Il n'est pas trop tard pour les découvrir... ou les offrir !
Francine fuit. Chaque minute, chaque jour, chaque rencontre, chaque souvenir. Elle fuit. À bord du 96, bus dont elle connaît chaque recoin, chaque arrêt, chaque chauffeur. Elle fuit. Elle écoute et observe. Parler ? Dire ce qui lui brûle le palais ? Elle en crève d'envie mais elle a oublié, tout comme pleurer.
Lorsqu'elle croise Avril dans le 96, elle sait immédiatement qu'elle aussi tente d'échapper à sa vie.
Elle la suit, la protège d'elle-même, croit nouer une relation filiale. Mais la vérité est ailleurs. Dans ces bribes de mémoire qui parfois surgissent, dans ces blessures secrètes, dans ces silences jamais brisés. Et si elle descendait enfin de cette routine mille fois répétée qui l'empoisonne ? Si elle acceptait une main tendue ?
Varsovie - Les Lilas est un voyage cahoteux où l'on suit la course sans fin d'une femme, perdue de n'avoir jamais embrassé l'innocence, victime d'un traumatisme d'une violence indicible. Derrière la froideur de Francine se cache l'histoire d'une solitude, d'une famille détruite par la Shoah. La plume de Marianne Maury Kaufman, tel un staccato, scande un texte rythmé, court et grinçant.
Francine est née en 1939 à Varsovie. Très vite son père s’engage dans l’armée polonaise, elle ne le reverra plus, il refera sa vie en Russie. Séparée de sa mère, elle échappe de peu à l’holocauste. Lorsqu’elle retrouve sa mère son enfance est brisée.
A Paris elle se marie , son mari prend tout en charge et l’infantilise.
Veuve, n’ayant que peu de contact avec sa fille et sa petite-fille, elle passe ses journées dans le bus 96 entre Porte des Lilas et Gare Montparnasse. Elle y fera une rencontre qui bouleversera sa vie.
Ce roman est celui de la solitude, des non-dits. Personne n’est disponible pour écouter l’histoire de Francine.
Marianne Maury Kaufmann est illustratrice, peintre et auteure. Son dernier roman publié aux Éditions Héloïse d'Ormesson, Varsovie - Les Lilas aborde le thème de la solitude des personnes âgées et du pathos qu'elles traînent derrière elles et dont elles aimeraient bien se délester. Si seulement elles savaient comment s'y prendre...
Francine fuit. Chaque minute, chaque jour, chaque rencontre, chaque souvenir. Elle fuit. À bord du 96, bus dont elle connaît chaque recoin, chaque arrêt, chaque chauffeur. Elle fuit. Elle écoute et observe. Parler ? Dire ce qui lui brûle le palais ? Elle en crève d’envie mais elle a oublié, tout comme pleurer.
Lorsqu’elle croise Avril dans le 96, elle sait immédiatement qu’elle aussi tente d’échapper à sa vie…
Passer ses journées dans le bus plutôt que dans son petit appartement, être en mouvement pour ne pas cogiter, telle est la recette de Francine pour rompre sa solitude et éviter de ressasser son passé. Francine est du genre taiseux. Communiquer, elle ne sait pas, elle n'a jamais su. Depuis l'enfance Francine trimbale une lourde histoire familiale. Un père qu'elle n'a quasi pas connu, une mère avec laquelle elle partagera les camps de concentration. Son aplomb l'en sortira, mais en est-elle seulement sortie ? Puis Paris. Un mari, une fille, une petite-fille. Francine a toujours eut besoin d'être en mouvement. Depuis qu'elle est veuve et avec le poids des années, elle n'arpente plus la Capitale à pied, mais en bus. Le 96. Terminus Porte des Lilas. Cette ligne, Francine la connaît parfaitement. Tout comme les chauffeurs. Elle leur a même donné des surnoms. Observer les passagers et le temps qui s'écoule telle est la principale occupation de Francine. Des amis, elle n'en a pas. Elle voit bien un couple toutes les semaines, mais les visiter relève plus de la corvée que du plaisir. Francine est désespérément seule et ne fait aucun effort pour rompre cette solitude jusqu'à ce qu'elle rencontre une jeune fille, Avril. Grâce à cette dernière, Francine deviendra un peu moins invisible aux yeux des autres jusqu'à entretenir l'espoir que l'ambiance des Fêtes de fin d'année la gagne et qui sait qu'un chauffeur de bus ne la dépose devant chez sa fille pour le Réveillon.
