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« C'est en grande partie d'après les sons qu'émettent les gens que nous les jugeons sains d'esprit ou fous, masculins ou féminins, bons, mauvais, fiables, dépressifs, mariables, moribonds, susceptibles ou non de nous faire la guerre, à peine supérieurs à des animaux, inspirés par Dieu. » Dans l'essai intitulé « Le genre du son » qui vient clore Verre, Ironie et Dieu, Anne Carson s'interroge sur les valeurs morales prêtées traditionnellement aux sons, et tout particulièrement sur la réception des voix féminines. Appuyée en particulier sur la lecture de textes antiques, la perspective critique et féministe qu'elle y développe éclaire tout le recueil.
Troisième ouvrage publié de la poétesse canadienne, Verre, Ironie et Dieu, propose un ensemble de textes au genres variés, à travers une composition d'une grande subtilité : un essai écrit en tercets, L'Essai de verre qui campe l'autrice dans sa cuisine, métamorphosée en gynécée familial où s'invite le spectre d'Emily Brontë ; « un ensemble de poèmes au titre philosophique, La vérité sur Dieu ; une sorte de reportage, mi-prose, mi-poésie, Hommes de la télé ; un « guide du voyageur », La chute de Rome ; une imitation d'un texte biblique, Livre d'Isaïe, et enfin une communication parfaitement classique d'universitaire sur Le genre du son?» (Claire Malroux).
Anne Carson est née en 1950 au Canada. Helléniste et professeure à l'Université McGill de Montréal, elle est l'autrice d'une oeuvre majeure de la poésie contemporaine.
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