voir de quel vert sont les écailles du dragon, avec le plaisir et l'effroi mêlés qu'une telle aventure comporte.
Un roman est une aventure, et le roman de la langue par dessus tout, puisqu'il contient en soi tous les romans possibles. Qu'est-ce qu'une aventure ? Une succession de choses qui arrivent, où le début ne connaît pas la fin. Comme la marche se prouve en marchant, la langue se prouve en parlant (en écrivant). Non pas en écrivant sur, comme si une vitre ou une pellicule de cellophane nous tenaient séparés de la réalité, comme si nous étions en dehors, mais en écrivant, tout court, avec le risque de s'abandonner aux mots qui ont leur vie propre, qui ne sont pas du tout ce qu'on voudrait nous faire croire, des signes conventionnels inventés par notre esprit. Et ce « roman de la langue » a ceci de particulier que les mots sont à la fois le pays à explorer et l'équipement de l'explorateur, sa carte et sa boussole (et aussi ses armes et ses provisions).
Où cela nous mène-t-il ? À deviner ce que les mots veulent dire, qui n'est pas toujours ce que nous voulons dire nous, par quoi d'ailleurs la méconnaissance de notre propre langue nous fait nous trahir et risquer de nous perdre, en disant souvent autre chose, et parfois le contraire, de ce que nous voudrions. Les mots gardent cette mémoire la plus profonde qui est la nôtre, les mots nous gardent ; la langue n'est pas un outil ou un vêtement qui n'aurait pas de rapport avec nous, dont nous pourrions changer par simple caprice ou convenance : ce sont les mots qui nous ont fait, et ce sont eux qui nous sauveront.

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