Bien que la plume de Marianne Maury Kaufmann rende la lecture de Varsovie - Les Lilas agréable, voire à certains moments poétique, il m'a manqué un je ne sais quoi pour monter dans le 96 et accompagner Francine dans sa quête. Ses non-dits, ses secrets, ses silences assourdissants, sa solitude m'ont terriblement pesé, très certainement parce que les bus parisiens regorgent de Francine. Heureusement, ce voyage organisé par les 68 premières fois, se termine par une note d'optimisme et d'espoir.
https://the-fab-blog.blogspot.com/2019/07/mon-avis-sur-varsovie-les-lilas-de.html
Voilà un roman terriblement touchant... Il distille une grande mélancolie, à travers son héroïne, Francine. Une femme à l'automne de sa vie, une vie qu'elle semble avoir traversée en s'excusant d'exister. C'est que l'histoire de Francine, née Edda à Varsovie en 1939, est lourde de souffrances indicibles, celles qui pèsent sur les survivants de la Shoa. Si elle, elle a échappé de peu aux camps, elle ne s'autorisera jamais à vivre normalement et sera dans l'incapacité de trouver sa place dans le monde. Elle a une fille pourtant et même une petite-fille, mais un océan d'incompréhension et de non dits a érigé entre elles un mur invisible. Et Francine crève de solitude. Elle passe ses journées dans le bus 96, montant, descendant sans but véritable, en observant avec une acuité dénuée de toute bienveillance l'humanité qui s'agite.... Comment pourrait-elle être bienveillante ?
Et pourtant elle ne rêve que d'une main qui se tendrait, d'une oreille qui l'écouterait pour enfin rompre la digue de ses émotions.
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Elle n'est pas forcément sympathique au premier abord cette Francine. Pourtant très vite le cœur se serre devant tant de détresse, et on assiste avec empathie aux petits riens qui vont bouleverser sa vie, à cette rencontre, toxique, mais salutaire qui aussi paradoxal que cela paraisse, va l'amener sur le chemin de l'ouverture ...
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Lisez-le, laissez-vous porter par la plume de @mariannemaurykaufmann, délicate, pudique et à la fois précise et directe qui vous fait toucher du doigt la solitude urbaine, tout en faisant jaillir un peu de lumière du fond du désespoir...
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"Le pouvoir des petites choses est si grand. Car ce sont les petites choses qui restent. Sur le coup on ne sait pas lesquelles vont rester. Et faire buvard. À jamais. Seuls ces petits détails inscrits dans le buvard nous blessent, vous comprenez? Les grandes douleurs, ça vous fait un cuir qu'eux seuls peuvent percer. Pour le reste, on est immunisé. Alors on peut paraître dur. On parait dur. On l'est sans doute."
Francine pourrait vivre dans le bus tant elle y passe la majeur partie de son temps. le 96 est sa deuxième maison. Ne supportant pas le silence de son appartement, elle erre dans Paris, à la recherche d'une oreille capable d'écouter son histoire...
Lu dans le cadre des 68 premières fois, le roman de Marianne Maury Kaufmann ne sera pas une grande découverte pour moi.
Malgré l'histoire intéressante, l'écriture travaillée et à l'image du personnage de Francine, détachée et froide, je n'ai pas réussi à m'attacher à cette femme enveloppée dans une grande solitude.
