Auteurs, autrices et libraires, découvrez qui accompagnera le président du jury Jean-Christophe Rufin !
GRAND PRIX DES LECTRICES ELLE 2023 « Il ne m'avait pas légué la douceur, la confiance ni la foi. Pourtant j'héritais de lui les trois choses auxquelles je tenais le plus au monde. J'héritais de lui l'absence, la joie et la violence. » Plus grand que la vie, Gérard illumine les jours de sa fille, Lou. Fort et fantaisiste, ce baby-boomer aux allures d'ogre ensorcèle tout : les algues deviennent des messages venus des dieux, les tempêtes des épreuves militaires, ses absences des missions pour les Services Secrets. Mais que fait cette arme dans la table de nuit ? Qui sont ces fantômes d'une famille disparue, surgissant parfois au détour d'une conversation, dans un silence suspendu ? D'où viennent, surtout, ces accès de cruauté - ceux-là même qui exercent sur sa fille fascination et terreur ?
A travers l'histoire d'une enfance trouble, dans ces paysages de l'ouest français où la mer et la forêt se confondent, Vers la violence rappelle comment nos héritages nous façonnent, entre chance et malédiction.
Auteurs, autrices et libraires, découvrez qui accompagnera le président du jury Jean-Christophe Rufin !
Une lecture à la fois fascinante et déroutante. Dès le début je suis prévenue : « Toute identification à des personnes existant ou ayant existé serait abusive », j’ai pourtant du mal à dissocier Lou, notre héroïne de Blandine notre autrice tant les mots semblent sortis du vécu, des trippes de celle qui les raconte. Cette histoire de ce père « loup » qui fascine autant qu’il répulse sa fille Lou (ve) à travers ses histoires abracadabrantes et ses excès de violence nous emporte laissant présager le pire pour l’un ou pour l’autre. Tout au long du livre l’atavisme de la violence sera présent chez la jeune femme dans sa relation avec les hommes ; de la même manière que la part d’ombre de ce père la hantera avec le souvenir de ses 2 premiers enfants, morts par sa faute lors d’une promenade en mer. Petite, elle sera à la fois son « moussaillon » et son petit soldat avant de grandir et, comme il le lui a si bien appris, le trahir.
Gérard est un homme ambivalent. Un père aussi fantasque et flamboyant qu’il peut être menaçant et cruel. A l’origine, un drame. Il y a l’avant et l’après. Lou est née dans l’après, mais se heurte aux fantômes du passé.
La violence ici est insidieuse, verbale, mais assez présente pour avoir des conséquences sur l’enfant, son rapport à la vie, au corps, à l’amour.
Dans le chapitrage, il y a la vie avec lui, pour lui, par lui. Et la vie sans lui, l’émancipation pas si totale car restent quelques séquelles.
Page après page, on assiste lentement à la chute d’un homme placé sur un piédestal jusqu’à finir pauvre type, dans le regard de sa fille.
Une fois n’est pas coutume, je suis forcée de l’admettre : je n’ai pas été emballée par ce roman.
C’est difficile à exprimer, car je suis toujours très respectueuse du travail fourni par les auteurs, et j’ai conscience de la difficulté de leur tâche. Le roman est bien écrit, aucun doute là-dessus. Mais… je me suis ennuyée, me surprenant à lire « de traviole » certains passages pour avancer plus vite vers un climax qui n’arrive que trop tard, dans les trois dernières lignes.
J’aurais dû être touchée au cœur, car j’ai apprécié la volonté de construire un personnage double. Cela aurait dû apporter plus de vérité au récit. Et pourtant, j’ai senti des personnages un peu forcés qui ne m’ont pas véritablement touchée. Dommage.
Ce roman est le portrait d'un père ambigu, prisonnier d'un passé douloureux, piégé par ses a-priori machistes et sa masculinité toxique. Il infuse dans la vie de Lou, sa fille, une joie doublée de mal-être, une tension constante entre chien et loup. C'est une relation complexe, un mélange de vénération et de terreur, Lou ne sait pas sur quel pied danser. Gérard la veut forte alors il la forge à la dure, dans l'épreuve. Il pousse, il humilie. Il effraie, aussi.
Le père fantasque cesse subitement d'éblouir sa fille devenue ado. Elle a honte, se détourne.
Une question la taraude : Peut-on, en grandissant, réussir à s'extraire d'un schéma banalisant la violence ? Peut-on faire vaciller à ce point le socle sur lequel on s'est construit ?
Il fait pitié Gérard, un peu. Ce flic ex-militaire à la gâchette facile qui parle de tout pour ne rien dire, qui a les idées bien arrêtées de celui à qui on ne la fait pas. Un homme. Un vrai, parfumé à la testostérone. Violent de surcroît. Dans les mots (« sale vioque » pour parler de la mère de Lou), dans les gestes (il balance Lou dans l'escalier).
La tension déborde de la page, tout le monde en prend pour son grade.
Lou va débuter un chemin vers la résilience par la danse qui lui permettra aussi de dépasser cette emprise dévastatrice. Elle n'en a pourtant pas terminé avec ce père qu'elle reverra vieilli et malade. Cet exutoire tout juste évoqué, effleuré, aurait mérité une place plus importante, peut-être, tout comme les personnages de la mère et de Raphaël. L'autrice semble ne pas vouloir sortir de cette dualité père/fille. Elle y retourne, sans cesse.
Je crois que j'ai détesté ce livre. Ses personnages, son ambiance, sa morosité. Certaines scènes cruelles me poursuivent. Que les défenseurs des animaux aient l'estomac bien accroché. L'autrice balance et dénonce.
