"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Décembre 1915, les Allemands semblent préparer une attaque d'envergure sur l'un des points stratégiques de la ligne de défense française, à Verdun. Mais le Maréchal Joffre se refuse à renforcer la zone, persuadé que la vraie bataille se jouera en Champagne. Janvier 1916, l'attaque ne fait plus le moindre doute. Seul un miracle pourrait sauver Verdun. Et le miracle se produit : pendant des jours, la pluie s'abat sur la ville, repoussant l'offensive des troupes allemandes.
Verdun est composé de trois albums : Avant l’orage / L’agonie du Fort de Vaux / Les fusillés de Fleury
Nous assistons au fil des albums ,qui sont chacun une histoire complète, à cette terrible et dévastatrice bataille de Verdun où le Général Joffre, qui n’a rien vu venir, ainsi que d’autres n’ont pas vraiment le beau rôle. Les tomes 1 et 2 se terminent par un supplément très pédagogique de huit pages concernant l’épisode dessiné, documents d’époque à l’appui.
Avant l’orage : Tome 1
Décembre 1915 : les Allemands semblent préparer une attaque d'envergure sur l'un des points stratégiques de la ligne de défense française. Si Verdun tombe, la guerre pourrait définitivement basculer en faveur de l'Allemagne. Malgré les nombreuses mises en garde, le général Joffre, commandant en chef des forces françaises, se refuse à renforcer la zone, persuadé que la vraie bataille se jouera en Champagne. Quand en janvier 1916, l'attaque ne fait plus le moindre doute, il semble bien tard pour réagir. Seul un miracle pourrait sauver Verdun.
Les pages alternent le point de vue des parlementaires qui, alertés par le lieutenant-colonel Driant au sujet de l’insuffisance des défenses devant Verdun, voient le désastre arriver mais ne peuvent pas agir, celui du général Joffre, commandant en chef de l’Armée française, qui, en plus d’avoir désarmé les forts de Verdun et transféré les canons et les munitions sur d’autres parties du front, s’enferre dans son idée que l’attaque à Verdun est un leurre pour frapper ailleurs et refuse d’envoyer des renforts, celui de l’état-major allemand qui planifie l’assaut de Verdun, certain d’écraser les français et ainsi de démoraliser l’armée, et enfin celui des poilus sur le terrain et de leurs chefs qui ont tous compris qu’ils allaient à la mort. On voit le général Joffre, dans le déni, considéré par ses chefs d’Etat-Major comme un « ventre » plutôt que comme un cerveau. Il va en fin de compte envoyer le général Pétain, tombé malade à peine arrivé, relever ce fiasco qu’est la première hécatombe de Verdun, celle du « Bois des Caures » du 21 février 1916. « Le Bois de Caures » où les 1200 hommes avec 270 canons, sous les ordres du lieutenant-colonel Driant se sont battus sans manger ni boire, avec juste un peu de neige à sucer pour étancher leur soif et furent sacrifiés face aux 10 000 allemands et à leurs 1200 pièces d’artillerie, seule une petite trentaine échappa à la mort ou à la captivité. On voit également la mise en place de la censure afin d’éviter que la population n’apprenne la si mauvaise stratégie de défense de la France et l’incompétence de leurs généraux
Le tome 1 était dans ma PAL depuis plus d’une année maintenant. Je ne sais pas mais il ne m’attirait pas, je n’avais pas envie d’ouvrir cet album… Pas envie de lire cette BD car je pensais – naïvement, peut-être – que sur cette bataille mythique de la guerre 14-18, on avait « tout vu, tout lu, tout fait ».
Et dès les premières pages, la surprise est au rendez-vous ! En effet, ce n’est pas une BD qui se veut patriotique – chose qui m’exaspère ! – mais on est dans la vraie vérité : les auteurs n’hésitent pas à mettre en avant l’incompétence de certains personnages de l’état-major français, le courage de nos Poilus mais également le coup de pouce du destin par moment.
J’ai aimé ces passages entre les salons feutrés des politiques et les tranchées humides et froides de Verdun. On s’attache aux personnages, on sent l’horreur de la bataille qui se déroule de février à décembre 1916, on s’énerve contre l’incapacité de prendre des décisions qui auraient évité la mort de nombreux Poilus… Un doux mélange qui donne un tome 1 réussi !
Certes cet album n’est pas très novateur, il s’inscrit dans la continuité des publications autour du centenaire de la Grande Guerre mais quand même quand on aime l’histoire et les batailles comme moi, eh bien on ne peut que saluer le bon travail des auteurs !
Cet album se veut aussi être un vecteur de la mémoire pour les générations suivantes, car oui, il ne faut pas oublier !
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