Une vie bien triste, au milieu des silences... Ce besoin de mettre des mots sur son histoire et chercher chaque jour une oreille où les glisser... Un roman qui a le mérite d'être juste et de mettre l'accent sur l'absolue nécessité de dire les blessures, les douleurs et les peurs pour avancer vers la liberté...
Dans ce court texte tout en subtilité Marianne Maury Kaufmann nous conte la solitude de Francine et son incapacité à communiquer. Francine n'est plus toute jeune, veuve, peu liée à son unique fille, alors, pour passer le temps, elle se fond dans l'anonymat de la grande ville en sautant de bus en bus et en observant les autres.
Elle sent bien qu'elle est passée à coté de sa vie, elle qui traîne derrière elle le boulet de la Shoah (ce pourrait être autre chose), toujours soumise aux diktats de son mari (ça l'arrangeait bien de ne pas prendre de décisions). Maintenant qu'elle est tout à fait seule que faire de sa vie, elle qui est la solitude incarnée? Elle ne peut rester en place, sa bougeotte perpétuelle est en fait un appel au secours. Elle aimerait tant communiquer avec les gens qu'elle croise dans le bus et dont elle invente les vies mais il y a un blocage dans sa tête et souvent ce qu'elle entreprend n'aboutit qu'à des relations manquées.
Le jour où elle rencontre une autre paumée qui semble avoir besoin d'elle, elle se sent revivre. Elle se toque de cette marginale qui donne un sens à ses interminables journées d'errance. Il lui faudra du temps pour admettre la toxicité de cette rencontre mais sa vie a repris du sens.
Ce n'est peut-être pas assez abouti mais j'ai lu ce roman comme un émouvant conte de Noël. J'ai ressenti de l'empathie pour cette Francine que, pourtant, l'auteure ne nous décrit pas sous son meilleur aspect. Ce second roman est une réussite et maintenant, en prenant le bus, je vais penser à celles qui y passent leur journée pour fuir la solitude.
https://ffloladilettante.wordpress.com/2019/04/25/varsovie-les-lilas-de-marianne-maury-kaufmann/
J'ai découvert cette auteure dans le cadre des Explorateurs, notamment Le cercle livresque de lecteurs.com.
Dans ce roman, on fait la connaissance de Françoise, une dame extrêmement seule, prenant le bus chaque jour, le même bus au quotidien. Puis, elle voit CETTE fille, LA fille, qu'elle perçoit comme une personne comme elle, enfouie sous sa solitude et sa tristesse. Alors, elle se dit que peut-être, elle a trouvé une amie, avec qui elle pourrait partager.
Alors, je suis passée complètement à côté de l'histoire... Certains passages m'ont dérangés, d'autres je ne les ai pas compris. Tout d'abord, le vocabulaire utilisé m'étais parfois étranger et j'avais du mal à saisir le sens de certaines phrases. Egalement, le manque de dialogue me pose toujours un problème, je trouve que sans dialogue, le récit manque de vivacité et de rythme.
Et enfin, je me suis perdue dans les chapitres, entre le présent, le passé et les différents personnages. Le pronom "Elle" est très souvent utilisé pour deux personnes différentes, et ce, parfois dans un même paragraphe, et c'est ce qui m'a perdu.
L'histoire est tout de même bien écrite, Francine est touchante par moment, j'ai senti une femme perdue, remplie des restrictions et des interdictions de son défunt mari, mais qui restent toujours présentes dans son quotidien. Et elle ne rencontre par forcément les bonnes personnes sur sa route...
Une lecture touchante, fluide mais qui m'a perdue par moments.
Sans vouloir faire de la psychologie à deux sous, tout le monde sait bien que, derrière leur nez rouge, les clowns cachent des cœurs gros comme ça et que, si leurs chaussures sont si grandes, c’est pour pouvoir contenir toute la mélancolie qui les leste. Ainsi en va-t-il de Marianne Maury Kaufmann.
D’elle, on ne connaissait que la légèreté colorée d’une Gloria pétillante d’humour et de mauvaise foi, voici qu’elle nous révèle, à mots comptés, une Francine à la douloureuse transparence, traînant, le cœur lourd, ses casseroles de plomb sur la ligne 96 des bus parisiens.