Mais je n'en suis pas sûre... Le roman ne me quitte pas. J'y repense. Comme elle, j'y retourne. Blandine Rinkel a réussi un tour de force : me transmettre le mal-être de Lou, cette petite fille qui, adulte, traînera un bagage lourd de secrets et de spectres.
Être capable de mettre à ce point en mots les émotions relève du génie.
Un livre à la structure hybride, mêlant récit fictif, autobiographie, notes du père et lettre, à l'écriture précise et très imagée ( on se croirait parfois dans la scène). Ce roman est un coup de ceur pour beaucoup, mais il me laisse dubitative.
Lou est une petite fille qui admire son papa autant qu'elle le craint. Ancien militaire devenu flic, ce papa fantasque la fait souvent rire et sait aussi transformer un quotidien banal en moments exceptionnels. Mais son comportement pouvant changer parfois brusquement fait régner une atmosphère pesante à la maison. La petite fille grandit et devient une adolescente qui n'ose présenter son père à ses amis tant son comportement est inattendu et parfois déplacé avec sesproches comme avec ses camarades de classe.
Un portrait dérangeant de par la violence sous-jacente et omniprésente du père de famille qui bouleverse le lecteur. Une enfance troublée racontée de façon malheureusement si vraisemblable. Un roman qui ne laisse pas les lecteurs indemnes parce qu'il rend bien compte de la terreur exercée sur l'entourage quand la violence peut jaillir à n'importe quel moment.
Blandine Rinkel a écrit ici, l'histoire émouvante et terrible d'une enfant Lou,
Lou, qui aux derniers jours de ce père, refuse le geste qui aurait pu le sauver.
Un ouvrage triste, prenant, et dans lequel on ressent tous les sentiments de cette enfant.
Lou, fille unique, grandit entourée de ses parents Gérard et Annie.
Le lecteur apprend rapidement que le couple s'est séparé au bout de 15 ans de vie commune.
Lou nous raconte son enfance, auprès de son père qu'elle appelle d'ailleurs par son prénom.
La vie avec Gérard, c'est des histoires, des rires, des personnages imaginaires.....
C'est aussi un terrible secret que nous dévoile la narratrice progressivement.
Elle nous apprend qu'elle est le fruit d'un second mariage de son père, cachant un drame, celui de la mort de ses 2 enfants.
Son enfance se déroule entre les histoires de son père et ses colères, ses réactions froides, violentes et inexplicables pour une enfant.
Une jeunesse partagée entre l'amour et la violence, la peur et la crainte.
Plus tard, Lou partira à Londres, fuir ce père si troublant. Mais comment se construire avec de tels traumatismes ?
Lecture pesante et violente, malgré une histoire aboutie, très bien écrite, mais quelque chose m'a glacé ne suscitant pas en moi suffisamment d'émotions.
Ainsi que le suggère la couverture, dans le corps du loup, pourvu que les gênes de la violence y soient inscrits, ils s’y déploieront. Gérard ancien militaire, viré, devenu flic, peut être identifié comme un élément de la meute. Il a endossé l’armure de l’ogre, pervers, affabulateur, colérique, destructeur : c’est ainsi que « ce monstre de joie » se comporte avec Lou sa fille, néanmoins fascinée par son père.
Les mystérieux fantômes qui hantent Gérard et déversent l’adversité sur la famille au quotidien ont-ils heurté la fillette et influencé l’adulte?
Un roman construit en deux parties, la première aux allures de conte, relate l’enfance de Lou, très lourde de violence. La seconde cède place à l’adolescente qui fuit puis à l’adulte qui, sur un schéma “d’ensauvagement” recherche l’épanouissement corporel notamment dans la danse. En guerrière apaisée, elle montrera dans une touchante lettre au père sa capacité de résilience.
Malgré un sujet intéressant, l’écriture précise et adaptée au contexte, j’ai regretté certaines longueurs.
Le portrait d'un père et dès le titre, "vers la violence", nous savons que nous allons être entraînée dans un monde fait de secrets de famille, de dénis, de non dits.
Ce portrait d'un homme, dont la petite fille, la narratrice vénère et qu'il élève comme un garçon, le père qui est policier, tente de transformer sa petite princesse en guerrière aguerrie, capable d'affronter la douleur et ses peurs sans broncher. Une gamine qui joue à "je te tiens, tu me tiens par la barbichette", bien décidée à ne pas rire, sachant que la tape qui suivra pourrait bien faire mal.
Adulte, elle va tenter de comprendre ce père, cet homme, taiseux, qui a des blessures, qu'il cache derrière des comportements virils, de comprendre sa mère. La narratrice nous parle intimement de ses ressentis, ses sentiments, ses solutions pour continuer à avancer. de belles pages sur son rapport à la danse "La danse peut être une manière de tenir son corps ou bien une façon de le libérer, les deux à la foi de préférence. (p144). Elle parle de cette relation à la violence, que ce soit quand elle était enfant et plus grande. "C'est la menace que j'ai besoin de sentir. La menace suffit à me faire jouir."
3comment avais-je pu omettre la violence en héritage, cette boule de cendre que les morts liguent aux vivants depuis le début de la lignée des Meynier - cette haine envers les patrons, les jeunes et les impuissants, cette haine de soi changée en acrimonie générale, comment avais je pu oublier cette grisaille et ne garder en tête que son revers, la, provocation, l'humour, la vitalité ? Comment avais je pu, à ce point, refouler ?"
Avec une belle écriture, ce texte nous entraîne dans une famille, où les dénis, les secrets de famille sont omniprésents. Un texte qui bouscule, percute et émeut. Des pages sont bouleversantes et en particulier, la lettre de Lou à son père.
#Verslaviolence #NetGalleyFrance
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