Elle est agaçante cette Francine, petite souris grise et terne glissant sans bruit dans sa propre existence, toute à l’observation de celle des autres, prisonnière à perpétuité de son histoire sans joie, de son appartement trop propre, du trapèze de ciel qui s’offre à sa vue, de son incapacité à créer un vrai lien, même avec sa propre fille. Elle est surprenante de jeter soudain son dévolu sur cette jeune femme étrange et évidemment, éminemment, exagérément toxique, croisée sur sa ligne de bus, sa ligne de vie habituellement sans surprise. Elle est émouvante, pour finir, lorsqu’ elle accepte de mettre pied à terre pour entrer, enfin, de plein pied dans sa vie.
Malgré les chaos du chemin, les déviations qui déboussolent et donnent l’impression de se perdre, l’éclairage parfois un peu terne, la température aléatoire, le style sobre, fluide et enlevé de Marianne Maury Kaufmann donne envie de suivre sa ligne jusqu’à un terminus joliment surprenant.
Lorsque j’ai tourné la dernière page du deuxième roman de Marianne Maury Kaufmann, "Varsovie-Les Lilas", je me suis demandé ce que je pourrais en dire, ce que pourrais écrire. Ma lecture eut une saveur mitigée, faite de hauts et de bas. Pour preuve, j’ai dû relire le début pour me remémorer l’histoire.
Francine, l’héroïne, charrie derrière elle une vie de chagrin du temps où elle s’appelait Eda et vivait à Varsovie. Elle ne raconte pas, elle ne le peut pas. Alors, elle bouge. Avant, elle marchait, désormais elle prend le bus, le 96 plus précisément et passe sa journée à vadrouiller d’un arrêt à l’autre. Sa fille, Roni, elle ne la voit presque pas et la voir est douloureux. Son mari, Jean, est décédé. Dina, sa voisine "retouchière", elle la fuit. Restent les chauffeurs de bus qu’elle affuble de surnoms, mais auxquels elle n’adresse pas davantage la parole. D’ailleurs, "Les machinistes se posent sans doute parfois la question de savoir ce qui leur vaut cette compagnie, même si, à leur poste, rien n’étonne plus. En tout cas, ils ont bien compris qu’elle ne va nulle part… Ils ont aussi compris que son nulle part elle y va seule. Elle est seule dans la vie tout court, supposent-ils." Drôle de femme cette Francine qui un jour rencontre une jeune fille… Avril de son prénom… A elle, sera-t-elle capable de parler ?
Le début du roman me fut difficile, j’avais l’impression qu’il ne se passait pas grand-chose, je ne comprenais pas ce que cherchait Francine, je courais après elle sans savoir où elle allait, ni moi non plus. Et puis, la plume de l’auteure, parfaite pour décrire l’agitation, mais aussi les ombres et parfois la lumière m’ont cueillie et j’ai continué. L’écriture reste pour moi le bon point de ce roman, je l’ai trouvée belle. Mais ça n’a pas suffi. Pas davantage les cliffhangers que l’auteur utilise pour doper l’attention du lecteur, ni même la fin, pourtant pleine d’espoir, ou encore le personnage de "Poutine" qui seul a su m’attendrir.
Alors pourquoi ? Pourquoi n’ai-je ressenti aucune empathie ni pour Francine ni pour la Bougie, ou plutôt Avril. Pourquoi n’ai-je pas été touchée par la vie, les failles, les faiblesses, les chagrins sans doute, de ces femmes ? Pourquoi ne leur ai-je à aucun moment trouvé quelconque intérêt ? Sans doute parce que je n’ai pas tout compris de l’objectif visé. Plus sûrement parce ce n’était pas le bon moment pour moi de lire une telle histoire.
Je le regrette, mais ce roman m’aura laissée à la porte du bus 96.
https://memo-emoi.fr
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